M. Lenormand, Du syndicat à la corporation. Technique de l'organisation corporative

. Levrault, , 1942.

A. Cohen, S. Boiron, « L'action 66 française?, Vers la révolution communautaire », RHMC, vol.51, 2004.
URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01768042

P. Loyer, Godefroy le survivant (nova et aeterna), 1944.

, Au regard de l'antisémitisme virulent de Loyer, il eut été intéressant de mesurer son implication dans la politique dite 68

, aryanisation économique, mais s'il existe bien un dossier à ce sujet dans les archives conservées du service, celui-ci est malheureusement vide, AN, vol.12, p.10792

, Sur les mémoires de la défaite de 1940, voir : Gilles Vergnon, Syndrome de 1940. Un trou 69 noir, 2015.

, En mai 1944, le Stabsingenieur Kupeczek contacte Loyer pour faire travailler des artisans français sur des commandes allemandes dans le cadre des accords Speer-Bichelonne. Persuadé de l'intérêt des artisans, Loyer donne aussitôt des instructions pour former des équipes . En réalité, alors que 80 les troupes alliées débarquent en Normandie, les artisans ne se pressent pas. Seules quelques équipes travaillent sur les chantiers Todt en région parisienne. Les artisans se méfient davantage que

, et de fait celles-ci n'ont jamais été honorées. C'est là l'un des paradoxes majeurs de la politique artisanale de Vichy, que Loyer est chargé d'orchestrer. Alors que les accords Speer-Bichelonne mettent les grandes entreprises qui travaillent pour l'Allemagne à l'abri des réquisitions (les S-Betriebe et Ru-Betriebe), les artisans ne bénéficient d'aucune protection. Comme pour la répartition des matières, Vichy se montre incapable de protéger les artisans dont il fait pourtant l, Loyer des promesses allemandes au sujet des réquisitions

, Le 27 juillet 1944, il fait renouveler son laisser-passer pour l'hôtel Majestic

, Epilogue Après la Libération, sa collaboration zélée et jusqu'au-boutiste lui vaut sans surprise d'être révoqué, puis, à la faveur des mesures d'amnistie, il réintègre l'administration de l'artisanat mais il n'y occupe plus de responsabilités importantes

H. , Coston qui lui consacre une courte notice dans la seconde édition de son Dictionnaire de la politique française ou Jean de Fabrègues avec qui il anime l'éphémère 84 (seulement 9 numéros paraissent entre 1950 et 1953) revue Sources, dernier bastion d'un corporatisme sur le déclin après la guerre

L. Salleron, J. Predseil, and J. Warnier, secrétaire général et président du Centre des jeunes patrons (CJP) après la Libération

, Confédération nationale de la famille rurale, mais aussi de Jean Carbonnier, protestant, civiliste ré-AN F12 11995, rapport Loyer, mai 1944 et dossier « participation aux commandes allemandes

C. Perrin, Entre glorification?, p.77
URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00299347

M. Le and . Ferro, , p.584, 1987.

D. David,

H. Coston, Dictionnaire de la politique française, p.411, 1972.

O. Dard and L. , , 2011.

L. Florent and . Bot, Entre réaction et relève », Vingtième siècle, vol.86, pp.99-116, 1938.

, puté et grand inspirateur des réformes sur la famille des années 1964-1975 . Il n'est plus question, p.87

P. Au-moins, Ce sont les compétences qui lui sont reconnues au sujet de l'entreprise qui lui permettent d'être encore sollicité, pour un temps et dans un espace limités ; avant que la nouvelle figure du technocrate modernisateur des Trente Glorieuses ne s'impose et ne le relègue définitivement dans l'ombre

