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L. , autonomie comme marge de manoeuvre prévaut dans les réflexions effectuées au regard de la tension entre « travail prescrit » « travail réel » dont la différence exprime la marge de manoeuvre d'un employé au sein d'une organisation pour jouer avec les règles dans la mesure où cette autonomie est la condition pour que le travail soit effectué comme affirmation du pouvoir d'agir et mode de construction d'une identité professionnelle. H. Yousfi rappelle que

P. , Si l'autonomie est insuffisante, le travail peut devenir source de souffrance 162

, les approches critiques considèrent que l'autonomie dans le travail est une « autonomie clandestine » qui fonctionne à l'insu des managers alors que les approches non-critiques mettent en avant l'« autonomie officielle » octroyée par les supérieurs car bénéfique car au plus proche du « terrain » et qu'elle assure la satisfaction au travail et donc améliore la productivité (cf. l'organisation en projet, « intrapreneurs »). Elle invite à mobiliser la subjectivité dans l'objectif de gagner de la souplesse (cf. l'« entreprise libérée » 165 , « holacratie » 166 ). Ceci étant, l'« autonomie officielle » peut être perçue comme une modalité de « domination -soumission, Pour ce qui est des liens entre management et autonomie dans le travail (autonomie clandestine, « volée » ou « conquise » 163 et autonomie officielle, « requise » 164 ou « déléguée »)

, ceci venant ouvrir la question de la démocratie industrielle 167 . Les rapports de pouvoir dans l'autonomie du travail sont analysés en fonction des entités (travailleurs, syndicats, État, entreprises) au regard des questions de gouvernance, d'empowerment (modalités d'implication des travailleurs aux prises de décision) même si, pour les partisans critiques de la démocratie industrielle 168 , ces formes d'autonomie du travail sont insuffisantes parce que focalisées sur la quête de l, L'autonomie du travail peut être également étudiée sous l'angle d'une gestion collective

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, Gorz 169 , considère que c'est en-dehors du travail que l'émancipation peut avoir lieu (couplage « autonomie -émancipation »). C'est ce qui conduit à porter un regard plus distancié sur l'intermittence, le travail saisonnier, l'intérim, le temps partiel, au-delà de la précarité liée à ces situations. H. Yousfi rappelle que T. Pillon 170 évoque un idéal de l'intérimaire « capable de retourner la précarité de son statut en maîtrise du marché du travail, d'imposer sa volonté et son rythme de travail aux employeurs et d'affirmer son indépendance vis-à-vis d'une condition salariale dont les caractéristiques dégradantes sont fréquemment évoquées

. C'est, aussi dans la perspective du « moment libéral » que l'initiative prend une dimension qui interfère avec celle de l'autonomie

, L'initiative suppose l'indépendance qui se situe apparemment en contradiction avec la thématique de la « domination -soumission ». Comment « initiative » et « indépendance » s'expriment-elles ? Rappelons d'abord que l'ontologie de l'homo liberalis se construit sur la Raison calculante de l'homo economicus dont la psychologie se valide dans l'univers du calcul où tout se constitue comme optimisation de ressources rares entre des buts contradictoires. L'objet de son calcul est celui de l'allocation optimale de ressources rares (temps et argent) dans une cosmologie qui fait de lui un entrepreneur dans l'univers du marché. L'initiative exprime donc un arbitrage au sein d'un marché qui tend à recouvrir la société et les organisations contingentes qui l'entourent. C'est tout l'enjeu de son autonomie aussi bien dans l

L. Qu, il réalise est celle de son opportunisme, compte-tenu d'un calcul face à des opportunités issues des représentations liées au rapport de ses préférences

L. Co, Le marché comme anarchie auto-organisée isole l'individu dans un continuum qui s'établit entre des sujets individualisés, des catégories, une masse dont les contours tiennent plus de la foule que de la société. L'illusionnisme du « moment libéral » tient à la simplification affirmée du marché comme anarchie auto -organisée « naturelle », héritant de la référence attribuée à la naturalité du groupe social. Le marché construit l'illusion de la supériorité du groupe naturel (la socialité « innée ») au regard de la socialité « artificielle » de toute forme organisée de nature institutionnelle. Le marché devient l'« Institution », matrice des organisations qui ne peuvent constituer que des formes dégradées comme il en est question avec la théorie de l'agence 171 . La dualité « initiative -indépendance, marché et / ou organisation, le marché étant lui-même une organisation (anarchie organisée

