M. Lacoarret and M. Ter-menassian, , p.146

. Sur-le-triomphe, . Siècle-en-france, and R. Voir,

«. Firode and . Le-cartésianisme-dans-le-cours-de-philosophie-au-début-du-xviii-e-siècle,

, Insistons à cette occasion, et peut-être contre une idée reçue, sur le rôle significatif joué par les cartésiens dans l'adoption de l'expérimentation comme méthode d'investigation en physique dès le XVII e siècle

J. Rohault, 1620-1675), aux multiples éditions jusqu'en 1730, qui déduit des faits expérimentaux les hypothèses de Descartes. Voir à ce propos Mihnea Dobre, « Rohault's Cartesian Physics

. Le-positionnement-de-mairan, illustre parfaitement cette combinaison d'une fidélité aux principes mécanistes hérités de Descartes et d'une ouverture aux résultats de la physique expérimentale. Voir à ce propos Chabot, Breteil, « La réception épistémologique de l'oeuvre

, Sur ces deux ouvrages, voir Perru, Hommes d'Église et science au XVIII e siècle, pp.269-287

«. Dainville, , p.45

, Sur la censure imposée à la philosophie cartésienne par diverses autorités religieuses, politiques et académiques, voir Ariew, Descartes and the First Cartesians

«. Brockliss and . Le, enseignement et la diffusion des idées nouvelles, p.216

«. Dainville, , p.46

, Sur ces deux ouvrages, voir Perru, Hommes d'Église et science au XVIII e siècle, pp.269-287

, Voir à ce propos Roveda, « Des épines aux fleurs des mathématiques : l'enseignement des sciences chez Bernard Lamy

(. Costabel, Oratoire de France et ses collèges », p. 94) précise que Lamy avait payé son attachement au cartésianisme d'un exil à Grenoble par ordre du roi en 1676

, Costabel identifie l'exemplaire de cette dernière édition conservé à la Bibliothèque nationale comme « un prix donné le 27 août 1775 à un élève de 3 e du collège de la Trinité de Lyon » (« L'Oratoire de France et ses collèges, p.88

, Sur cette mutation mathématique de la physique et ses conséquences sur l'accès à la communauté scientifique dans la première moitié du XVIII e siècle, voir Gingras, « Mathématisation et exclusion : socio-analyse de la formation des cités savantes ». Gingras défend la thèse d'une résistance à la mathématisation chez les savants cartésiens à l, pp.73-74

. Chambers, . Cartesian-philosophy, and C. Or, Cyclopaedia (1728), t. I, p. 164-165. L'article du même nom de l'édition de 1741-1743 de la Cyclopaedia est identique

». Cartésiens, T. Encyclopédie, and . Ii, , p.726, 1752.

. «-cartésianisme-philosophie-de-descartes, Encyclopédie, t. II (1752), pp.725-726

«. Chambers and ». Newtonian-philosophy, Cyclopaedia (1728), t. II, p. 628-630 ; l'article du même nom de l'édition de 1741-1743 de la Cyclopaedia est identique. Rappelons que la Cyclopaedia est une source essentielle à l'Encyclopédie

». «-newtonianisme, T. Encyclopédie, and . Xi, , pp.122-125, 1765.

». Tourbillons, T. Encyclopédie, and . Xvi, , pp.471-473, 1765.

L. Molières and T. I. , , p.3

. Dortous-de-mairan, Dissertation sur la cause de la Lumière, p.20

A. Gamaches and . Physique, , pp.4-5

L. Corgne-de-launay, , pp.11-13

A. Gamaches and . Physique, Voir aussi Dortous de Mairan, Dissertation sur la cause de la Lumière, pp.20-21

. Dortous-de-mairan, Dissertation sur la Glace (1716), p.111

. Dortous-de-mairan, Dissertation sur la Glace (1749), p.p.xvij

. Mazière, Les loix du choc des corps à ressort, p.5

. Dortous-de-mairan, Dissertation sur la Glace (1716), pp.1-2

. Ibid, , p.2

L. Corgne-de-launay, Réponse aux Principales Objections, p.298

L. Keranflech, Hypothése des petits Tourbillons, pp.8-9

;. Jean and . Bernoulli, Essai d'une nouvelle physique celeste, pp.23-33

. Bouguer, Entretiens sur la cause de l'inclinaison, p.20

. Keranflech, Observations sur le Cartésianisme moderne, pp.81-82

, Ces « loix les plus générales du mouvement » évoquées par Molières correspondent à des lois générales de la mécanique rationnelle telles que le principe d'inertie, la composition de force, des règles du choc etc, pp.17-35

L. Molières, , pp.9-76

L. Molières and T. Iv, , pp.567-568

L. Corgne-de-launay, Réponse aux Principales Objections, pp.29-316

L. Corgne-de-launay, il est certain que si l'on veut entendre ce qu'on dit, il n'y a que des impulsions, & si on ne se soucie pas de l'entendre, il y a des Attractions, & tout ce qu'on voudra, mais alors la Nature nous est si incompréhensible qu'il est peut-être plus sage de la laisser là pour, Principes du Systéme des petits Tourbillons, p.20

L. Critiques-que-jean and ;. Bernoulli, Académie des sciences qu'il remporte en 1730 aux « Newtoniens » sont de la même nature. S'il distingue Newton de ses « Sectateurs outrés » comme Roger Côtes qui estime que la pesanteur est essentielle à la matière, malgré tout il prône l'abandon du « Systême de M. Newton » et ce « jusqu'à ce qu'il soit délivré de tout ce qui choque la saine raison » : « une cause purement méchanique

, Lorsque Bouguer en 1734 rapporte une discussion confrontant un « Partisan zelé des attractions » à des « Cartésiens », il fait dire au premier que l'insuffisance des explications cartésiennes prouve « qu'outre les regles ordinaires de la Méchanique, il y en a quelqu'autre dans la Nature que vous ne connoissez pas

