. Adine, Contemplez-moi un peu attentivement ; là, comment me trouvez-vous ?, p.23

. Églé, ?] qui me dit : « Eh ! contemplez-moi donc ! eh ! Comment me trouvez-vous ?, p.25

, Lors de la scène précédente, il apparaissait déjà redoublé, d'une certaine façon, par les formules introductives : « on vous dit que c'est à la plus belle à attendre, Les gloses métadiscursives « je ne dis pas cela » et « je dis » deviennent alors nécessaires dans cette dispute qui en est à présent à imputer les discours. Le discours autre est ainsi représenté de toutes les façons possibles, p.23

, Le recours au pronom personnel on, masque du je, et à la structure indirecte, témoigne bien d'une autre forme de distanciation, révélant le parfait développement de la conscience discursive des personnages

, ce qui a été préalablement énoncé : lors de la rencontre entre Azor et Mesrin (sc. 13), c'est bien le discours autre qui sert d'appui, avant d'être lui-même l'objet d'une modalisation (vous me dîtes : « on vous a dit ») : Azor. -Vous êtes donc un homme ? Mesrin. -On m'a dit que oui. Azor. -On m'en a dit de moi tout autant, p.29

, Loin de la transparence et de la réciprocité, il est désormais fait de distance

, ultime modalisation autonymique, relativement complexe puisque redoublée, est à ce titre éloquente (sc, vol.16

. Mesrin, Vous voir, vous contempler, vous admirer, vous appeler « mon âme ». Églé. -Vous voyez bien qu'il parle de son âme, p.38

, Mesrin n'emploie pas le mot âme : il manifeste le désir d'appeler Églé « mon âme ». Cette première modalisation autonymique, dans laquelle le mot est à la fois en usage et en mention

F. Deloffre, Une Préciosité nouvelle : Marivaux et le marivaudage, op. cit, p.206

J. Goldzink, Introduction à son édition de La Dispute, éd. cit, p.11

W. Moser and . Le-prince, , p.75

, Cependant? Silvia, avec colère. -Cependant, je ne veux point avoir de raison ; et quand vous recommenceriez cinquante fois votre cependant, je n'en veux point avoir? » (La Double Inconstance, éd, À l'ouverture de La Double Inconstance, on observe un bel exemple de modalisation autonymique au coeur du rapport conflictuel entre les personnages : « Trivelin, p.25, 1996.

, c'est bien la question de l'unité (perdue) qui traverse le discours : un de la coïncidence mot/chose, unicité de la référenciation

. De, aux prises avec le signe et son référent, aux prises avec les discours de l'autre. Derrière la question de l'inconstance humaine et de l'échange des partenaires se cache celle de l'inconstance du langage et de l'impossible échange verbal. Rien d'étonnant dès lors à ce que l'on retrouve la même interrogation à la fin de la pièce

. Églé, Arrêtez-vous donc, que voulez-vous dire ?

, Si La Dispute se singularise dans l'oeuvre de Marivaux par son dénouement peu optimiste 25 (Hermiane : « Croyez-moi, nous n'avons pas lieu de plaisanter. Partons. », p. 43), elle le fait aussi, sans doute, par l'exposition de cette réflexivité croissante qui contamine le langage, dispute dans la dispute, travaille l'écart à tous les niveaux et oeuvre progressivement, inexorablement, à la distanciation. Témoignant de la non-réciprocité

, Nicolas Bonhôte considère notamment La Dispute comme « la seule pièce de Marivaux dont la conclusion soit dépourvue d'optimisme » (Marivaux ou les Machines de l'opéra. Étude de sociologie de la littérature, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1974, cité par W. Moser, « Le prince, le philosophe et la femme-statue, p.78

, Il est à noter que, dans la mise en scène de Patrice Chéreau, Azor se suicide