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, de penser la responsabilité à partir de l'ontologie de l'homo liberalis, sauf à en évaluer les contours en conformité avec la rationalité procédurale qui est la sienne. C'est en ce sens que la responsabilité du discours actuel indique la « pseudo responsabilité » du « moment libéral » qui s'applique du dehors, en aliénant le sujet dans un procès de « domination -soumission ». D'un autre côté, concevoir une pseudo responsabilité entièrement subjective est l'expression d'un vouloir qui se déploie dans le vide et « proclame à la fois la toute-puissance et la solitude de l'Unique ». Mettre en avant le concept de responsabilité, c'est aussi rendre impensable le « détachement » qui serait ainsi vu comme de l'irresponsabilité et ajouter de l'eau à l'argument de ce texte qui tend à montrer l'occurrence de la responsabilité et de l'autonomie dans les contours du « moment libéral ». L'irresponsable est l'exclu (qui se délie de toute obligation en démissionnant en quelque sorte de son statut même de sujet) qui ne peut ainsi que s'en prendre à lui-même et le responsable est celui qui accepte, d'une manière ou d'une autre, de « contracter ». L'irresponsable, en droit, est celui qui ne dispose ni des capacités requises en termes de volonté et / ou en termes de cognition

. Etre-autonome and . Juridiquement, La responsabilité ne s'attache donc pas seulement à l'acte ou à l'intention, mais aussi au statut de l'agent qui le réalise. Elle consiste à accepter les répercussions de ses actes, d'où la référence à une réflexion antérieure sur les conséquences. Mais cette réflexion est toujours incomplète dans la mesure où, aux effets directs et immédiats possibles à se représenter, s'ajoutent les effets indirects qui n'étaient pas évaluables a priori, d'où un rattachement de cette conception de la responsabilité plus à la notion de liberté qu'à celle d'autonomie. L'initiative du champ de l'autonomie du « moment libéral » se substitue à l'intention qui, dans les termes de la responsabilité juridique, va justifier la sanction. Mais dans les termes du pouvoir (à comprendre dans le sens « d'avoir la capacité de »), le « moment libéral

, A titre d'exemple, rappelons d'ailleurs qu'une des manifestations étant venue marquer l'an 2000 fut l'organisation d'une « Université de tous les Savoirs » et non d'une « Université de toutes les compétences ». La compétence est de l'ordre du compromis et, comme tout compromis, se situe à l'interférence des représentations et des actes de deux parties dans une logique contractualiste et inégalitaire, si le poids des deux parties est inégal. La compétence est un concept qui appartient donc à la sophistique néo libérale dans une perspective subjectiviste. Sans doute le concept émerge-t-il face à l'instabilité des postes et des carrières ? Une compétence possède la plasticité nécessaire à l'exercice de l'initiative dans le contexte de l'autonomie alors que le savoir s'examine dans les contours de la liberté. Le savoir libère aussi bien sur le plan de la connaissance que sur le plan moral. Le « je sais », « je le sais », mobilise aussi bien le champ de la connaissance que les ressources morales qui conduisent à assumer le devoir ou les sanctions afférentes au fait de manquer à ses devoirs. Il s'établit donc ici une proximité « savoir -capacité » dommages commis), Une compétence est en effet moins ferme, plus fluide qu'un savoir qui se réfère à un état de l'art, c'est-à-dire à un ensemble d'éléments « objectifs » qui permette de se reconnaître dans l'univers des connaissances et aussi de qualifier les éléments d'un métier

. Dans-d'autres-cas and . Réparation, Mais la distinction va en fait au-delà. L'objectif poursuivi au travers de l'idée de responsabilité est un objectif de justice dans le contexte d'un projet de gestion des comportements individuels. Cette « gestion » passe par l'énoncé des interdits et l'affichage des sanctions de leur transgression (fonction « rétributive » de compensation du mal fait à la société, fonction « éliminatrice » de l'individu nuisible, fonction « intimidatrice » de tous), vol.177

, Le concept de responsabilité comporte aussi une fonction d'indemnisation des victimes sur la base de la construction d'un lien « dommage -indemnisation ». La notion de responsabilité en matière civile remplit non pas une, mais deux fonctions : une fonction disciplinaire à l'égard du responsable d'une part, en l'obligeant à se conformer à la norme légale, et une fonction d'indemnisation à l'égard des victimes d'autre part. Dommage et indemnisation (du côté de la victime) sont donc liés à la dualité faute -peine