. Fontenelle, Sur les Figures que les Planetes prennent par la Pesanteur, p.95

. Fontenelle, Sur l'Attraction Newtonienne, p.112

. Fontenelle, Sur les Mouvements en Tourbillons, p.103

E. Fontenelle, M. De, and . De-montmort, , p.91

;. Jean, N. Bernoulli, . Pensées, M. Le-systême-de, and . Descartes, Bernoulli dénonce certains « partisans de M. Newton » qui ne suivent pas « leur maître » et pour lesquels « le vuide & l'attraction sont des réalités dans la nature des choses », Jean (I) Bernoulli, Essai d'une nouvelle physique, p.3

;. Jean, N. Bernoulli, . Pensées, M. Le-systême-de, and . Descartes, Voir aussi Jean (I) Bernoulli, Essai d'une nouvelle physique, pp.3-4

, Jean (I) Bernoulli, Essai d'une nouvelle physique, pp.4-5

A. Gamaches and . Physique, , pp.348-352

L. Molières and . Ii, Principes mathématiques, t. I, p. 7 écrit utiliser indifféremment les mots attractions et impulsions car « je considere ces forces mathématiquement & non physiquement ». Voir aussi Dortous de Mairan, Dissertation sur la glace (1749), p. xix et p. xxvj-xxvij. Pour autant, dans le Journal de Trévoux, Molières accuse aussi Newton de faire dériver des effets de l'attraction indépendante de l'impulsion et alors d'user du terme comme les anciens en laissant dans l'ignorance de la cause des effets. Voir sur ce point Borghero, précise que Newton dans ses Principes considère les attractions, les répulsions et le vide comme des objets mathématiques et non physiques, pp.116-118

. Astronomique-»-148, ». Si-le-recours-aux-«-principes-d'expériences, and . Établissement-d'une-«-chaîne, de propositions déduites les unes des autres selon « les Regles de la Méthode dont les Geometres se servent » et qui répond au modèle des Eléments d'Euclide, et si la réduction des effets à une même cause apparaissent comme des conditions nécessaires à la définition de « l'esprit systématique », ces pratiques demeurent insuffisantes si ces causes ne sont pas mécaniques 149 . Pour Molières, une science bâtie sur les seules expériences conduit au « plus dangereux de tous les sistêmes : le sistême des sens, qui les [philosophes] entraîne infailliblement à prendre l'apparence pour la réalité » 150 . Il faut rapporter les faits aux « Loix des Mécaniques » 151 et Molières récuse la « Phisique expérimentale » qui ne fait qu'« entasser expériences sur expériences, effets sur effets, sans se soucier d'en découvrir les causes » 152 . Il convient de s'appuyer sur la « base » du système de Descartes, à savoir que le froid, le chaud, les saveurs, les odeurs, le son, les couleurs, & les autres qualités sensibles, ne sont pas des proprietés de la matiere, mais de simples modifications de notre ame ; & que la matiere n'est capable que de figures & de mouvemens

, Keranflech rapporte que les « Newtoniens » ne suivent pas les explications de Ptolémée et « la raison est, qu'ils en sçavent une explication toute simple, qui, quoique contraire aux préjugés de l'imagination & des sens, est plus conforme aux lumières naturelles, & plus capables de gagner l'esprit » : ils doivent pour ces mêmes raisons se désabuser du vide et de l'attraction 155 et les substituer par les « principes réels » que sont la matière et l'impulsion 156 . La critique d'une physique qui aurait le défaut de n'être qu'expérimentale et dépourvue d'un système venant en unifier les acquis apparaît classique : le père Castel, rédacteur de recensions d'ouvrages de s'Gravesande et Musschenbroek dans le Journal de Trévoux, dénonce le manque d'« hypothèses » dans ces livres 157 . Il faut préciser que ces critiques ne se portent pas tant à l'encontre de l'expérience en tant que telle que des expériences non informées par des principes mécaniques présupposés 158 . Cette critique s'accompagne d'une dénonciation d'un autre écueil : le système de Newton « n'est pas, comme M. Newton en convient, au commencement de ses principes, un sistême phisique, mais purement géométrique » et il ne devient vraiment « phisique » qu'une fois ses résultats interprétés par le mécanisme 159, Une dénonciation semblable apparaît chez Keranflech critiquant l'introduction de l'attraction et du vide comme faits expérimentaux. Ainsi, Ptolémée prend pour « réelles » parce qu'« il les voyoit » les stations et rétrogradations des planètes mais Copernic « s'est attaché à la simplicité de la Nature & du bon sens, vol.154

A. Gamaches and . Physique, , pp.p. i-iiij

. Molières,

. Ibid and . Ii, , p.309

, Cette critique contre une science purement expérimentale non conduite par le mécanisme est récurrente chez Molières, pp.117-126

. Ibid and . Iii, , pp.123-124

. Ibid and . Ii, , p.305

. Keranflech, Observations sur le Cartésianisme moderne, pp.88-89

V. Borghero, Il s'agit du tome premier de l'ouvrage de s'Gravesande, Physices elementa mathematica et Musschenbroek, Essai de Physique. Pour les Physises elementa, voir Mémoires pour l'histoire des, Les Cartésiens face à Newton, pp.2128-2130, 1721.

