The contextual shift in screen-mediated communications: at the crossroads of the dematerialization of the context and the re-textualization of exchanges
Le décalage contextuel dans les communications médiées par écran : à la croisée de la dématérialisation du contexte et de la re- textualisation des échanges
Résumé
The digital remote communication media and the software creations of communication between individuals that have emerged in the last thirty years have led to an unprecedented development of new technologies of writing and writing as well as a re-textualization of the exchanges concomitant with dematerialization of the context. However, the dematerialization of the context specific to these environments exponentially complicates its understanding, multiplying the risks of misunderstandings, discrepancies, misunderstandings. People who communicate are not physically present one to the other, their meeting takes place and materializes via a text. Textuality therefore becomes a new mode of encounter, the text of which is the place. The fact that we imagine communication as if it were instant develops a textual understanding of the message, the moment we read it, which is specific to reception. All these exchanges are based on an identical flaw: they deprive the interaction of the many possibilities of regulation that the presence allows and which deprive us of the screens, while communication rests only on a very low percentage of verbal. I thus define the contextual shift, which insinuates itself in this lack, as being first of all an enunciative discrepancy augmented by a constant and necessary recontextualization. After having explained the process, I illustrate its manifestations through the analysis of an extract from the corpus, consisting of reactions to the text the freedom to annoy published in Le Monde on January 10, 2018.
Les médias de communication numérique à distance et les créations logicielles de communication entre les individus qui ont émergé ces trente dernières années ont entrainé un développement sans précédent de nouvelles technologies de l’écrit et de l’écriture ainsi qu’une retextualisation des échanges concomitante à une dématérialisation du contexte. Or, la dématérialisation du contexte propre à ces environnements complexifie de manière exponentielle sa compréhension, multipliant les risques de malentendus, de décalages, d’incompréhension. Les personnes qui communiquent n’étant pas physiquement présentes l’une à l’autre, leur rencontre s’effectue et se matérialise via un texte. La textualité devient dès lors un nouveau mode de rencontre, dont le texte est le lieu. Le fait que nous imaginions la communication comme si elle était instantanée développe une compréhension textuelle du message, dans l’instant où nous le lisons, qui est propre à la réception. Tous ces échanges reposent sur une faille identique : ils privent l’interaction des nombreuses possibilités de régulation que permet la présence et dont nous privent les écrans, alors que la communication ne repose que sur un pourcentage très faible de verbal. Je définis ainsi le décalage contextuel, qui s’insinue dans ce manque, comme étant d’abord un décalage énonciatif augmenté d’une constante et nécessaire recontextualisation. Après en avoir expliqué le processus, j’en illustre les manifestations à travers l’analyse d’un extrait de corpus, constitué par des réactions au texte la liberté d’importuner paru dans le Monde du 10 janvier 2018.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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