L. , Le comportement jugé normal est celui du « bon père de famille », Homme normalement prudent et avisé, et la faute se définit comme défaillance par rapport à la conduite qui aurait dû avoir lieu. Il y a donc appréciation. L'univers d'appréciation distingue entre l'évaluation in abstracto (la norme de référence est extérieure à l 'individu) et l'évaluation in concreto

C. Le-souligne-toujours and F. , Giraud 178 « l'évolution de la responsabilité civile a répondu à un besoin plus pressant d'indemnisation des victimes », besoin lié aux conditions de fonctionnement des sociétés (accidents, conséquences à terme, plus larges) et pour des aspects idéologiques (compensation des intérêts des dominants). La responsabilité pénale, quant à elle, évolue vers plus de protection de la société. Les pratiques ont d'ailleurs même évolué vers le développement de cas de responsabilité « sans » faute en matière civile

, Aujourd'hui coexistent donc les deux conceptions : celle de la responsabilité pour faute et celle de la responsabilité pour risque. C'est ainsi que l'on en vient à considérer que, dans la question de la responsabilité, deux droits s'opposent aujourd'hui : le droit d'agir de l'auteur et le droit de sécurité de la victime

, De façon plus générale, les conditions de la responsabilité posent le problème de la référence à la cause. Deux types de théories s'affrontent à ce sujet : l'équivalence des

F. Giraud, Complexité et responsabilité : à la recherche d'un modèle émergent, p.109, 2000.

M. Foucault, . Surveiller, . Gallimard, and P. Nrf, , 1975.

F. Giraud, , p.120

, devoir de sécurité, la phase de crise actuelle qui se caractérise par la mise en relief des limites des deux pôles

, Ces deux positions ont conduit à proposer une sortie entre les positions des déterministes et celles des non déterministes en estimant la question indémontrable et inadaptée. Comme le souligne F. Giraud 181 en commentant les positions de M. Schlick 182 à partir de la polysémie du terme de loi (phénomène naturel et norme obligatoire) : « En raison de cette double utilisation du terme, le caractère obligatoire d'une loi peut renvoyer soit à l'idée de nécessité, qui désigne l'universalité d'une loi naturelle, soit à celle de contrainte, qui correspond à l'asservissement à une norme. De ce fait, on peut être amené à confondre également leurs contraires, à savoir la notion d'anomie (absence de loi, donc de cause à un phénomène) et celle de liberté, La notion de responsabilité pose aussi le problème de ses conditions de possibilité avec la question de l'imputation et de la dualité « imputation -rétribution » en conjonction. L'imputation dépend des modes d'attribution et de jugement des évènements au sujet (causalité physique du fait de l'association de l'acte au sujet

, La responsabilité de l'agent suppose donc de pouvoir identifier les motifs de son action (colère, etc.) pour les évaluer, ces motifs constituant des causes antécédentes, conditions nécessaires donc. Il faut un univers de liberté d'action pour se référer au concept de responsabilité et non de liberté de la volonté

, La question de la responsabilité pose la question de savoir sur quoi se fonde l'obligation de répondre. C'est dans l'obligation d'avoir à répondre qu'apparaissent les caractéristiques formelles de l'obligation : la responsabilité vise un responsable sans lequel elle n'aurait ni sens ni réalité. Mais il faut en outre que l'autorité par laquelle le sujet se trouve fait responsable s'offre à lui sous les traits d'un pouvoir légitime (Antigone, condamnée sur ordre de Créon

C. Le, Encyclopedia Universalis, l'obligateur peut contraindre, mais il faut aussi prendre en compte l'attitude de l'obligé avec, pour résultante, la construction d'une obligation conjointe, même si l'on parvient à concevoir l'idée d'une responsabilité devant soi-même où l'Autre a finalement toujours sa place. La responsabilité s

, La notion de responsabilité conduit aussi à devoir examiner la pseudo-responsabilité (aliénation de la volonté du sujet par l'extérieur) et l'irresponsabilité (jeu d'un vouloir à qui tout semble permis). L'irresponsabilité délie de l'obligation. Ces deux perspectives permettent de cerner, à l'inverse, l'idée de « principe -responsabilité » comme processus d'identification du sujet (la responsabilité pénale relie l'accusé d'aujourd'hui au coupable qui, idéologiquement