, Encyclopédie de Diderot et D'Alembert, articles ne reconduisant cependant pas l'interprétation mécanique des phénomènes proposée par le savant : la distinction entre Dortous de Mairan et les encyclopédistes ne repose alors pas tant sur la méthode scientifique que sur « les finalités de la science, Dortous de Mairan fait de nombreuses recherches expérimentales autour du froid et de la congélation mentionnées dans des articles de l

L. Molières and T. Iv, Comme évoqué plus haut, Newton considère les « forces mathématiquement » et non « physiquement, p.15

V. Malebranche, Lettre à Berrand, 1707, dans Malebranche, OEuvres, t. XIX, pp.771-772

D. Malebranche, L. La-recherche-de, and . Vérité, , pp.280-305

, Des explications de la méthode de Malebranche et Molières figurent dans les chapitres III et VI dévolus à Lozeran du Fesc et Béraud. Pour ce terme chez Molières, voir Leçons, t. III, p.277

, Pour Lozeran du Fesc et Béraud, voir chapitres III et VI

. Dortous-de-mairan, Dissertation sur la glace (1749), p.p. xxvj

. Keranflech, Observations sur le Cartésianisme moderne, p.3

, Ce que Keranflech appelle matière « globuleuse » correspond aux corpuscules durs du deuxième élément de Descartes et celle « rameuse » à la matière qui peut s'assembler pour former les corps sensible

. Keranflech, Observations sur le Cartésianisme moderne, pp.4-7

. Or and . De-descartes, Puis le « troisiéme élément » de Descartes se définit essentiellement par « l'irregularité » des figures ou « la grosseur » des parties, soit « un effet produit sans précaution » : les « nouvelles observations » notamment dues aux microscopes informent d'une constance et grande précision dans les opérations de la nature lesquelles procèdent alors d'« un ordre très-déterminé dans les causes » 195 . Ainsi, un savant comme Malebranche prend pour « principe » la « base » du système cartésien à savoir que « la matiere n'est capable que de figures & de mouvemens ; de sorte que tout ce qui s'opere en elle n'est qu'une suite des loix du choc », tout en le perfectionnant « dans ses conséquences » en s'appuyant sur « un grand nombre d'experiences dont Descartes a reconnu la necessité : mais qu'il n'a pas pû exécuter, parce que c'étoit l'ouvrage du tems » 196 . Chez Descartes, la « science certaine, p.51

L. Molières and T. Iii, , p.461

D. Malebranche, . La-recherche-de-la-vérité, and O. Dans, , p.340

L. Molières, , pp.315-316

, En l'occurrence ce n'est pas la quantité de mouvement compté algébriquement mais scalairement qui se conserve pour Descartes, pp.11-12

. Ibid and . Ii, , pp.11-16

, sur le manque d'expériences pour vérifier des raisonnements concernant les grandeurs et figures de parties composant les métaux ; ibid., art. 188, p. 309-310 : « par fautes d'experiences ou de loisir, je n'auray peut estre jamais le moyen de les, pp.235-236

, plusieurs explications d'un phénomène et l'expérience permet alors de choisir entre les voies déductives, vol.46, p.124

. Ibid, , vol.43, p.123

, Il faut aussi noter que la réforme ne consiste pas seulement dans les cheminements déductifs mais aussi dans certaines de ses prémices

, La critique vaut notamment contre Descartes, son explication de la dureté et de la consistance des figures attribuées aux corps par la force de repos ont ce défaut d'introduire des « suppositions nouvelles » dans le mécanisme, Molières, Leçons, t. II, p.322

L. Molières and T. Iv, Pour Molières ajouter une cause telle que l'attraction revient à multiplier les causes car tout est susceptible de s'expliquer par le mécanisme, pp.5-6

. Ibid and . Iii, , p.18

, Une métaphore présente chez bon nombre d'auteurs de la seconde moitié du XVII e siècle, voir Roux, « Le scepticisme et les hypothèses de la physique, pp.227-228

L. Molières and T. Ii, Contre ces « Chimistes » la critique se porte notamment sur les figures qu'ils supposent aux particules afin d'expliquer certaines réactions ; les chapitres III et VI pourtant sur les travaux de Lozeran du Fesc et Béraud reviennent sur ce type de critiques, p.418

F. Lozeran-du, Dissertation sur la nature de l'air, p. 43 à propos de ceux qui soutiennent la conservation de la quantité de mouvement comme l

L. Molières, Il s'agit de ceux qui confèrent au repos une force et un mouvement « confus » aux éléments, p.322

L. Corgne-de-launay, Réponse aux Principales Objections, p. xij. Il s'agit des « Cartésiens » qui s'en tiennent aux théories de Descartes

. Bertier, Bertier ne mentionne pas les savants qu'il regroupe sous ces termes, pp.5-6

L. Molières and T. I. , , p.322

, Mais, écrit Molières en 1738, ce n'est pas parce qu'il réforme le système de Descartes et rejette en particulier « la force positive du repos » qu'il faut prétendre que lui-même et « les autres partisans du nouveau systême, nous ne sommes pas Cartesiens » 223 . Ces nouveaux « Cartésiens » recourent au « tourbillon composé » et se distinguent d'autres « Cartésiens » comme par exemple Jean (I) Bernoulli qui recourt au « tourbillon simple » 224 ; ce sont là les « Cartésiens d'aujourd'hui » 225 . Aussi, Molières est un « partisan zélé du systême Cartésien, Au-delà de ces questions liées à la mécanique céleste, ce sont plus globalement les phénomènes physico-chimiques expliqués par des forces d'attractions que Molières cherche à intégrer dans le nouveau mécanisme des petits tourbillons 222

. Le-«-systême-cartésien, est fondé sur « l'impulsion & le plein » 226 . Pour Gamaches ceux que j'appelle Cartésiens, ce ne sont pas les gens servilement attachés à tous les sentimens de M. Descartes ; ce sont les Philosophes qui reconnoissent que la matiere n'est capable que de figures

