, On consultera surtout l'introduction de Charles Fantazzi à son édition critique, Pour un résumé en français : Amherdt, pp.61-64, 1987.

«. Caeco and . Insano-sene-homero, Vives, Early Writings, vol.78, 1987.

E. Vives and . Writings, , p.80, 1987.

. Ijsewijn, Concernant l'influence de la deuotio moderna, s'il faut retenir cette explication, elle ne s'est pas exercée seulement sur l'Europe du Nord. Enrique González a montré, dans ses importants travaux sur Vives, que ce courant de piété s'était diffusé jusqu'en Espagne et qu'il était présent à Valence, vol.116, pp.472-473, 1987.

. Fantazzi, Juan Luis Vives, Early Writings, p.63, 1987.

. Vives, Veritas fucata, siue de licentia poetica, A ii v°

. Vives, Veritas fucata, siue de licentia poetica

. Vives, Veritas fucata, siue de licentia poetica, C i r°-v°

. Vives, Veritas fucata, siue de licentia poetica, C ii r° -C iv r°, IJsewijn, pp.476-477, 1994.

, Le texte de l'édition originale porte submoniti. La correction semble nécessaire

V. Vives and . De-licentia-poetica,

, L'une des deux est forcément Vénus, qui représente ici l'amour charnel. L'autre doit être Charis ou Aglaé : voir Grimal, 1999.

, On prête à cet éphémère empereur (197 ap, C.) des fables milésiennes de quelque renommée, bien qu'elles fussent assez médiocres (Hist. Aug, vol.11

«. Poète, Il est question d'Aristide de Milet (II e s. av. J.-C.), dont les contes licencieux sont appelés Milesiaka parce que leur intrigue se déroule à Milet. Cet écrivain est à l'origine des fables dites milésiennes, dont Apulée de Madaure

, L'anecdote n'est pas biographique, même si elle s'inspire probablement du procès qui nous vaut le De magia

, Les vers qui suivent sont des hendécasyllabes phaléciens. L'invention de ce mètre est attribuée à Phalécus, et le grammairien Terentianus Maurus (De metris, 1883) veut en effet qu'il l'ait employé à chanter des hymnes pour Cérès

, Solonem aut Lycurgum dicas, aut si quis fuit istis sanctior : Nam castum esse decet pium poetam / Ipsum, uersiculos nihil necesse est, / Qui tum denique habent salem et leporem, / Si sunt molliculi et parum pudici. Quasi uero castus esse poeta possit, quum in libidinem est immersus, de libidine cogitat, libidinem meditatur, scribit, cantillat ! », « Voici comment Catulle légiféra : on dirait Solon, ou Lycurgue, ou quelque plus saint personnage encore, s'il en fut !

. Dans-le-de-officio-mariti, Vives insiste sur le danger des fables milésiennes pour la moralité et en déconseille formellement la lecture ; mais son propos porte alors sur les publics féminin ou scolaire, qu'il faut protéger de ces narrations licencieuses 84 . Ici, les coudées sont plus franches. À l'intérieur des milésiennes, la fiction demeure clairement reconnaissable : elle est circonscrite ; aucun doute ne peut ainsi atteindre la vérité. Les réserves de Vives à l'égard de ce genre sulfureux sont manifestes, mais sa critique passe par une forme assez subtile d'ironie, consistant en une étrange mansuétude à l'égard des pires débordements. Cette modération devient presque excessive ! Et même si les chrétiens et les philosophes protestent, l'ajout qu'ils réclament n'a pas valeur de loi, mais de voeu : une forme de bonhomie traverse tout le texte remanié de Veritas fucata, qui tranche singulièrement avec le ton de la première version. Cette bonhomie et cette mitigation sont d'esprit tout à fait horatien. Et de fait : le poète est présent aux deux extrémités du passage, même si cette présence n'est pas explicitée. En choisissant de ne suivre que leur plaisir, sans lui assigner une signification morale, les auteurs de fables milésiennes s'écartent en effet du doux-utile

