L. Définitif-de, Elles le sont par ailleurs sous la forme de propositions et donc sous la forme logique de jugements, comme Lotze le requiert à la fin de son analyse des Idées platoniciennes, qui pour leur part sont effectivement situées dans cette sphère idéale de validité, mais avec cette « imperfection » de n'avoir été posées ici que sous la forme du concept 59 . Il fallait que Lotze dégageât d'abord de la sphère de la « réalité réale » celle de la réalité idéale, pour pouvoir ensuite appliquer cette distinction à plusieurs niveaux du rapport de la logique à la connaissance : logique pure, mathématique 60 , science pure de la nature. Ce moment décisif s'effectue via la lecture de Platon pour être ensuite réinvesti dans une fondation générale de l'a prioricité de la connaissance à l'encontre de l'empirisme. Le recours de Lotze à Platon ne peut donc être pensé indépendamment de son rapport à Kant, et prend sens à partir de lui. Par ailleurs -c'est vrai tout autant -, de tout ce qui a été évoqué il ressort que Lotze n'est qu'un demi-kantien, Certes, les Idées de Platon et les lois de la nature ne devront pas être assimilées directement (au § 347

, L'opinion de Platon n'était pas que les Idées dussent être seulement indépendantes des choses -mais que, dans le mode de réalité qui leur revient, elles dussent l'être aussi de l'esprit qui les pense, p.61

, Lotze retrouve alors tout aussi bien le thème de la réminiscence : à l'instant où nous pensons le contenu d'une vérité, nous sommes tous convaincus de ne pas l'avoir engendré, mais de l'avoir seulement reconnu ; même lorsque nous ne le pensions pas, il était valide et 58 LOTZE, op.cit, Dans ce qui est ici un commentaire de l'épithète des Idées platoniciennes comme « séparées » (????? ??? ?????)

, Cf. nos analyses supra, p.10

. Voir,

. Cf and . Kant, Kritik der reinen Vernunft, Transz. Anal. Axiome der Anschauung

A. Renaut-;-«-preuve, Critique de la raison pure, « Axiomes de l'intuition, p.240, 20063.

, Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science, Prolegomena zu einer jeden künftigen Metaphysik, die als Wissenschaft wird auftreten können, p.515, 1993.

, Pour résumer désormais définitivement mon propos concernant le triangle Lotze -Kant-Platon, je poserai donc finalement que : (a) dans le cadre d'une interrogation d'ensemble sur les fondements logiques de toute connaissance objective possible, le recours à Platon représente une remarquable stratégie de Lotze pour dépasser ce qu'il récuse de Kant : la thèse transcendantaliste, soit l'idée que ce ne sont pas les contenus de pensée qui se révéleraient transcendants à l'esprit lui-même, corrélativement à la thèse de la dualité phénomène/ « chose en soi » (la transcendance se retrouvant en ce cas dans une projection « chosale » des phénomènes). (b) Inversement : ce que Lotze assume de la pensée kantienne, et dont il ne faut pas méconnaître la très grande présence dans cet ouvrage et sa ligne directrice, prend à son tour le relais du « moment platonicien » dès que l'on sort de la tâche dévolue à la logique pure, pour entreprendre d'interroger la « signification » de cette dernière pour la connaissance de l'autre sphère -celle de la réalité empirique 64 . Faisons jouer aussi à cette conclusion sa fonction d'ouverture : j'ajouterai alors que ces deux points n'épuisent pas le rapport de Lotze à Platon -un rapport où par ailleurs, selon moi, Platon et Kant s'intermédient toujours dans l'élaboration des perspectives fondamentales de l' « idéalisme téléologique » par lequel Lotze définit son système. Il resterait à le montrer en prenant en compte ces autres textes importants où Lotze, dès 1841, en 1864, et jusqu'en 1879 65, fait jouer le « monde des Idées » dans la perspective du « fondement du logique dans l'éthique » ; soit l'autre formule-clé à laquelle il rapporte le sens de cette dimension « téléologique » de son idéalisme, il sera valide indépendamment de tout étant, des choses aussi bien que de nous 62 . En termes platoniciens, l'expression de la même idée serait ici que : l'Idée (?????) n'est pas un « ????? », mais bien un « ?????? » ; ou plutôt en tant que ?????? elle n'est pas réductible à un ?????, même quand elle le devient également au moment et dans l'acte de la « réminiscence

. Ibid,

O. Lotze, , pp.314-315

, Ou enfin encore, ajoute LOTZE : nos « représentations éthiques du bien et du mal » 64 Cf. le § 346, vol.328, p.11

. Cf and . Supra, , vol.35, p.81