What's in a name? The three genealogies of the social in social epigenetics
Qu'y a-t-il dans un nom ? Les trois généalogies du "social" dans l'épigénétique sociale
Résumé
Social epigenetics-the study of the epigenetic mechanisms through which social environments become biologically embodied-epitomizes recent claims that the boundaries between the natural and the social sciences should be reduced. Relying on a bibliometric study and on a qualitative analysis of publications in social epigenetics, this paper investigates how this research area defines and operationalizes the social dimensions that may have an impact on health status and disease risk. The paper also addresses how the social sciences engage with social epigenetics. First, the paper traces social epigenetics back to five epistemic backgrounds-two in animal research (on social defeat and early-life adversity) and three in human studies (on trauma, early-life nutrition and social adversity over the life-course). Second, it outlines the quest for epigenetic markers of social environments, and the associated expectations and controversies. Third, it analyses the three modes of engagement of the social sciences with human studies in social epigenetics: rejection (social epigenetics trapped in the quest for a 'social brain'); warning and call for responsibility (social epigenetics has shifted from socioeconomic contexts to individual behaviors); and support and active contribution (social epigenetics may strengthen social studies of health). This paper argues that recent developments in social epigenetics could strengthen this third mode of engagement and expand the scope of interdisciplinary collaboration between the natural and the social sciences. Keywords bibliometric analysis, biology and society, biosocial, interdisciplinarity, social epigenetics, social studies of health
L'épigénétique sociale-l'étude des mécanismes épigénétiques par lesquels les environnements sociaux sont biologiquement incorporés-illustre bien de récentes déclarations demandant à abaisser les barrières entre les sciences naturelles et les sciences sociales. À partir d'une étude bibliométrique et d'une analyse qualitative d'articles en épigénétique sociale, cet article cherche à comprendre comment ce domaine de recherches définit et intègre les dimensions sociales qui peuvent avoir un impact sur l'état de santé et les risques de maladie. L'article étudie aussi comment les sciences sociales se saisissent de l'épigénétique sociale. Tout d'abord, l'article identifie cinq contextes épistémiques dans lesquels s'ancre l'épigénétique sociale-deux dans la recherche animale (sur la défaite sociale et l'adversité en début de vie) et trois dans la recherche sur des sujets humains (sur le traumatisme, l'alimentation infantile et l'adversité sociale au cours de la vie). Dans un deuxième temps, il brosse le tableau de la recherche de marqueurs épigénétiques des environnements sociaux, et les attentes et controverses qui y sont associées. Enfin, il analyse les trois modes d'engagement des sciences sociales avec la recherche conduite chez l'humain en épigénétique sociale : le rejet (l'épigénétique sociale serait enfermée dans la quête d'un 'cerveau social') ; la mise en garde et l'appel à la responsabilisation (l'épigénétique sociale se serait déplacée des contextes socio-économiques aux comportements individuels) ; et l'appui et la contribution active (l'épigénétique sociale pourrait étayer les études en sociologie de la santé). Cet article avance l'idée que les développements récents en épigénétique sociale pourraient renforcer ce troisième mode d'engagement et étendre le périmètre de la collaboration interdisciplinaire entre sciences du vivant et sciences sociales.
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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