. L'empreinte-d'horace-coïncide-avec-celle-de-lucien, La conclusion du dialogue, qu'on reproduit intégralement, témoigne à son tour de cette empreinte : Iussa sunt scribi haec per scribas publicos, partim per M. Terentium Varronem, partim per Qu. Horatium Flaccum, partim per Caelium Lactantium Firmianum, nonnulla excipere te iusserunt. VI. Me scilicet ? Vide ne satis habitura sint ponderis quae a me scribantur, homine ingenio minus quam mediocri, eruditione nulla, et prope Academico. VER. Non habebunt pondus quae a te scripta, sed quae a ueritate iussa. VI. Quam putas aequis animis inclusuros his se limitibus poetas, genus hominum uagum et liberum ? VER. Ecquid latius dici potest uel liberius istis finibus ? ut in eis expatiari, currere, uagari, errare laxissime pro arbitrio queant

, Je suis moins intelligent que la moyenne, n'ai aucune érudition, et suis presque un universitaire. -VER. -Ce n'est pas ce que tu écris qui aura du poids, mais ce que veut la vérité. -VI. Comment crois-tu que les poètes vont le prendre, d'être enfermés dans ces bornes ? C'est une engeance libre et vagabonde ! -VER. Et peut-on rien citer de plus vaste ou de plus libre qu'un territoire ainsi limité ? Ils ont de quoi s'égailler, courir, divaguer absolument dans tous les sens, comme bon leur semble ! Les prés de Saint-Jacques ne sont pas plus étendus, dans lesquels je t'ai trouvé déambulant avec ces deux jeunes gens fort bien nés. -VI. Tu veux parler de Nicholas Wotton et de Jérôme Ruffault ? Quelles intelligences, mon cher Vergara ! Appelées à être un jour les ornements de leur siècle, si la fortune mêmes vers que dans Veritas fucata, Nicolaum Votonium dicis et Hieronymum Ruffaldum. Quae ingenia, mi Vergara ! Qualia futura olim saeculi sui ornamenta ! nisi, quod auertat deus, uel fortuna illis inuiderit, uel ipsi sibi. VER. Gaudeo equidem abs te formari ingenia. VI. Si ipse nihil magni et praeclari foetus possum parere, vol.107, 2013.

D. Vives and . Mariti, Le De officio mariti cite parmi les héros de fables milésiennes Tristan et Yseut, Lancelot, Ogier le Danois, Amadis de Gaule, le roi Arthur. C'est dire que ce genre équivaut, pour Vives, à ce qui serait pour nous le roman, p.291, 2006.

, L'influence de Lucien sera plus marquée dans un autre dialogue de l'humaniste, De Europae dissidiis et republica : voir Curtis, p.146, 2008.

, I 215), en ajoutant cependant la terminaison en -i : Iacob, mis pour « Jacques », est généralement déclinable. adhortabor, faciamque quod uel effaetae istae, uel steriles mulieres, quae obstetrices sunt, ubi puerperae esse nequeunt [Plat., Tht., 148 c], et quemadmodum Horatius inquit, Fungar uice cotis, acutum Reddere quae ferrum ualet exors ipsa secandi. Munus et officium nil scribens ipse docebo Unde parentur opes, quid alat, formetque poetam, Quid deceat, quid non, quo uirtus, On lit Iob dans l'édition originale. Nous reprenons la correction de Gregorio Mayans, pp.1782-1790

. Ver and . Haec, Itaque non hic maneo. VI. Sapis, ne te enecem molestia : non missura cutem, nisi plena cruoris

, ne le leur refuse pas et qu'ils ne s'en empêchent point eux-mêmes -à Dieu ne plaise ! -VER. Ma foi, je suis content que ces intelligences soient formées par toi. -VI. Si je ne puis rien mettre au jour d'important ni de remarquable, j'y exhorterai du moins les autres. Je ferai comme ces femmes hors d'âge ou stériles qui aident aux accouchements, à défaut de pouvoir enfanter, et comme dit Horace, J'imiterai la pierre à aiguiser, Qui affûte le fer sans rien couper elle-même : J'enseignerai, sans rien écrire quant à moi, La tâche du poète et ses devoirs, d'où viennent Ses richesses, Sed nihil esset quod metueres, si scires quam cito me ex Parnasso deficiat aura. VER. Desine iam Parnassos et Helicones et Pieros 87 iactare : uides esse horam coenae, et exordiris altius ineptias, ut ad ambas aures nugis expleti, ad imum stomachum uacui esuriamus 88

