Le continuisme des mandats présidentiels, une dérive "caudilliste" du pouvoir exécutif? Réflexions à partir de la Constitution bolivienne de 2009
Résumé
Dans le domaine de la politique, le Nouveau Monde s’est montré créateur, il a inventé le Président », affirmait André Siegfried1. C’est peu dire que l’Amérique latin a été féconde dans la mise en place de régimes politiques à « prédominance présidentielle ». Au travers des différentes chartes constitutionnelles qui ont jalonné l’histoire de la Bolivie, le pouvoir exécutif2 s’est vu structuré par un certain nombre de principes théoriques. Selon Jean-René Garcia, « on observe en Bolivie l’émergence d’une théorie du pouvoir d’État qui tend à compenser l’instabilité chronique par l’ancrage de principes constitutionnels d’autorité et de souveraineté 3 ». On peut ainsi dégager la théorie du « pouvoir exécutif ambivalent ». Harvey Mansfield précise que « la beauté du pouvoir exécutif est donc d’être subordonné sans l’être, à la fois faible et fort. Il peut aller où la loi n’a pas sa place et pallier ainsi ses défauts tout en lui demeurant subordonné 4 ». Nous nous appuierons sur cette théorie pour démontrer que l’organe exécutif5 incarné par le président Evo Morales
Origine :
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