L. and À. Saint-léger-vauban, Yonne, il consacre ses derniers ouvrages à la 88 religion et à la spiritualité, 1983.

«. Servir and ». , Dans cet itinéraire, la décennie 1934-1944 apparaît cruciale, comme elle l'a été pour toute une génération, celle notamment des relèves des années 1930. Elle est scandée par quelques dates-clés. 1934 : le 6 février et l'engagement dans les ligues. 1936 : le choc du Front populaire. 1940 : la défaite et l'engagement au service de Vichy

, Pierre Loyer est intéressant, d'une part, car il dépasse les couples technocrates/pétainistes, modernité/passéisme qui ont souvent servi à décrire les hommes de Vichy

, Pierre Loyer a été lui un technocrate réactionnaire. A la tête de son service, aux côtés de son ministre, Jean Bichelonne, grande figure de la technocratie vichyssoise, il agit en technocrate centralisateur, voire rationalisateur, par exemple quand il fait passer des conseils d'organisation des ateliers dans Métiers de France. Mais il est aussi un pétainiste convaincu, fervent promoteur de la Révolution nationale, fidèle à Pétain jusqu'au bout et profondément réactionnaire. Cette tension conduit à des impasses et à l'échec. Issu d'une grande entreprise, proche des milieux patronaux, le publiciste de la droite nationale connaît en réalité assez mal l'artisanat dont il idéalise le passé et méconnaît les réalités économiques et politiques et il échoue. Son autoritarisme braque les artisans, y compris les maréchalistes, qui dénoncent l'étatisation de l'artisanat, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes pour celui qui dénonçait la volonté d'étatisation de ses adversaires du Front popu-Jean Carbonnier, D'autre part, il conduit à revisiter la figure du technocrate. La génération d'après-guerre a fortement contribué à naturaliser l'image du technocrate en élite modernisatrice, avant-garde militante du progrès, vol.87

, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, T. 1, p.565, 2015.

P. Loyer and L. Dans-le-monde, et L'autorité et l'obéissance dans 88 les entreprises à la lumière de la règle de, 1948.

P. Loyer and D. Dieu, Dieu est là ! Méditations sur sa présence, Nouvelles éditions latines, p.89, 1971.

T. Paris, , 1983.

, Après la guerre, il échoue à se relancer tandis que d'autres serviteurs de Vichy ont réussi ; sa double étiquette de spécialiste de l'artisanat, d'une part, et de catholique intransigeant et réactionnaire, d'autre part, devient un handicap à l'heure de la modernisation des Trente Glorieuses. Au-delà de la décennie 1934-44, la ferveur chrétienne apparaît comme un fil conducteur dans la vie de Pierre Loyer. Elle fonde son engagement politique et elle est ce qui reste après l'échec de cet engagement. Né à la fin du XIXe siècle, Loyer porte les combats de cette droite catholique traditionaliste qui n'a jamais accepté la Révolution, laire. Il incarne aussi les paradoxes d'un Vichy qui promeut l'artisanat mais qui en même temps confie la gouvernance de l'économie aux syndicats patronaux dans les CO

C. Perrin, Il poursuit ses recherches sur l'histoire politique, économique et sociale des artisans et des petites entreprises. Parmi ses publications sur le sujet : Entre glorification et abandon. L'Etat et les artisans en France, vol.24, 1938.

S. Avec, C. Boutillier, and . Fournier,

F. La-faillite-de-la-maison, Vichy, l'économie, les entreprises, 2017.

. Résumé,

P. Loyer and . Vichy, Il devient l'une des plumes de l'extrême-droite catholique antisémite et antimaçonnique. En 1940, Jean Bichelonne le choisit pour diriger le Service de l'artisanat que Vichy vient de créer. Défenseur de la Révolution nationale chère au maréchal Pétain, il mène en même temps une politique d'encadrement autoritaire de l'artisanat qui conduit à un échec et à une rupture avec les artisans. Il engage également une politique de collaboration zélée et jusqu'au-boutiste avec l'occupant. Oublié en tant qu'expert après la guerre, il se recentre sur la religion

. Mots-clés,