«. Molières-Écrit-ne-suivre-descartes and . Dans-aucune-de-ses-explications-»-tout-en-le-considérant-comme-«-le-père-de-la-vraye-physique, Mais, selon Molières, ceux qui abandonnent ses explications tels que Boyle, Malebranche, Huygens etc. « n'ont pas néanmoins cessé de se dire Cartésiens ». Il écrit que Descartes apprend à refuser les opinions sans examen et sur la simple autorité, et qu'il préconise d'en faire de même avec son propre système. Puis, Molières estime qu'il a manqué à Descartes les expériences, comme lui-même l'écrit, et il n'a alors donné qu'une « ébauche de la Physique ». Pour autant, s'il n'a vu la physique que de loin, « il l'a vûë trèsréellement ». Descartes enseigne que ce que des philosophes prennent pour des qualités inhérentes à la matière -saveurs, chaleur etc. -s'expliquent par « la figure & le mouvement » ; il apprend à « distinguer ce qui appartient à l'âme de ce qui appartient aux objets de sens », ne confondant pas « l'action » de ces objets avec son « résultat » à savoir une « modification de l'âme », et détrompe ainsi des erreurs des sens. Il apprend enfin « les regles qu'il faut suivre pour faire bon usage de son imagination dans la recherche de la vérité, vol.228

». Cartésianisme, usage du mécanisme, seul élément distinctif entre les « cartésiens » et les « newtoniens », les premiers admettant les découvertes de Newton : le Méchanisme, comme cause immédiate de tous les phénomènes de la Nature, est devenu dans ces derniers temps le signe distinctif des Cartésiens ; car à quoi les reconnoîtroit-on sans cela, lorsqu'ils font profession de recevoir toutes les découvertes des Modernes, & principalement de Newton ? C'est donc là l'esprit du Cartésianisme, les explications particulières que nous a laissé Descartes, n'en sont, p.230

, Une définition qui n'est pas sans poser difficultés, à moins de faire de Newton un « Cartésien ». En effet, ce même Dortous de Mairan rapporte en 1749, dans un texte essentiellement rhétorique, que Newton dans son Traité d'optique de 1718 fait d'un fluide élastique 222 Par exemple, il s'agit d'« expliquer mécaniquement tout ce que M. Newton a déterminé par l'expérience au sujet des couleurs dans son Optique, Les chapitres III et VI de ce livre consacrés à Lozeran du Fesc et Béraud reviennent notamment sur la substitution des forces d'attractions, p.359

L. Corgne-de-launay, Réponse aux Principales Objections, p.31

, Les tourbillons « composés » correspondent aux grands tourbillons de Descartes composés de petits tourbillons, pp.178-179

L. Keranflech, hypothèse des petits tourbillons, p.297

L. Corgne-de-launay, Réponse aux Principales Objections, pp.300-298

A. Gamaches and . Physique, , p.13

M. Privat-de, Quatrième réponse de l'Auteur des Leçons de Physique, pp.866-867

. Dortous-de-mairan, Eloge de M. l'abbé de Molières, p.200

. Dortous-de-mairan, Le passage en question correspond à la Préface du livre de Mairan lue en assemblée publique à l'Académie royale des sciences le 13 novembre 1748. Sur cette Préface qui fait l'éloge des systèmes en physique et les réactions qu'elle a suscitée de la part de D'Alembert, voir McNiven Hine, Dissertation sur la glace (1749), pp.p. xxvj-xxvij

L. Lay, . Rémy, and . La, Dissertation sur la glace (1749) », et Chabot et Breteil, « La réception épistémologique de l'oeuvre scientifique de Dortous de Mairan dans

. Dortous-de-mairan, Eloge de M. l'abbé de Molières, p.201

L. Nollet and T. Ii, , pp.454-455

, Si cette force « suffit à tout » pour les phénomènes célestes, pour les phénomènes terrestres « la vertu attractive est un Prothée qui change souvent de forme ». Ainsi, par exemple, ces « parties » qui composent un liquide s'attirent et mais qui se repoussent avec violence sous l'état de vapeur : « ce langage [celui des forces attractives et répulsives] est-il bien celui d'une bonne Physique, & ne devonsnous pas craindre qu'en nous y accoutumant, & qu'en mettant ainsi les attractions & répulsions à toutes sortes d'usage, on ne se dispense trop légérement des recherches si nécessaires aux progrès de nos connoissances, pp.475-476

, Académie des beaux-arts. Dans les premières années, de 1736 à 1740, cette compagnie ne nomme que six associés, mais ils y sont très liés ; ensuite, il s'agira de plus en plus de membres qu'on pourrait considérer comme honoraires et dont seuls quelquesuns ont des liens étroits avec les travaux de la compagnie, Chrétien-Louis Moegling (médecin de Tübingen), p.456

, Nous nous intéresserons plus loin à deux d'entre eux. Le P. Grégoire (1674-1750), élève de Philippe Villemot, a 62 ans en 1736 au moment de la fondation de la Société des conférences et, depuis peu, n'habite plus La Guillotière, mais Arbois. Il a eu une influence importante jusque là, notamment sur Cheinet, Cayer et Louis Borde. Nous lui consacrons le Chapitre IV et nous ne l'évoquerons donc ici que très brièvement. Le P. Louis Antoine Lozeran du Fesc (1697-1755) est l'objet du Chapitre III, nous y renvoyons le lecteur, mais il faut déjà noter ici que c'est Mathon qui propose son association, Ces associés échangent de nombreuses correspondances avec un ou plusieurs membres titulaires de l'académie, ils envoient des observations astronomiques et météorologiques ou des ouvrages

L. Cayer and L. Cayer, Grégoire et son disciple, joue un rôle important dans le paysage scientifique lyonnais. Dans ses premières années à l'ABA, il lit des mémoires dont nous n'avons pas les manuscrits 253 , mais seulement des évocations dans les registres : « Essai sur la physique expérimentale, vol.20

, « Principes physiques sur les lois du mouvement », le 21 juillet 1738 ; « Mémoire sur les météores

