La verbalisation des émotions
Résumé
Our study concerns the correlation between the perception of negative emotions and discursive productions to express them. Our study is based on 26 transcribed oral interviews to be analyzed with Lexico3 (13 men and 13 women). We study the way in which healthy volunteers react verbally to the conditioned production of negative emotions after viewing the government realized video stop jihad, broad casted on television after the 2015 attacks. Interviews were collected between November 2016 and February 2017 through out the COREV 1 project framework (understanding verbal violence in reception). At the same time, following an identical protocol, we showed another "neutral" video to the same people in order to have a control group. All the subjects saw both videos, but in different orders, after 11hours of intervals. According to our methodology of analysis with Lexico3 we were able to extract the linguistic data allowing to have an over view of the emotional feelings perceived by the volunteers after viewing each neutral or violent video and to propose a synthetic card of them. The analysis was conducted with three tools for statistic alanalysis of textual data proposed by Lexico3:search for specificity according to the partitions using the PCLC tool (Main Lexicometric Characteristics of the Corpus), the concordances, the graphs of ventilation by partition. The over all analysis of the results shows firstly that the emotions are distributed according to the nature of the videos (neutral video: positive emotions and /or neutral-violent video: negative emotions) and that the violent video provokes a quantity of speech longer than the neutral. Then, if the intensity of perceived emotions seems to differ according to the person wehere show it also is globally correlated to the order of diffusion of the videos. We can see in the responses and the construction of the speeches a correlation of positive or negative intensity of the emotions according to the video which is seen first Like wise, the analysis seems to show that the reception of the violence invites volunteers and urges them to express them selves more about their feelings: can we see here a correlation also between discursive productivity and negative emotions-a form of verification to the French proverb that "happy people have nothing to say " ?
Notre étude porte sur la corrélation qui existe entre la perception d'émotions négatives et les productions discursives pour les exprimer. Elle est réalisée à partir de 26 entretiens individuels oraux retranscrits pour être analysés via Lexico3 (13 hommes et 13 femmes). Nous étudions la manière dont des volontaires sains réagissent verbalement à la production conditionnée d'émotions négatives après avoir visionné la vidéo stop-djihad du gouvernement, diffusée à la télévision après les attentats de 2015. Les entretiens ont été recueillis entre novembre 2016 et février 2017 dans le cadre du projet COREV 2 (comprendre la violence verbale en réception). Parallèlement, suivant un protocole identique, nous avons montré une autre vidéo « neutre » aux mêmes personnes afin d'avoir un groupe contrôle. Tous les sujets ont vu les 2 vidéos, mais dans des ordres différents, à 11h d'intervalles. Suivant notre méthodologie d'analyse via Lexico3 nous avons pu extraire les données linguistiques permettant d'avoir un aperçu des ressentis émotionnels perçus par les volontaires après le visionnage de chaque vidéo neutre ou violente et d'en proposer une carte synthétique. L'analyse par Lexico 3 a été menée via trois outils d'analyse statistiques des données textuelles proposés par Lexico3: la recherche de particularité selon les partitions à l'aide de l'outil PCLC (Principales Caractéristiques Lexicométriques du 1 The Corev project (2016-2017) which allowed us to constitute the corpus studied is an association of the CNRS, the University of Lorraine and the hospital of Pitié Salpêtrière in order to make a comparative analysis of the neurophysiological responses, emotional and discursive to exposure to (verbal) violence before / after sleep and before / after waking. 2 Le projet Corev (2016-2017) qui nous a permis de constituer le corpus étudié est issu d'une association entre le CNRS, l'Université de Lorraine et l'hôpital de la Pitié Salpetrière dans le but de faire une analyse comparée des réponses neurophysiologiques, émotionnelles et discursives à une exposition à de la violence (verbale) avant / après sommeil et avant /après réveil. 2 JADT 2018 : 14 es Journées internationales d'Analyse statistique des Données Textuelles Corpus), les concordances, les graphiques de ventilation par partition. L'analyse globale des résultats montre tout d'abord que les émotions sont réparties selon la nature des vidéos (vidéo neutre : émotion positive et ou neutre-vidéo violente : émotion négative) et que la vidéo violente suscite un temps de prises de parole plus long que la neutre. Si l'intensité des émotions perçues semble différer selon la personne nous montrons ici qu'elle est également relative à l'ordre de diffusion des vidéos. Des indices lexicaux ou discursifs nous permettent de vérifier que les sujets qui ont vu d'abord la vidéo djihad réagissent avec plus d'émotions positives à la vidéo « neutre »et , inversement, que celles et ceux qui ont vu la vidéo neutre en premier réagissent avec plus d'émotions négatives lors de la projection de la vidéo stop-djihad. Autrement dit : nous constatons dans les réponses et la construction des discours une corrélation d'intensité positive ou négative des émotions en fonction de la vidéo qui est vue en premier. De même, l'analyse semble montrer que la réception de la violence interpelle les volontaires et les pousse à plus s'exprimer sur leur ressenti : peut-on voir ici une corrélation également entre productivité discursive et émotions négatives-soit une forme de vérification du proverbe selon lequel « les gens heureux n'ont rien à dire ».
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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