, et par là-même à les pointer lorsqu'ils sont à l'oeuvre, mais c'est aussi dans sa retenue pour ne pas en être juge. Le texte, dans son ensemble mais plus particulièrement à la troisième partie, offre de remarquables pages réflexives sur cette anthropologie, sur ses acteurs depuis Roger Bastide, sur la mise au travail d'un fantasme de l'Afrique ou d'un état pur de sacralité qui renaîtrait de l'autre côté de l'Atlantique, sur une proximité au terrain qui fut ici admise et valorisée (là où ailleurs elle serait improbable, par exemple dans le système chrétien) au point de produire toute une lignée de chercheurs initiés. En outre, Stefania Capone a aussi l'intelligence de ne pas se dédouaner ni s'épargner, Si à n'en pas douter l'ouvrage de Stefania Capone restera longtemps une référence dans le champ d'étude sur les religions afro-brésiliennes, c'est non seulement du fait de sa capacité à éviter les pièges théoriques

, Un imaginaire qui, affilié aux terres africaines des utopies perdues, aurait été la matière avec laquelle aurait été faite cette société brésilienne. Le retour dé-constructionniste sur le rôle joué par l'anthropologie, notamment issue d'Europe, pointe cette histoire. Certes, pour faire société nous reposons toujours sur des mythologies, entretenues, supposées vraies, pertinemment inventées, Enfin, derrière les cultes afro-brésiliens s'échafaude une théorisation de la société brésilienne dont ces formes religieuses rendent compte

A. D. Références-braude, Spirits Defend the Rights of Women: Spiritualism and Changing Sex Roles in Nineteenth-century America, pp.419-431, 1985.

N. Edelman, Voyantes, guérisseuses et visionnaires en France 1785-1914, 1995.

C. Pons, L'utopie sociale des christianismes indigènes, Archives de Sciences Sociales des Religions, vol.170, pp.283-309, 2015.