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, mal pourrait tout aussi bien s'appliquer à l'ensemble des oeuvres évoquées : Ses livres donnent cette sensation : qu'avec une résolution exaspérée, il voulait l'impossible et l'envers de la vie : il eut la ferme décision de la ménagère, qui, pressée d'aboutir, dépouille un lapin d'un mouvement sûr (la ménagère aussi révèle l'envers de la vérité et, dans ce cas, l'envers est aussi le coeur de la vérité) 61 . v. éros, latence et points La dimension érotique du signe, consacrée par les différents usages

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, dont la « force subversive » porte alors « atteinte à la structure phrastique » et serait « susceptible de participer à la mise en cause de la croyance dans l'Ordre du récit 3 ». Le point de suspension a ainsi complètement disparu de la prose narrative de Jean Echenoz, Christian Gailly, Laurent Mauvignier ou encore Christian Oster : Attendez, si je confirme. Si je. Que je. Vous voulez que je. Moi, que je dise. Et que je confirme oui, ici, ce qui s'est passé ici

J. ,

L. , interruption brusque du locuteur n'est plus l'apanage du point de suspension. Le discours se départit de sa dentelure en trois points et préfère conserver davantage de densité. L'interruption traduite par le point est rendue plus abrupte, notamment en raison de l'horizon d'attente grammatical du lecteur (le point de suspension assumant, par convention, le rôle du marquage de la non-réalisation, a fortiori dans le cas de l'inachèvement). Le point seul n'a pas la même dimension spatiale, et conserve ses vertus d'interruption nette, voire cassante ; il demeure un disjoncteur quand le point de latence

C. Narjoux, « Le point de la désillusion dans la prose narrative contemporaine, vol.163, p.325, 2010.

L. Mauvignier, D. Hommes-;-oster-ch, . L'imprévu, . Minuit-;-gailly-ch, and M. L'incident, poétique du point de suspension et restrictif : la ponctuation peut être perçue comme un « système répressif, sournois » visant à instaurer l'ordre dans un espace de liberté, un « ordre moral 6 ». Au début du xx e siècle, un mouvement de remise en cause généralisée lie étroitement ponctuation et enjeux politiques ; on comprend ainsi comment la déponctuation d'Apollinaire a pu être perçue comme « un acte de défi politique 7 ». La ponctuation est du côté de la répression : dès lors, on suppose qu'il existe, d'un côté, les règles et les entraves, de l'autre, la pratique déviante. Aujourd'hui encore, certains spécialistes continuent d'en appeler à une « politique de la ponctuation », soit des « mesures de clarification, de rationalisation, de codification » face à « l'anarchisme et à l'impressionnisme », « difficilement tolérables 8 ». Il s'agirait de rétablir un ordre face à « l'anarchie ». Dans cette perspective, la ponctuation (noire essentiellement) rejoindrait la question de l'ordre du discours, qui repose sur des « procédures de contrôle et de délimitation » ; plus précisément, les fonctions de la procédure de « contrôle interne » (contrôle exercé par les discours eux-mêmes), décrites par l'auteur de L'Ordre du discours, s'accordent parfaitement avec celles de la ponctuation, p.332, 1996.

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M. J. Rault-;-en-proposant-de-classer, en remédiant ainsi à l'inquiétude fondamentale qui le constitue, inquiétude fondée sur l'idée d'inachèvement et d'inépuisable. Forme de « garde-fou 10 », de « surmoi 11 », dans le discours. S'en prendre à la ponctuation, c'est déstabiliser l'ordre au profit d'une nouvelle idéologie : on trouve ainsi des exemples de politique ponctuante dans nombre de projets politiques, depuis l'utopie de Charles Fourier qui, dans Le Nouveau monde industriel et sociétaire (1829), se propose de créer un nouveau système de ponctuation 12 , jusqu'au régime totalitaire nazi dont l'usage des guillemets ironiques (permettant de signifier distance et mépris sur la parole de l'autre) a parfaitement bien été décrit, dès 1947, par Victor Klemperer 13 . Ponctuation et enjeux politiques se lient indissociablement. Tous les éléments de ponctuation cependant ne supportent pas les mêmes enjeux et il en est qui, à l'intérieur même du système

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M. J. Rault, « zéro de la mesure et du logos 14 ». À partir de cette fonction d'étalon, on peut le considérer comme un élément « législateur », car « il couronne l'accomplissement de la pensée, donne l'illusion qu'une conclusion a été atteinte » et « possède une certaine arrogance, née, comme celle de Napoléon, de sa petite taille 15 ». L'imaginaire de la ponctuation place le point du côté de la décision, du choix, de la perfection ; vertu technocratique, il est « la figure par excellence du rassemblement dans l'unité avec soi, de la réunion et de la concentration sur soi 16 ». Jacques Drillon en fait ainsi « un signe positif » : Le point est un signe positif. La phrase est terminée, la cause entendue, la vérité dégagée

