Pavie en état de siège (1524-1525) - HAL Accéder directement au contenu
Chapitre d'ouvrage Année : 2013

Pavie en état de siège (1524-1525)

Résumé

Cet article est une version condensée et remaniée de mon mémoire de maîtrise mené sous la direction de Denis Crouzet et soutenu à Paris-Sorbonne en 2011. Au début des années 1520, de nouveaux acteurs, donc de nouvelles forces, sont entrées en jeu en Italie. Le roi d'Espagne est empereur contre le roi de France, prétendant au duché de Milan. Les Sforza sont plus que jamais pris entre deux feux destructeurs. Trait d’union entre le Saint Empire et l’Espagne, le duché de Milan devient la clé de l’Empire de Charles Quint. Après la défaite française de la Bicoque face aux Hispano-pontificaux, en avril 1522, la cité de Pavie avec l’état de Milan bascule dans le camp des vainqueurs. Distante de 30 km de la capitale lombarde, Pavie est une place hautement stratégique. Elle peut abriter une puissante garnison à un jour de marche de Milan tout en bloquant le trafic du Tessin et potentiellement donc, du Pô. A la fin du mois d'octobre 1524, après la retraite de Provence de l'armée hispano-impériale commandée par Charles de Bourbon, Pavie doit jouer le rôle de point de fixation de l'ennemi, briser son élan et offrir le temps nécessaire à la constitution d'une armée de campagne. La ville est garnie de cinq mille fantassins. Antonio de Leyva en prend le commandement. Arrêtant la poursuite de l'armée hispano-impériale en déroute, le roi de France décide de s'en emparer et fixe ses trente mille hommes devant les murailles de Pavie. Pour l'historien, ce siège est l'occasion de réfléchir aux questions que soulève un événement aussi extraordinaire. Dans un premier temps, je vais étudier les combats acharnés livrés entre assauts et subterfuges menés par l'armée française et contre-mesures hispano-impériales. Ensuite, je m'attarderai sur l'attrition progressive de Pavie confrontée à un terrible siège hivernal et aux multiples difficultés à se ravitailler et payer ses soldats. Puis, j'aborderai la question des angoisses que peuvent générer un dispositif obsidional, entre le feu des canons, la menace d'une mise à sac tandis que les civils sont considérés comme bouches inutiles et la garnison comme l'ennemi de l'intérieur. En conséquence, les cœurs ont dû être maintenus avec sévérité, en normalisant une situation extraordinaire, punissant spectaculairement toute trahison, défiant le sort en banquetant, refusant toute négociation, en invoquant l'aide divine et le secours de l'armée hispano-impériale. En outre, le siège de Pavie pose la question des frontières d'un affrontement obsidional. Les remparts forment-ils réellement une frontière hermétique ou sont-ils poreux ? En dépit, de leurs effets coalescents et exclusifs, les remparts ne laissent-ils pas passer espions, courriers et aide matérielle ? Enfin, en analysant le cas des sorties armées de la garnison, nous prolongerons la réflexion sur les lignes de front, entre recherche de butin et de renseignement, guerre psychologique, régulation et purgation de la cité assiégée et portée symbolique.

Domaines

Histoire
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Dates et versions

halshs-02478185, version 1 (13-02-2020)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-02478185 , version 1

Citer

Séverin Duc. Pavie en état de siège (1524-1525). Nella morsa della guerra. Assedi, occupazioni militari e saccheggi in età preindustriale, FrancoAngeli, 2013, 9788820433482. ⟨halshs-02478185⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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