&. E. Ou-encore and . De-la-boétie, est aussi l'organisation au travers des logiques de contrôle qui y sont mises en oeuvre ? La coutume (la culture dirions-nous aujourd'hui) possèderait ainsi plus de pouvoir que la nature et conduirait à ressentir la servitude comme normale. Ne disposons-nous pas d'une représentation du client béat, convaincu qu'il ne peut que s'agir que de satisfaction ? E. de la Boétie mentionne l'abêtissement sous l'effet des faveurs et de tous les procédés qui intimident l'imagination. Il n'omet pas non plus l'importance de la hiérarchie, nous proposant un modèle de la tyrannie où le despote vient s'appuyer sur cinq ou six tyrans et ceux-là sur cinq cents ou six cents lui permettant ainsi d'asseoir son pouvoir sur les uns aux moyens des autres. De façon prémonitoire, il nous indiquait aussi la double dimension de la « domination -soumission », celle de l'aveuglement de l'esprit par la propagande et celle de l'organisation de la servitude, la bonne coordination des deux devant permettre de rendre le tout invisible. E. de la Boétie pose l'hypothèse de la servitude volontaire sur une dimension politique qui est celle du rapport au tyran. Dans le même ordre d'idée, n'est-on pas amené à parler aujourd'hui de « tyrannie des marchés » 189 . Le client ou l'actionnaire, dans le marché n'aurait-il pas la même place que ces « rouages » dont parle E. de la Boétie quand il vise l'organisation d'un despote. En effet, lorsqu'un client acquiert son modèle automobile, peut-il aussi facilement que cela en changer s'il n'en est pas satisfait alors qu'il vient d'y mettre ses économies voire d'emprunter et que la « sortie, dans son Discours de la servitude volontaire 188 , intéressons-nous au fait de savoir comment la tyrannie est possible alors que les Hommes sont en droit et par nature également raisonnables et libres. La question qu'il adressait sous l'angle des formes politiques, ne pouvons-nous l'adresser à ce lieu politique qu

E. Pour and . De-la-boétie, En ce sens, les Hommes doivent donc échapper à cette sujétion par reconquête de leur vérité qu'il qualifie de « nature franche ». « Notre nature est ainsi, que les communs devoirs de l'amitié l'emportent une bonne partie du cours de notre vie ; il est raisonnable d'aimer la vertu, d'estimer les beaux faits, de reconnaître le bien d'où l'on l'a reçu, et diminuer souvent de notre aise pour augmenter l'honneur et avantage de celui qu'on aime et qui le mérite » 190 . S'il considère qu'il est dans l'ordre des choses que le peuple obéisse à ceux qui le gouvernent, c'est une anomalie de le voir ployer sous le joug d'un seul. La conception, qui correspond à l'état des choses politiques du XVI° siècle, ne peut être évacuée comme cela pour le XXI° et la thèse développée ici revient à attribuer une consistance politique au marché et à l'organisation

E. De-la-boétie, Discours de la servitude volontaire, Garnier-Flammarion, p.133

J. Bourguinat, Les vertiges de la finance internationale, Economica, 1987.

E. De-la and . Boétie,

, Aliénation, domination et consentement

, forme d'organisation qui émerge de la diffusion du machinisme, « la marchandise n'est plus le produit individuel d'un ouvrier indépendant qui accomplit des besognes diverses ; elle devient le produit social d'une réunion d'ouvriers dont chacun ne fait continuellement qu'une seule et même opération partielle ». La manufacture est donc le lieu qui va transformer l'ouvrier en élément du processus de production -à défaut des machines. Le mécanisme spécifique de la période manufacturière, c'est l'ouvrier collectif lui-même, composé de beaucoup d'ouvriers parcellaires. Et c'est cette division-là qui conduit à celle de la société entre propriétaires des moyens de production et « rouages ». A la soumission technique correspond la soumission hiérarchique. L'enrichissement en force productive sociale va de pair avec l'appauvrissement en forces productives individuelles. En cela, la manufacture apparaît bien « comme un progrès historique et facteur nécessaire de développement dans le procès de formation économique de la société ; mais d'autre part, elle se révèle comme un moyen d'exploitation civilisée et raffinée », une forme de soumission involontaire pour K. Marx, sans doute en partie volontaire pour ce qui concerne le projet de Max Weber auquel on va se référer ensuite. On accompagnera ici les commentaires de K. Marx pour la façon dont il reporte les plaintes quant à l'insubordination et l'indiscipline des ouvriers mais