, Avant d'aborder le coeur du sujet, l'abbé note le contraste entre les éclipses dont on peut prévoir l'arrivée mille ans à l'avance et les vents qui nous surprennent en permanence, puis il développe quelques considérations générales sur la physique, sur les places respectives de la démonstration, du doute et des conjectures. Il insiste sur le mouvement par contact, puis décompose cela en mouvements circulaires et tourbillons : il n'est point de phisicien, qui ne scache que tout mouvement qui persevere est un mouvement de tourbillon : en effet le mouvement circulaire est celuy dont la communication, & la perte par consequent, est la moindre de toutes, il ne cesse que quand son cercle s'etend, & que sa force se perd : c'est precisement ce qui arrive a l'air agité. cet air en comprime d'autre, qu'il contraint de s'elever, de refluer par la partie superieure, Le premier dont nous ayons le texte entier s'intitule « Recherches sur la cause physique des vents », il est lu le 6 avril 1740 et à la séance publique du 7 décembre 1740 254

, Il est possible que ces manuscrits aient été utilisés pour la publication que nous évoquons plus bas

, Observations geographiques sur les vents, pp.228-82

. Le-rôle-de-l'abbé-cayer-ne-se-limite-pas-À-une, » (Almanach astronomique, 1742, p. xiij). Malheureusement, il va se heurter à l'hostilité de bourgeois utilitaristes qui méprisent ces visées intellectuelles et son projet va s'étioler dans les numéros suivants. Cayer cherche d'abord, dans ce projet, à combattre les superstitions relatives aux astres, à la Lune, et reste prudent sur les débats théoriques en cours relatifs à l'astronomie, ainsi présentée : « j'entends celle qui sans embrasser aucun systême ne s'attache qu'à supputer le mouvement des astres » (p. vij). Malgré tout, peut-être existe-t-il une réticence vis-à-vis de l'attraction que pourrait suggérer le passage suivant : la Lune éclaire nos nuits, Cet auteur vise l'instruction la plus large du public, c'est pourquoi il se lance, dès 1740, voire plus tôt (des commissaires de l'ABA sont nommés le 7 septembre 1740 en vue de la publication), dans des calculs précis pour les éphémérides à Lyon

, À Lyon même, la double attraction du soleil et de la lune n'est pas considérée par divers académiciens comme une explication valable, ainsi que le montre par exemple un mémoire de Besson en 1745 256 . C'est l'abbé Cayer qui fait élire Jacquier et Le Seur, commentateurs des Principia de Newton, proposés le 26 avril 1741 et élus le 4 mai. On note une nouvelle fois ici que le fait d'être « cartésien » n'empêche aucunement la plupart des académiciens lyonnais de contribuer à la connaissance des théories de Newton et à la notoriété de ceux qui les diffusent 257, Rappelons que nous sommes précisément au moment du prix de l'Académie des sciences de Paris (1740) sur les causes du flux et du reflux de la mer (voir 2.1)

, De 1736 à 1739, on note dans les registres de l'ASBL un certain regain d'intérêt pour les questions philosophiques liées à la connaissance

D. Part, Cheinet lit des discours sur la Géométrie de Descartes et sur l'algèbre ; les courts résumés qui figurent dans les registres nous montrent que les contenus de ces exposés sont voisins de ce que le même auteur lit à l'ABA. Des « reflexions sur la liaison de la musique avec les autres sciences » sont lues par de Glatigny, avocat général, mais nous n'avons pas d'autres précisions, Nous possédons un peu plus d'informations sur les interventions du P. de Colonia (26 février 1737), du P. Lombard (21 mai 1737) et de du Perron

, Tous ces almanachs, aux titres variables, sont en ligne sur le site « gazetier-universel.gazettes18e.fr ». Celui pour 1742, qui paraît donc à la toute fin 1741 s'appelle Almanach astronomique et historique de la ville de Lyon pour 1742. Il s'ouvre par un « Discours preliminaire sur l'astronomie, par Mr Cayer, pp.p. v-xiij

, novembre 1745). L'auteur attribue ce phénomène aux mouvements des fleuves, Ms, vol.228, issue.3, pp.36-42

, On trouvera les lettres relatives à ces élections et les correspondances qui ont suivi dans l'ouvrage en cours de parution sur François Jacquier (François Jacquier. Un savant des Lumières entre le cloître et le monde) sous la direction de Pierre Crépel et Gilles Montègre, 2017.

, Rappelons que les irrégularités du mouvement de la Lune troublent alors les mathématiciens et les astronomes, même ceux qui sont alors les plus perspicaces dans l'analyse, comme Euler, Clairaut ou D'Alembert. Si, à l'époque, la théorie de l'attraction universelle, traitée avec l'aide du calcul différentiel et intégral, permet de construire les équations différentielles de la plupart des mouvements célestes et d'obtenir des solutions approchées correspondant bien aux observations, ce n'est pas le cas pour la Lune. Et il va d'ailleurs y avoir, entre 1747 et 1749, une grave crise qui va faire douter quelque temps de l'exactitude de la portée universelle de la loi d'attraction inversement proportionnelle au carré de la distance. La Lune étant soumise à l'attraction simultanée du Soleil et de la Terre, avec des ordres de grandeur relativement comparables, on se trouve dans le cas du « problème des trois corps » et on sait qu'aujourd'hui encore cette question conserve des mystères. S'attaquer à ce problème en 1741-1743 se situe donc en plein coeur des questions ouvertes du moment. Par ses connaissances en mathématiques et sur les observations et calculs astronomiques, Béraud est bien placé pour cela, Elles sont lues respectivement les 29 novembre 1741 et 14 février 1742 sous le même titre « Dissertation physico-astronomique sur les irrégularités de la Lune » et le 29 mai 1743 sous celui de « Discours sur les trois inégalités de la Lune, vol.258

