, Or le véritable enjeu des réparations est tout autre. Il s'agit bien de faire la distinction entre le caractère vif, immédiat, partial et affectif de la mémoire, et la « connaissance médiate » 41 de l'histoire savante. L'ambition de la « loi Taubira », telle qu'elle apparaît dans l'article 2, n'est pas de promouvoir des mémoires particulières, mais de favoriser le développement d'un milieu de professionnels de l'histoire, travaillant à une connaissance fine et contextualisée de certains pans ignorés de l'histoire de la république française, en particulier grâce à l'ouverture ou la mise en accessibilité d'archives pour l'instant encore peu exploitées. Ce faisant, l'objectif était de modifier le rapport de la France avec son passé esclavagiste et colonial en l'apaisant -en supprimant « [l']obsession et [la] fascination 'expression d'un récit commun et la réflexion sur les normes communes. Les demandes de réparation émanant des associations ne procèdent pas d'une « politique d'identité » fondée sur l'exigence de reconnaissance de groupes homogènes. Elles n'invoquent pas de « devoir de mémoire » fondé sur l'opposition entre victimes et bourreaux, destructeur d'un projet politique commun, aurait pour effet, sinon pour objet à peine dissimulé, de faire éclater la solidarité civique de la « communauté des citoyens » 40 en renforçant les identités parcellaires et les replis de communautés minoritaires sur ellesmêmes

S. Guérard-de-latour, «. Histoire-nationale, and F. Minorités-en, une justification néo-républicaine des luttes mémorielles, p.279, 2013.

D. Schnapper, La communauté des citoyens : sur l'idée moderne de nation, 1994.

K. Pomian and . De-l'histoire, , vol.1, pp.63-110, 1998.

J. Stavo-debauge and «. , L'embarras des sciences sociales françaises devant la 'question raciale' et la 'diversité ethnique' », EspacesTemps.net, 2007.