La mise à l’épreuve des trajectoires et normes parentales : le cas des enfants sans vie - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Revue française des affaires sociales Année : 2020

Parenting Norms and Trajectories under Challenge: the Case of Lifeless Children

La mise à l’épreuve des trajectoires et normes parentales : le cas des enfants sans vie

Résumé

Changes in care for perinatal deaths at hospitals since the 1990s have led to a redefinition of support systems for parturient women having had a late-stage miscarriage, a therapeutic abortion or a foetal death after 15 weeks of amenorrhea. In all these cases, the women give birth, are required to declare a “lifeless child” in the civil register, give the child a name, and organise its funeral. These medical and administrative procedures are often presented as providing support for perinatal bereavement. But in reality, they generate new norms that may lead the woman giving birth and her partner to refer to themselves as “parents” of a “deceased child”. Drawing on an interview-based study, this article shows that in addition to the need to adopt a stance on a series of choices pre-existing the situation in question, a part of these women initiate an approach of parenting, building their trajectories not simply in terms of bereavement but in terms of entering into parenthood. The study of the way in which individuals name themselves and name the foetus (born alive but not viable) or the still-born child is revelatory of current displacements, resulting in adjustments and incomprehension, particularly when integrating the “child” into the extended family.
L’évolution de la prise en charge des décès périnataux en milieu hospitalier depuis les années 1990 a eu pour effet de redéfinir les dispositifs d’accompagnement à l’égard des parturientes confrontées à une fausse couche tardive, une IMG ou une mort fœtale à partir de 15 SA. Ces femmes ont en commun d’avoir accouché, de pouvoir déclarer un « enfant sans vie » à l’état civil, le prénommer et organiser ses obsèques. Ces dispositifs médicaux et administratifs sont fréquemment présentés comme des supports au deuil périnatal. Or, il s’avère qu’ils génèrent de nouvelles normes pouvant amener la femme qui accouche et son éventuel partenaire à se présenter comme « parent » d’un « enfant décédé ». Cet article, fondé sur une étude par entretiens, montre qu’outre la nécessité de se positionner face à une série de choix qui préexistent à la situation en question, une partie de ces femmes s’inscrivent dans une démarche parentale. Dès lors, ce n’est plus simplement en termes de deuil que s’élaborent ces trajectoires, mais en termes d’entrée en parentalité. L’étude de la manière de se nommer et de nommer le fœtus (né vivant mais non viable) ou le mort-né est significative des déplacements actuels, d’où des ajustements et incompréhensions, notamment quand il s’agit d’intégrer cet « enfant » à la famille élargie.
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Dates et versions

halshs-02499395, version 1 (05-03-2020)

Licence

Paternité - CC BY 4.0

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Citer

Philippe Charrier, Gaëlle Clavandier. La mise à l’épreuve des trajectoires et normes parentales : le cas des enfants sans vie. Revue française des affaires sociales, 2020, 4, pp.191-213. ⟨10.3917/rfas.194.0191⟩. ⟨halshs-02499395⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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