, Mr L'Abbé de Molieres appelle ce mouvement l'oscillation de la Lune, et en trouve la cause comme Mr Villemot dans la matiere refluante. Sans entrer dans la discussion de ce systeme, qu'il me soit permis de dire en général que les Tourbillonistes seront toûjours bien embarassés lorsqu'ils voudront trouver dans leur matiere tourbillonante une cause Phisique aux balancemens de la Lunr. Un fluide qui a toûjours un mouvement uniforme autour d'un même centre doit imprimer toûjours aux corps qu'il entraine la meme direction, et il sera toûjours difficile d'expliquer comment les différentes couches de ce tourbillon qui ont toujours un même mouvement et des degrés de vitesse toûjours rélativement les mêmes feront, mais du résultat d'un examen minutieux croisé des calculs et des observations. Béraud connaît parfaitement bien les écrits de Descartes, Villemot

. C'est, en suivant les principes du scavant Mr Newton que j'ay demontré que la Lune ayant un mouvement de Rotation egal à son mouvement dans l'orbite, doit presenter toûjours à la Terre sensiblement la même face et en poursuivant sur les mêmes Principes, nous prouverons qu'il y a cependant une différence et que cette différence est l'unique cause que, pp.90-91

, Ces mémoires contiennent de nombreux autres passages sur la nécessité de ne pas s'en tenir à des systèmes, d'observer avec soin, de comparer les différentes tables, on voit à l'oeuvre un savant qui met en regard de façon continuelle et critique les efforts théoriques et les mesures pratiques

, Ms, vol.207, pp.78-86

, ne doivent pas laisser croire que l'auteur se serait reconverti ultérieurement aux grands tourbillons cartésiens pour la mécanique céleste. L'Annexe IV résumant l'appréciation de Béraud sur l'ouvrage tardif de Fontenelle en 1752 montre le contraire. Il s'agit seulement de tentatives d'explications sur des phénomènes qui se passent à des échelles différentes, nous renvoyons au chapitre VI. Il convient seulement de noter ici que, pour des générations d'élèves nés après 1725 (dont Montucla, sur d'autres phénomènes physiques et chimiques

, Le renouveau des débats à l'ASBL après 1740

, Au début de la décennie 1740, nous nous trouvons donc dans la situation suivante : Le P. Béraud et Mathon de la Cour (voir Chapitre V) développent les théories newtoniennes en mécanique et en astronomie à l'Académie des beaux-arts, avec toute la clarté qui caractérise leurs interventions

. Cependant, et « newtoniens », car ceuxci concernent d'autres aspects physiques et philosophiques et c'est alors plutôt à l'ASBL qu'ils vont se dérouler. Les travaux et idées de Malebranche viennent compliquer le paysage : si l'on a l'habitude de considérer ce dernier comme un continuateur de Descartes et un opposant à Newton, ce n'est pas l'opinion de tout le monde et la question mérite un approfondissement (voir partie 3 de l'Introduction). Pour sa part, le 28 février 1741

P. Le, Lombard a lu des reflexions sur la philosophie de Descartes, il les a commencé par une courte exposition de son systeme, il a d'abord remarqué que la supposition qu'il fait que la matiere n'est autre que l'étendüe n'est ni juste, ni conforme a nos idées. Il a ensuite combattu les principes du système cartesien par les corrections que le p. Malebranche y a faites, il a fait voir que les corrections loin de l'appuyer de le soutenir, le ruinent entierement et en detruisent les fondements

, Au XVII e siècle les « nouveaux principes » proposés par Gassendi et le « sisteme mieux lié et soutenu de raisonnements sensibles a l'esprit » de Descartes ont causé l'abandon de la physique d'Aristote dans « la plus grande partie des ecoles ». Du Perron range « sous huit classes differentes les preuves employées » par Descartes dans son système, des « classes » qui correspondent aux différents degrés de certitudes des propositions cartésiennes. Ainsi, la 1 re comprend « les propositions [qui] sont appuyées sur l'evidence, comme la force elastique de l'air » ; » : par exemple, « l'existence de la matiere subtile est vraysemblable, Lors de la séance du 13 février 1742, Dugas lit un discours de du Perron intitulé « Memoire pour servir a l'histoire de la phisique depuis un siecle

, Loke a aussi adopté le sisteme de desCartes mais il y a decouvert des faussetés. Leybnits a eté Cartesien sans en adopter le sisteme en entier. Mais celui de touts qui l'a Attaqué avec le plus de force, c'est le celebre Newton grand Geometre et parfait observateur. On peut dire de ce genie vaste et sublime qu, Huygens Disciple de descartes et sectateur de sa philosophie, a neantmoins relevé quelques unes de ses erreurs

P. Le, . Malebranche, and . Du-sistème-de-descartes-en-le-modifiant, En effet les tourbillons ne se touchant qu'en un point il faut necessairement admettre des vacuoles, a moins qu'on introduise une matiere subtile, molle et toujours agitée. M r. de Molieres ainsi que plusieurs modernes ont apporté divers temperements dans l'explication de la physique de Descartes, et ils conviennent avec les newtoniens qu'elle est defectueuse dans quelques unes de ses parties ; mais quoique ils temoignent d'une reconnoissance infinie a Newton pour les excellentes decouvertes qu'il a faites, et pour les erreurs qu'il a relevées dans le sisteme de Descartes, ils ne sont pas moins attachés a ce sisteme, ils en retiennent le fonds

, Ce passage suggère que pour du Perron la physique doit donner des causes et, en l'occurrence, un mécanisme basé sur la matière subtile. Il semble reprocher à Newton de faire des « observations » ou d'être un « observateur » tandis que Descartes fait un « système entier ». Son appel à joindre aux « expériences » des « explications » et des « raisonnements », et son évocation d'une famille de « cartesiens » unis tenant compte des critiques de Newton et réformant Descartes, inciteraient à penser que l'académicien cherche à fonder une physique sur le « plein », autrement dit sur le mécanisme, qu'il oppose aux « vuides » dans anglais, Du Perron estime les « neutoniens » divisés et « sur tout dans la maniere dont ils expliquent l'attraction » ; ils s'accordent cependant sur l'existence « des vuides dans la nature ». Ainsi, selon du Perron, avant Descartes la physique ne se fondait que sur les « raisonnements », puis « Descartes y a joint les experiences et les observations, mais il a peut etre un peu trop donné aux conjectures » et, enfin

