. Est-ce and . Franco-allemand-qui-révèle-À-m?, Que les participants à cette conférence n'aient pas tenu leurs engagements et aient laissé, par accord tacite, la France mettre le Maroc « sous le drapeau de la croix » le plonge dans la stupeur et la perplexité 58 . Profondément affecté, M?'ayyed ol-Isl?m publie alors, dans quatre numéros successifs de son journal, un long article dans lequel il rappelle l'histoire et la situation présente du Maroc, « l'un des plus importants royaumes islamiques, où les musulmans gouvernaient et prospéraient ». L'objectif est d'avertir ses lecteurs que l'Iran, qui fut comme le Maroc un État puissant et prospère, pouvait à son tour connaître le même destin, et de les inciter à réagir à une prochaine intervention étrangère susceptible de mener à une mise sous protectorat de l'Iran. De façon significative, il donne à son article intitulé « À l'attention des Iraniens : la fin de la monarchie islamique du Maroc », le sous-titre : « L'article qui reflète la situation même de l'Iran » 59 ; il s'efforce d'y dégager les points communs entre l'histoire des deux pays jusqu'au XX e siècle, afin que les Iraniens de commettent pas les mêmes erreurs que les Marocains. Le Maroc devient de ce fait un exemple, sur lequel les Iraniens sont invités à méditer et dont ils doivent tirer ces leçons pour leur avenir : que le peuple et le gouvernement unissent leurs efforts contre les visées impérialistes qui les menacent, sous peine de voir la souveraineté iranienne, à son tour, bafouée et abolie. Pour l'auteur, après la mise du Maroc sous protectorat et l'annexion de la Libye par l'Italie au mois de novembre 1911, le sort de l'Afrique est réglé ; les puissances colonialistes européennes vont désormais se tourner vers l'Asie centrale, y compris l'Iran. Voyant ainsi l'ombre du colonialisme poindre dans le ciel iranien, il met en garde l'Occident : Je dis à haute voix que les Européens sont des grands experts dans les affaires politiques. Mais la manière dont ils se comportent avec les nations orientales est extrêmement dangereuse, Isl?m que l'Allemagne n'agissait qu'en fonction de ses intérêts, comme l'avaient annoncé en somme certains journaux « corrompus » de l'Occident ? En fait, celui-ci vient plutôt confirmer les doutes que nourrit dès l'été 1911 le rédacteur de ?abl ol-Mat?n sur la politique allemande

M. Habibi, , p.108

, ?abl ol-Mat?n, issue.8, p.6, 1911.

, ?abl ol-Mat?n, vol.43, p.4, 1912.

, ?abl ol-Mat?n, vol.42, p.20, 1912.

, Les trois citations sont tirées de ?abl ol-Mat?n, vol.42, p.20, 1912.

, ?abl ol-Mat?n, issue.1, p.5, 1912.