, et entraîne la condamnation à mort par les siens. C'est donc un type de repentir tout à fait particulier, à part, comparé à un repentir qui ne serait que sur le plan discursif. Il s'agit ici d'un acte de langage performatif au sens austinien, qui fait basculer d'un univers, d'une identité, d'un statut, à un.e autre. Il y a un avant et un après, qui se teinte d'une certaine forme de radicalité : en retournant en quelques sorte, aux racines du « bien », du légal, de l'être, « humain », sous une certaine forme de normalité citoyenne, on risque aussi sa vie, et surtout, il n'y a pas de retour possible. Dans ce sens, il ne s'agit pas d'un simple repentir de mots et de discours
Sans doute y a-t-il des différences avec le repentir terroriste, en particulier dans les recoupements des champs avec le sentiment religieux, probablement plus nuancé en ce qui concerne des personnes se réclamant de l'extrême gauche. Dans le fait de se « confesser », entendu donc ici au double sens italien religieux et de « passer aux aveux », on peut voir à travers les différents exemples évoqués en quoi la dimension religieuse qui se superpose ici à la dimension juridique, est en tension du côté des émotions (Vincent, Laforest, Turbide 2013), alors que la protection légale qui en découle est du côté de la raison, CREM EA, vol.3476 ,
, Contrairement au repentir produit dans l'espace prive, qui risque de tomber dans l'oubli après un certain temps, le repentir public est consigne? dans les archives et fait partie de la me?oire collective, pp.9-10, 1991.
, 2004 : 24). D'une certaine manière, le fait de se repentir fait passer les individus de l'oubli à la mémoire, et, éventuellement, de l'Enfer en Paradis, puisque « se repentir », c'est aussi demander une certaine forme de pardon, en même temps qu'accomplir un acte de réconciliation avec soi-même, pour soimême -mais aussi souvent sa famille -qui permette de renaître, littéralement, au monde -ce qui se traduit toujours comme nous l'avons vu, « La question du repentir dépasse la simple dimension autobiographique. Elle devient une trace importante pour bon nombre des problèmes de politique pénale et d'éthique publique de notre temps
,
, Politesse et idéologie. Rencontres de pragmatique et rhétorique conversationnelles, pp.75-93, 2000.
Vie de clan. Un repenti se raconte, Logiques sociales, 1962. ,
Altérité énonciative et performativité des discours pour une linguistique relationnelle, Habilitation à diriger les recherches, soutenue le 9 décembre 2013, Laboratoire Praxiling UMR 5267 CNRS, Université Paul Valéry Montpellier 3. -Fraenkel Béatrice, « Actes d'écriture : quand écrire c'est faire », Langage et société, Actes écrits, actes oraux : la performativité à l'épreuve de l'écriture, vol.3, pp.101-112, 1989. ,
depuis l'assassinat de son frère Pippo en 1978 par d'autres mafieux, il se sait condamné ainsi que sa femme. Il raconte ainsi au juge Falcone à propos de son départ en France : « Cette décision vint du fait que j'avais pressenti -et selon moi à juste titre -que Nitto (Santapaola) et ses amis voulaient nous tuer, ma femme et moi, à cause de ce que je savais et aussi parce qu'ils pensaient que je confiais les secrets de la mafia à ma femme (confidarsi a ce sens-là dans ce contexte) ,
, Approche pluridisciplinaire du repentir: formes, médiums, enjeux, Éditions de l, Interaction Ritual: Essays on Face-to-Face Behavior, 1967.
Logic and Conversation, Syntax and Semantics, vol.3, pp.41-58, 1975. ,
« Public (non-) Apologies: The Discourse of Minimizing Responsibility », Les cadres sociaux de la mémoire, vol.41, pp.2257-2270, 1925. ,
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Une histoire naturelle du mal, Champs Flammarion, 1963. ,
Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques, Extrait de l'Année Sociologique, seconde série, Sociologie et Anthropologie, Puf, Quadrige, pp.145-279, 1923. ,
Qu'est-ce que la confiance ? Vrin, Chemins philosophiques, Paris. -Scheler Repentir et renaissance in Le sens de la souffrance, De la violence verbale : pour une sociolinguistique des discours et des interactions », Actes du Congrès Mondial de Linguistique Française, pp.9-11, 1969. ,
Quelques stratégies d'atténuation de l'offense et de la responsabilité de l'offenseur, La vérité sur Cesare Battisti. Textes et documents rassemblés par Fred Vargas, pp.245-264, 2004. ,