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Communication dans un congrès Année : 2019

Les ravageurs du bois au prisme des sources écrites antiques et médiévales

Résumé

La société contemporaine est confrontée à la propagation d’insectes et de champignons lignivores nocifs pour les bois de construction, tels les termites ou la mérule, qui élisent domicile dans nos contrées. Cette situation a généré toute une législation et des mesures de protection. Cette panoplie pour lutter contre les ravageurs du bois n’est sans doute pas la première. La visibilité de ces pandémies actuelles, si tant est que ce terme soit adéquat, est le signe tangible que, comme R. Delort l’a bien montré, « les animaux ont aussi une histoire » qu’il faut écrire. Si celle des mammifères, des poissons... a suscité l’attention de la communauté scientifique, celle des tout petits animaux, parfois difficilement détectables, est plus souvent passé sous silence, sans doute faute de sources très développées de quelque nature qu’elles soient. Pourtant, il n’y a pas de raison objective pour que les sociétés anciennes n’aient pas été elles aussi confrontées à de tels phénomènes et n’aient pas cherché à développer des stratégies pour lutter contre ces infestations afin de sauvegarder leur bâti en bois. Pour aborder l’histoire des insectes, une approche convoquant des sources plurielles, archéologiques, textuelles, iconographiques est bien évidemment nécessaire. Cependant, avant de développer une telle perspective, il convient de relire la littérature savante antique et médiévale au prisme de cette préoccupation. Les écrits botaniques et agronomiques sont plus particulièrement susceptibles de la renseigner. C’est pourquoi les investigations ont porté sur une relecture in extenso des principaux auteurs grecs, latins et médiévaux : Théophraste, Caton, Columelle, Palladius, Pline l’Ancien, Varron, Vitruve, Walter de Henley, Pierre de Crescent et Corniolo della Cornia. Les traités modernes ont été laissés de côté. La moisson est certes très réduite, mais elle offre un premier regard sur la manière dont les ravageurs, et plus particulièrement ceux du bois, sont perçus et appréhendés par les sociétés anciennes. Le premier apport est le recensement systématique de tous les mots désignant les insectes car la terminologie employée est déjà révélatrice des connaissances acquises pour distinguer les types d’insectes entre eux. L’anatomie est en effet un critère de distinction et de classement. En second lieu, les méfaits de certains xylophages sont répertoriés, notamment en matière de bois de marine. Enfin, certains traitements prophylactiques pour se protéger de ces infestions sont mentionnés. Les bois sont ainsi badigeonnés de différents produits dont la composition peut étonner. Des traitements plus radicaux sont également préconisés. Au terme de cette enquête, les premiers linéaments d’une histoire des ravageurs, et des xylophages en particulier, se dessinent. Mais pour que cette histoire soit complète, il faudra à l’avenir confronter cette perception émanant de milieux privilégiés maniant l’écrit à la réalité des faits archéologiques. La détection sur les ligneux archéologiques humides ou carbonisés de ravageurs du bois offrent d’autres potentialités à exploiter en mettant en œuvre une méthodologique complexe.
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Dates et versions

halshs-02394823, version 1 (05-12-2019)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-02394823 , version 1

Citer

Aline Durand, Magali Toriti. Les ravageurs du bois au prisme des sources écrites antiques et médiévales. Les animaux.. l'histoire continue. Rencontres interdisciplinaires et internationales autour de Robert Delort, Nov 2019, Valenciennes, France. ⟨halshs-02394823⟩
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Dernière date de mise à jour le 21/04/2024
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