L’avènement du polycentrisme ou l’effacement symbolique des territoires : Une lecture des documents de planification pour la région parisienne au prisme des gares (1960 – 2013)
Résumé
Depuis quelques années, dans les régions métropolitaines, les gares sont devenues des objets incontournables des discours sur l’urbain, en même temps que se sont diversifiés les regards portés sur elles[1] et que se sont complexifiées leurs définitions : les « installations et bâtiments établis à certains points d’une ligne de chemin de fer, destinés à permettre l’embarquement et/ou le débarquement des voyageurs et/ou des marchandises » sont ainsi devenus des « lieux d’organisation des réseaux qui visent à faciliter les pratiques intermodales entre différents modes de transport et qui assurent, par leur insertion urbaine, une interface entre la ville et le réseau de transport »[2]. Les gares occupent aujourd’hui une place tout à fait centrale dans les doctrines aménagistes du Smart Growth, du Transit Oriented Development ou, dans les contextes francophones, de l’Urbanisme orienté vers le rail, qui préconisent, entre autres, une mixité fonctionnelle ainsi qu’une densification graduelle du bâti à partir d’elles[3]. En dépit de résultats souvent jugés décevants par les chercheurs qui se sont intéressés aux expérimentations développées en ce sens[4], elles demeurent, dans nombre de documents de planification, les lieux où le développement et l’intensification urbaine sont largement encouragés[5].
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Sciences de l'Homme et Société
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