, Les Cahiers du Cinéma, histoire d'une revue. Tome II : Cinéma, tours-détours, p.96, 1959.
,
, Guy Kopelowicz, « Voyage au coeur de la New Thing : Autumn in New York », Jazz Hot, n°214, pp.38-43, 1965.
, en quelque sorte, l'espace des possibles, c'est-à-dire l'espace des prises de position réellement effectuées tel qu'il apparaît lorsqu'il est perçu au travers des catégories de perception constitutives d'un certain habitus, c'est-à-dire comme un espace orienté et gros des prises de position qui s'y annoncent comme des potentialités objectives, des choses, Entre les positions et les prises de position « s'interpose, p.384, 1992.
, François Tusques) -cette classification est relative : à l'exception de Cullaz, Samson et Tusques, chacun exclusif dans son orientation, les autres circulent parmi les styles selon les opportunités d'emploi, Magazine consacré aux « Nouveaux noms du jazz français » 38 , en l'espèce trois jeunes musiciens inscrits au pôle des esthétiques « bop » (Alby Cullaz, Michel Roques et Jacky Samson) et quatre « expérimentateurs, 1964.
, Une formation menée par François Tusques enregistre des compositions (avec improvisations collectives) de ce dernier -pratique qui, à elle seule, signale la posture de rupture : aucune reprise de standard. Le disque, intitulé Free Jazz lui aussi, paraît dans la foulée sur le label Mouloudji (chanteur compagnon du PCF, contacté par l'intermédiaire de Colette Magny, que Tusques accompagne régulièrement sur scène) 39 . La promotion est assurée par de jeunes critiques proches, sous forme d'entretiens, où la dimension politique du projet esthétique est mise en avant 40 . Cette politisation de l'expérimentation s'intensifie par la suite jusqu'en mai 1968 41 . On peut y compter notamment des concerts de soutien : le 22 mars 1966, un concert est organisé à la Mutualité par le Comité d'Action Musicale pour la paix au Vietnam 42 ; le 14 juin 1967, un Jazz Meeting pour le Vietnam est organisé par les Comités Vietnam de base 43, p.17
, Les nouveaux noms du jazz français », Jazz Magazine, n°117, 1965.
, Pour une analyse musicologique du disque, voir Vincent Cotro, p.96
, Entretien avec François Tusques », Jazz Magazine, n°125, décembre, pp.20-21, 1965.
, Entretien avec François Tusques et Bernard Vitet », Jazz Hot, n°216, pp.16-17, 1966.
, la donne dans le monde du jazz comme ailleurs avec, notamment, l'émergence d'une deuxième génération d'expérimentateurs, autour de collectifs de musiciens
, François Tusques et les musiciens de Free Jazz
,
, Alain Tabar-Nouval
, Sous le signe du terme générique de « libération », ces musiciens cherchent ainsi à « jouer leur propre musique », « élargir le champ expressif », « conquérir une nouvelle liberté », en rapport à l'expression d'une intériorité artistique qu'aucune convention pré-établie ne devrait limiter, en rapport aussi à la domination du modèle étatsunien sur les « imitateurs » français, en rapport enfin à la subversion du « goût bourgeois » et de ses habitudes sonores 46 . Conclusion L'avènement de l'avant-garde du free jazz en France permet de ressaisir une piste d'analyse ouverte par Pierre Bourdieu, notamment dans Les Règles de l'art, et peu mobilisée depuis. La naissance du champ littéraire marque selon lui la victoire d'une esthétique « pure » (celle définie par Flaubert : art pour l'art ou intérêt exclusif pour la forme) que l'évolution ultérieure, déterminée essentiellement par la dialectique entre établis (portés vers l'orthodoxie) et outsiders (portés vers l'hétérodoxie, voire l'hérésie), ne cesserait d'approfondir. Un champ autonome fonctionne en effet à la manière d'un « abstracteur de quintessence » : « d'épuration en épuration, les luttes dont les différents champs sont le lieu conduisent à isoler peu à peu le principe essentiel de ce qui définit en propre chaque art et chaque genre, la "littérarité, Vincent Cotro a bien résumé le registre du possible avant-gardiste des musiciens « passés à l'acte » en tirant des interviews qu'il a rassemblées des formules au sens fort du terme : une perception des « choses à faire » comme problématiques ou problèmes à résoudre, comme pense-bête ou préceptes d'action
, Pierre Boulez 48 . L'idée est celle d'une sorte d'extraction, sous la gangue des préoccupations secondaires (le sens, la morale, le bon goût, etc.), du principe sémiologique qui serait spécifique d'une pratique de production esthétique : traits et couleurs en deux dimensions, agencements de mots
,
, , pp.55-63
, , pp.230-232
, Il s'agit simplement de ne pas voir une flèche à sens unique traverser la succession des coups de boutoir avant-gardistes, et de dissocier la notion d'une abstraction d'essence de celle d'une purification formaliste. La plupart des pratiques artistiques repose sur plusieurs principes fondateurs (pour le jazz : swing, personnalisation du timbre, improvisation, pour certains blue notes, parfois expression sonore d'une condition minoritaire) et l'invention de positions nouvelles consiste le plus souvent à réinvestir l'un ou plusieurs de ces principes, c'est-à-dire à l'isoler, à le constituer en problème irrésolu et à offrir des solutions inédites pour le résoudre. Que ces dernières s'orientent vers une purification formaliste n'est qu'une possibilité parmi d'autres. Elles peuvent tout autant s'apparenter à des déspécifications (autour du principe de dissolution de l'institution de l'Art) ou encore à d'autres manières moins lettrées d'approfondir une règle esthétique constitutive. Par exemple, à la même période, l'articulation entre swing, Et un remarquable objet d'hostilités morales, de débats esthétiques et d'affrontements politiques, p.1039, 1971.