E. Fontenelle, M. De, and . Neuton, , p.160

M. Castel and . De-la-cour, Pour bien situer le débat dans son contexte, il convient d'opérer un retour en arrière avec le P. Castel 261 , jésuite parisien très connu, grand journaliste, diffuseur des idées dites cartésiennes. Dans des recensions anciennes d'ouvrages pour le Journal de Trévoux, le P. Castel se montre systématiquement hostile au vide et à l'attraction newtonienne, théorie qu'il accuse de matérialisme, suivant en cela les critiques adressées par Leibniz, ou qu'il accuse de recourir aux miracles 262 . Castel évoque alors un « mur de separation » dressé par Descartes « entre notre siecle & les siecles precedens », à savoir l'usage du mécanisme, voyant en l'attraction un retour aux qualités occultes 263 . Un mémoire de Castel, intitulé Démonstration Physico-Mathématique de la vérité des grands Tourbillons, publié dans le Journal de Trévoux de Juin 1739 264 , dénonce la réforme initiée par Malebranche et ceci tempère l'affirmation rapportée ci-dessus de du Perron pour qui les « cartesiens » seraient « aujourd'hui tous reunis ». Pour Malebranche l'absence de force de repos implique que la matière n'a pas de cohésion en soi et est donc « infiniment molle », c'est-à-dire susceptible de céder à la moindre force. Castel entend au contraire « démontrer le vice hypothetique des petits Tourbillons, fondés sur une matiere infiniment molle, fluide, & homogene » 265 en dénonçant l'oeuvre de Malebranche qui se jetta dans les plus grands excès d'hypotheses où le Cartesianisme ait jamais donné, en rompant avec tous les liens naturels de la matiere renduë infiniment molle, & lui redonnant de sa pure liberalité mille nouvelles entraves par un tourbillonnement infini tout de sa façon, & qui n'étoit prouvé ni à priori, pp.1244-1245

, Cette durée de 25 ans correspond environ à celle séparant la sixième édition de De la recherche de la vérité de l'année 1739. En effet, selon Castel ce n'est pas l'attrait du vuide, ce n'est pas le goût de l'attraction, c'est malgré l'horreur du vuide & de l'attraction, la molesse plus que fragile de la matiere, c'est la fiction plus qu'hypothetique des Tourbillons Malebranchistes qui ont fait & qui font tous les jours des Proselytes à, p.1245

, Castel vise alors à rétablir la « vérité » des tourbillons de Descartes « au préjudice de son redoutable adversaire » à savoir Newton. Cela ne signifie pas que Castel reconduise ces tourbillons tels quels. Il en critique l'idée « fort imparfaite » et dénonce une construction « à la hâte » et, en particulier, ce grand « vice » : tous composés d'une même matière, celle-ci serait « fragile

C. Le-père, 1688-1757) est en contact avec l'Académie des beaux-arts depuis 1736, notamment à propos de son clavecin oculaire et de ses comparaisons osées entre l'optique et l'acoustique; mais il n'en sera membre associé qu'en 1749

, des recensions de Castel des livres de 's Gravesande, Physices elemnta mathematica, experimentis confirmata et la correspondance de Leibniz-Clarke publié dans Desmaizeaux, Recueil de diverses pièces, Voir les analyses de Borghero, Les Cartésiens face à Newton, vol.263, pp.832-833

, Ce mémoire n'est pas signé, mais est manifestement du père Castel, Sigorgne évoquant de ce père deux mémoires dans « les Mémoires de Trévoux, Juillet & Septembre 1739 » -il s'agit en fait de juin et septembre, Voir Sigorgne, Replique à M. de Moliéres, p.36

. Castel, Démonstration Physico-Mathématique de la vérité des grands Tourbillons, pp.1245-1246

, Castel fait sienne une critique de Newton contenue dans ses Principia 266 : en supposant deux globes en rotation dans un même fluide et qui créent deux tourbillons, ceux-ci se propageront et se perturberont mutuellement altérant ainsi les distances entre ces globes qui ne garderont pas une situation fixe ; puis les tourbillons se mêleront et ne seront pas terminés par « des limites certaines » comme le veut Descartes. Castel écrit alors que les tourbillons se « détruiront mutuellement » et que, pour éviter cette conséquence, il faut composer les tourbillons de « matieres héterogênes & immiscibles » à l'instar de l'huile avec l'eau. Dans son livre Le vrai systême de physique generale, Castel écrit que la réforme des tourbillons de Descartes opérée par Malebranche qui préconise, selon Castel, « une matière infiniment molle, fluide, divisible & divisée, & du reste homogene & miscible à l'infini » ne résout pas, sinon aggrave, cette difficulté des tourbillons 267 . Dans ces conditions la critique de Newton était facile et juste « mais il a été peut-être plus loin que l'objet » car il a été conduit à « immatérialiser les espaces celestes » en lignes et points, autrement dit en objets mathématiques, La critique essentielle de Castel contre le système des tourbillons de Descartes consiste à soutenir qu'ils sont « trop sujets à se confondre » et finalement à disparaître. En effet, pp.7-14

». Castel-Évoque-alors-la-«-saine-physique-»-de-descartes-fondée-sur-«-le-méchanisme-de-la-nature and . Systême, En somme, Newton nomme « Physique » ce qui avant lui s'appelait « Astronomie », « Méchanique », « Géométrie », ou science « Physico-mathématique tout au plus », mais « Newton croit tout fait en Physique » une fois les phénomènes représentés « par des figures, & par des calculs » : ceci n'est pas faire de la « physique, pp.368-369