, L'auteur du Traité de la ponctuation met en avant le « poids du point », « signe du fait accompli », « marque de l'irréversible, de ce qui ne mérite plus d'attention 18 ». De telles attributions semblent absolument contraires aux fonctions dévolues aux points de latence : avec ces derniers

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M. J. Rault, , vol.13, p.15

, Le discours journalistique en offre d'ailleurs de parfaits exemples 19 : Un rappel au dogme européen contraignant Manuel Valls et Michel Sapin à jurer qu'ils tiendraient leurs engagements? Derrière ce bal de faux-culs, une part de vérité reste à « dégager

, Une certaine idéologie rationaliste et communicationnelle accorde au point la notion d'unité et de perfection du sens. Le point est symbole d'autorité, il légifère au sens où il porte la loi du discours, fondée sur une idée de complétude. Face à une telle idéologie, les points de latence permettent de réintroduire de l'imperfection et du non-fini qui deviennent fréquemment le lieu d'un discours critique, sous forme de sous-entendu

, Le refus de l'achèvement phrastique -disons d'un achèvement explicite et sans ambiguïté -est aussi le refus de l'univers langagier fondé sur la clarté, la raison, le sens : il s'agit de s'opposer à l'univocité du point pour introduire l'équivocité, la « multiplicité ouverte 21

, Pour les exemples qui suivent : Le Monde, Le Figaro, Libération et Le Canard enchaîné (mercredi 16 avril, 2014.

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». Satirique-entendu-au-sens-de-«-distanciation-», M. Qui-«-s'installe-en-un-point-extrême-de-divergence-idéologique-;-angenot, and P. La-parole-pamphlétaire, dans le discours littéraire (mais aussi analogique) intéressent évidemment le discours journalistique. La valeur de latence a pour effet d'introduire une distanciation dont la coloration est fortement critique. Les postures énonciatives et les stratégies discursives à l'oeuvre derrière l'usage du signe sont toujours celles d'une opposition, d'une remise en cause. La présence abondante du signe dans certains quotidiens ou hebdomadaires ne peut qu'interpeller. Claude Demanuelli, en 1987, diagnostiquait dans le discours médiatique une « suspensionnite aiguë » en pointant l'excès (le « trop ») d'un signe reflet de l'« indigence » du scripteur : « c'est trop dire, ou trop peu 24 ». La dimension excessive (« trop » ou « trop peu »), intrinsèquement satirique, du point de latence peut alors être examinée à l'aune du discours journalistique afin de proposer une nouvelle interprétation des diverses implications de la présence -politique -du signe. La ponctuation est le lieu d'un engagement. Le point de suspension offre un lieu de partage -on dit souvent de connivence (de coniveo, le clin d'oeil) -et donc un engagement (du locuteur, lui-même engageant le lecteur). Dans le discours journalistique, cette forme ponctuante, particulièrement expressive et affective, p.35, 1982.

D. Cl, C. Points-de-repères, and L. Travaux, , p.91, 1987.

M. J. Rault, , vol.13, p.3

, Dans le format typographique étroit des colonnes, l'espace graphique instauré par les trois points fonctionne comme un signal, la plupart du temps renforcé par la position clausulaire de l'énoncé concerné. Ce faisant, cette façon de baliser la réflexion

. Ainsi, usage en suspension, très prisé du discours journalistique, permet souvent de faire apparaître un paradoxe : la distanciation graphique introduite par l'espacement en trois points sépare les deux segments tout en les reliant, exhibant de façon très appuyée la nature surprenante ou contradictoire du rapprochement. La latence permet ici ce saut logique et argumentatif, créant un apparent zeugme sémantique : Ironie de l'histoire : l'élue de droite rafle le siège au titre de sa présence sur une liste? de gauche aux élections régionales de, p.1, 2010.

, Ce rejet élevé à l'égard de Hollande produit l'effondrement de la gauche? face au front national

. L'emploi-clausulaire-du-point-de-latence and . Dans-le-canard-enchaîné, Le signe est présent dans les titres (« Quand les juges torturent des juges? », p. 4), mais aussi en clausule de paragraphe (« Tout en promettant une refonte à terme du calcul des cotisa-tions?

M. J. Rault, , vol.13, p.15

M. Merleau-ponty, . Signes, . Gallimard, and . Folio, , pp.69-71, 1960.