, la « domination -soumission » qui est bien vue ici comme contrainte et comme répression, la détermination économique de la « domination -soumission » venant en recouvrir la dimension politique. Remarquons aussi comment la « dominationsoumission » naît d'une extension de la figure de la machine. La figure du réseau tend aujourd'hui à prendre le relais de celle de la machine avec Internet qui nous convie à devenir un « client du monde » mais interprétable toutefois quand même dans les termes de la « domination -soumission » puisqu'il ne saurait être question d'y échapper. Détermination économique et détermination technique de la « domination -soumission » se renforcent mutuellement afin de construire les conditions techno-économiques de la « domination -soumission » de son expression dans les sociétés contemporaines

, Il s'agit, pour lui, « de la chance, pour des ordres spécifiques (ou pour tous les autres), de trouver obéissance de la part d'un groupe déterminé d'individus ». Il y a, de la part des subordonnés, un minimum de volonté d'obéir, donc référence à un intérêt à obéir (d'ordre externe ou interne). La domination n'est donc pas seulement d'ordre économique. C'est aussi la taille du groupe dominé qui induit le type de domination avec une structure type dont un état-major (direction administrative) au sommet dont la nature des motifs va permettre de distinguer Wertrational -rationalité en valeurs (coutumes, motifs affectifs, intérêts matériels

K. Marx and L. Capital, Editions La Pléiade, vol.1, p.1867

M. Weber, , p.chapitre III, 1921.

, rationnels en finalité), objet même de l'administration. Les deux rationalités coexistent généralement, mais ne peuvent être conçues en dehors d'une croyance en la légitimité de cet état-major

C. and E. Enriquez, Qu'est-ce qui incite les individus à se soumettre à des ordres pas toujours légitimes ? Pour lui, le désir de pouvoir existe au coeur des relations sociales car l'Homme est un être pulsionnel et un être social partagé entre « un besoin de reconnaissance de son désir et le désir de reconnaissance (identification) ». La domination prend naissance dans la définition du sacré transcendant que l'on retrouve dans les religions monothéistes, favorisant d'une part les tendances à la soumission, d'autre part la libération des énergies pulsionnelles. En privilégiant le monde des affaires, notre société amène les sphères du sacré, de l'argent, du travail à se confronter. L'Homme aurait ainsi toujours besoin soit de dominer en désignant des boucs émissaires (désigner des ennemis extérieurs permet au groupe d'exister), soit de se laisser dominer par l'illusion qu'elle soit religieuse, les religions monothéistes ou polythéistes fournissant à l'Homme un réconfort face à l'angoissante question de son devenir

, Dans quelle mesure le pouvoir issu du vouloir vivre ensemble occulte-t-elle la domination ? C'est l'affaire du consentement. Il faut en effet reconnaissance par consentement de la domination pour que cette dernière disparaisse. Comme le souligne S. Boutros 194 , le consentement, dans ses rapports à son information

U. Le-souligne and G. P. , On distingue les théories dyadiques (être loyal ou pas) des théories triadiques. Dans le premier cas, la loyauté est vue comme un type d'engagement volontaire en exagérant l'aspect dévotion vis-à-vis d'un Autre. La dévotion montre ainsi toute la distance qui peut s'établir entre le fait d'être dévoué et la dévotion qui constitue l'autre extrême avec, par exemple, la dimension « croyance

E. Enriquez, De la horde à l'Etat, Gallimard collection « nrf, 1993.

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». «-vaincre, ». Le-«-convaincre, and . Le-«-vaincre, recouvre l'idée de la supériorité d'un des deux protagonistes et évoque la possibilité de se passer du consentement du vaincu. Le « convaincre », comme pour les mots construits à partir du préfixe « con-», porte l'idée d'un consentement obtenu de manière passive, à défaut d'une opposition claire. C'est en cela que le « convaincre » désinhibe celui que l'on a convaincu et c'est en cela qu'il offre les fondements une autre manière d'envisager le consentement. Avec le modèle organisationnel de la « domination -soumission », il est bien question des deux registres à la fois