, Castel évoque le recours à des « causes métaphysiques purement géométriques » chez Newton qu'il oppose aux « causes physiques ; c'est-à-dire selon lui, méchaniques & corporelles » (p. 42). Malgré tout, en 1743, dans Le vrai systême de physique générale, Castel s'estime « fort impartial » dans le jugement qu'il donne de ces « illustres Rivaux », Descartes et Newton, et s'il se revendique « Dieu merci, Ni Newtonien ni Cartesien », de fait il adopte une physique causale s'appuyant, bien que la réformant, pp.10-16

P. Le, On voit que le débat change du tout au tout, que les termes antérieurs sont dépassés : la discussion entre Castel et Mathon, que nous venons d'évoquer, constitue une espèce de chant du cygne de l'opposition « cartésiens »/« newtoniens ». Mais ce débat ne disparaît pas complètement, il se transforme à certains égards. Disons quelques mots sur l'évolution des positions de l'abbé Cayer. Celui-ci lit le 6 mai 1744 un mémoire intitulé « Sur la formation du soleil par les lois du mouvement » 269 où il développe des positions cartésiennes classiques sur ce sujet. Les deux années suivantes, il donne des « Recherches physiques sur l'étendue et les propriétés de la lumière » 270 , ce mémoire comporte de nombreuses occurrences sur les tourbillons dans l'immensité de l'univers, Malebranche y est cité comme référence et Cayer exprime son doute face aux positions de Newton à propos du vide (f. 59). Mais quelques années plus tard, le 15 décembre 1751, il semble plus neutre. Cayer commence par se réjouir de l'effervescence des débats sur les théories physiques, donne les sentiments de Descartes, Malebranche, Privat de Molières, puis évoque (sans critique) ceux de Newton qui, dit-il, détruiraient les tourbillons 271 . Le père Béraud, professeur de mathématiques au collège de la Trinité, directeur de l'Observatoire, pendant plus de vingt ans, nous semble un personnage emblématique quant à l'état d'esprit de plusieurs savants lyonnais à propos des systèmes cartésiens et newtoniens. Nous l'avons évoqué plus haut et nous y revenons dans le chapitre VI : observateur en astronomie, il combat les grands tourbillons comme cause possible de l'entraînement des astres (voir Annexe IV), suit et enrichit les travaux de mécanique newtoniens et post-newtoniens pour expliquer le mouvement des planètes, Duclos quitte Lyon en novembre 1740 (et meurt à Aix en 1743). Le principal militant « cartésien » n'est donc plus là. L'autre « cartésien » déterminé Rey (qui est moins profond et plus éclectique) se retire à Saint-Chamond à la fin de 1744. D'autre part, le contexte scientifique national et international a changé avec, notamment, les deux grands ouvrages de 1743

L. P. Tolomas, autre pédagogue central dans la vie du collège jésuite de 1740 jusqu'à la disgrâce de 1762 et à l'expulsion de 1764, nous montre une autre facette, plus complémentaire qu'opposée. C'est un professeur plus littéraire, très éclectique, qui, d'après les documents que nous connaissons, n'intervient pas spécialement sur les questions mathématiques et physiques, pp.1706-1762

, Ceci est l'objet du chapitre VII et de l'Annexe III. Vers 1750, les thèmes étudiés au sein de l'académie scientifique se diversifient : les médecins, chirurgiens, naturalistes, architectes, peintres, inventeurs, occupent progressivement une place relativement plus grande. Les astronomes poursuivent leurs observations. On s'intéresse un peu aux nouveaux phénomènes sur l'électricité et le magnétisme, mais c'est en général plus tard, après la fusion des académies de 1758 et dans des cadres médicaux et naturalistes que ces questions sont abordées, Néanmoins, à partir de 1747, il décide de traduire un important ouvrage de Pemberton visant à diffuser les idées newtoniennes

J. Mathon-de-la and C. ,

, ABA le 25 juin contre Castel. Des réflexions ayant davantage traits aux fondements métaphysiques des sciences sont présentes autour des années 1745. Cheynet discute longuement, le 24 août 1745, un point de la métaphysique de Malebranche, explicitement mentionné, sous la forme d' « une dissertation sur le repos des corps, ou la privation du mouvement

. Shank, The Newton Wars, pp.462-464

, Est ce un etre ; vouloir l'existence d'un corps qu'en mouvement ou qu'au repos et que de la part de Dieu il ne faut pas plus de force pour un cas (le mouvement) que pour l'autre (le repos). Puis, nos sens nous trompent, et de la difficulté à mettre en mouvement notre corps nous estimons que le mouvement requiert davantage de force. Par ailleurs, selon la thèse de la création continuée, Dieu conserve chaque corps à chaque instant et identiquement pour le repos et le mouvement. Enfin, si le repos n'avait pas de force, le mouvement ne trouverait pas de résistance et l'univers retomberait dans le chaos 273 . Le sujet suscite des discussions, puisque Louis Borde « a lu quelques reflexions sur le mouvement et le repos : Elles ont pris naissance dans le discours prononcé par Mr Cheynet dans l'assemblée du 24. de ce mois », sans pour autant que le contenu des « reflexions

, Nihil est in Intellectu qd non prius o fuerit in sensu [rien n'est dans l'intellect qui n'ait été d'abord dans la sensation] ». Cheynet développe aussi « des reflexions sur l'utilité de la metaphisique » et considère « qu'il n'est aucune science, ou ses principes ne soient necessaires, et si quelques sauants ont marqué de l'indifference, et meme du mepris, pour les questions qui sont l'objet de ses speculations, leur critique ne tombe que sur les subtilités que les metaphysiciens modernes ont introduites