« Réappropriation du jansénisme dans quelques romans français contemporains »,
Résumé
The presence of Jansenism in a number of contemporary novels should lead to questioning the notion of post-secularity rather than illustrating it. The study of three of these novels (P. Quignard’s Tous les Matins du monde, L. Salvayre’s La Puissance des mouches and Cl. Pujade-Renaud’s Le Désert de la grâce) cannot be limited to interpreting them as heralds of a return to religion which some see as a defining feature of post-secularity while others deem it insufficient to define the notion. The analysis of the links between the royal authority and Port-Royal makes it possible to highlight the interest of novelists in the theme of persecution and the resistance of individuals to intolerance, while remaining at a distance from 17th century theological debates. Beyond being a plea for freedom of conscience, these texts put it into perspective in a secularized democratic society that fails to conceive the place of the religious, or to conceive of itself outside that place. Literature thus shows the strength of fiction and art when it comes to considering man’s place in the world.
La présence du jansénisme dans un certain nombre de romans contemporains invite à interroger la notion de post-sécularité plus qu’à l’illustrer. L’étude de trois de ces romans (Tous les Matins du monde de P. Quignard, La Puissance des mouches de L. Salvayre et Le Désert de la grâce de Cl. Pujade-Renaud) ne saurait se limiter à leur interprétation comme signe d’un retour du religieux, caractéristique de la post-sécularité aux yeux de certains mais insuffisant à définir la notion pour d’autres. L’analyse des liens entre le pouvoir et Port-Royal permet de mettre en avant l’intérêt des romanciers pour le thème de la persécution et de la résistance des individus face à l’intolérance tout en restant à distance des débats théologiques qui agitaient le XVIIe siècle. Au-delà d’un plaidoyer pour la liberté de conscience, ces textes remettent cette dernière en perspective dans une société démocratique laïcisée qui ne parvient pas à penser la place du religieux, ou à se penser en-dehors de cette place. La littérature donne ainsi à voir la force de la fiction et de l’art quand il s’agit de considerer la place de l’homme dans le monde.
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