C. ,

, Le premier réfléchit aux abus de la fable, lorsqu'il expose sa théologie tripartite, qui nous est surtout connue par la Cité de Dieu 89 : en 1523, Vives vient justement d'achever son commentaire à l'ouvrage de saint Augustin ; il peut en avoir conçu un certain intérêt pour Varron 90 , auquel il empruntera aussi le titre du De disciplinis 91 . Lactance, quant à lui, annonce dans la préface de ses Institutions divines qu'il emploiera les outils de l'éloquence profane pour défendre la religion chrétienne, à laquelle il s'est converti 92 . Le nom d'Horace apparaît entre celui de ses deux collègues, sans doute pour suivre la chronologie : mais cette position intermédiaire va bien à l'apologiste du juste milieu. Il est significatif que Vives se range luimême au nombre des scribes. Il pose ainsi un signe d'équivalence entre sa Veritas fucata, les écrits de Varron et de Lactance, Parmi les scribes chargés de consigner les dix clauses du traité figurent Varron et Lactance. Tous les deux sont poètes, mais aussi philosophes : ils ne devraient pas être de parti pris

. L'édition-originale-porte-pierios, On pourrait aussi lire Pierias, « les Piérides ». Merci au Professeur Gilbert Tournoy pour nous avoir alerté sur cette nécessaire correction

. Vives, Veritas fucata siue de licentia poetica, C 4 r°-v°

V. I. Voir-en-particulier-le-livre and V. , In hoc enim est, ut deus alius ex capite, alius ex femore sit, alius ex guttis sanguinis natus ; in hoc, ut dii furati sint, ut adulterarint, ut seruierint homini ; denique in hoc omnia diis adtribuuntur, quae non modo in hominem, sed etiam quae in contemptissimum hominem cadere possunt ». Pour Pétrarque, le renom de Varron tient surtout au De rebus diuinis et humanis

, Dans ses oeuvres de jeunesse, Vives le cite surtout de seconde main, pp.14-98, 1987.

, On n'a guère fait remarquer que le chef-d'oeuvre de Vives pouvait s'inspirer des Disciplinae perdues du philosophe romain

. Lact and . Inst, , vol.1, p.10

, Le fait que la dernière citation soit aussi le dernier vers de l'Art poétique souligne le parallèle des deux ouvrages

, Et dans les cinq vers de l'Art poétique cités ensuite, le verbe important est sans doute « docebo » : « j'enseignerai ». Pour que puisse avoir lieu l'identification des deux auteurs, les vers en question sont choisis de manière à dépouiller Horace de ses pouvoirs poétiques. Or, une sorte de vampirisation mutuelle se produit alors, que l'image de la sangsue semble évoquer, sur un mode associatif. Cette identification par les pouvoirs pédagogiques fonctionne si bien que Vives ne peut plus s'empêcher de « versiculer » : on traduit ainsi le néologisme ?????????????. L'emploi d'un terme grec dénonce des prétentions par trop pédantes : bien entendu, le génie de son double ne s'est pas infusé en Vives, présenté sous les traits du poète furieux. Mais cette marque d'autodérision reste horatienne, de même que l'appel du ventre, plaisanterie finale en guise de notation épicurienne. Le choix même du dialogue ne vient-il pas d'Horace ? Et faut-il s'étonner que son nom soit absent de la version primitive, beaucoup moins conversante et beaucoup plus sévère ? Mieux encore, Les lignes qui suivent immédiatement font office d'hommage aux trois auteurs, mais l'ethos dénégatif qu'elles construisent, feignant une humble récusation, et l'humour de la pique contre les universitaires ne sont ni varroniens ni lactantiens d'inspiration : jusqu'à la fin du texte, la figure d'Horace va prendre le pas sur toutes les autres, plaçant l'ensemble de l'opuscule sous son riant patronage. Or, l'identification de Vives à son modèle ne peut s'opérer par l'entrée poétique, pour les raisons qu'on a décrites en ouverture

, Mais les échos que ce dialogue fait entendre avec telle phrase du Genethliacon Iesu Christi ou telle page de la Linguae latinae exercitatio, par-delà les années qui les séparent, témoignent d'une certaine fidélité à l'égard d'un auteur que Vives ne cessa de tenir en estime. On aimerait avoir montré que cet auteur sut l'inspirer, de manière fugitive sans doute, L'influence de ce dernier n'est nulle part aussi nette que dans la seconde version de Veritas fucata