«. La-république, Pour fuir une condamnation injuste et infamante, pour fuir une mort inutile à la liberté de mon pays, pour sauver à la fois ma vie et mon innocence, je me suis vu forcé de fuir ma patrie, où d'ailleurs je ne pouvais trouver d'asile, car je portais avec moi la contagion du malheur, et je la communiquais à ceux qui avaient le courage de m'accueillir. J'ai donc, en fuyant

B. Marcellin, L. Conventionnels-d'auvergne, and . Dulaure, , pp.233-239

M. Pierre, , pp.14-15

, 353/1838 VII . Déclaration du 19 vendémiaire an IV (11 octobre 1795) sur l'état de ses biens

B. Bronislaw and L. Girondins-en-thermidor, François FURET et Mona OZOUF, La Gironde et les Girondins, p.48, 1991.

, Revue d'histoire moderne et contemporaine, tome 42, janvier-juin 1902, pp.534-540

, Elle rappelle son hostilité au fédéralisme, aux factions, (« je vivais dans l'isolement, et je n'ai jamais fréquenté qu'un très petit nombre de députés »), ses brèves relations avec Roland. Dulaure, du reste, revendique pour lui-même et son état de journaliste l'une des armes de la suspicion : le soupçon, dont il a pu parfois user contre un fonctionnaire ou un élu au risque de froisser leur amour propre ou de commettre les erreurs qu'excuse « ce temps de tumulte et de passions ». Il n'y voit que « franc républicanisme » face à des interlocuteurs plus puissants qui avaient loisir et pouvoir de répondre à l'éventuelle calomnie ?, des chefs de parti depuis déchus et dont il écorne à loisir le souvenir (Couthon, Robespierre, Fabre d'Églantine, Chabot et Basire), Cette autojustification renvoie ses lecteurs à ses nombreux écrits contre toutes les oppressions, depuis celle « des prêtres, des nobles et des rois » qui s'exerçait sous l'Ancien Régime jusqu'à celle des instigateurs de la Terreur, fondée sur des accusations montées de toutes pièces, p.43

, Dulaure réitère sa pétition, dans une forme très abrégée, le 11 brumaire an III (1 er novembre 1794). La date est plus favorable : le débat sur la réintégration des Girondins exclus a été lancé dix jours plus tôt. Le plaignant a prudemment retiré tout motif de polémique, toute allusion aux anciens Montagnards, insistant sur son indigence et sa moralité qui, Sans réponse

, Je n'ai point attendu les circonstances pour exprimer mes sentiments ; je n'ai suivi que l'impulsion d'une conscience pure : ennemi de toutes les factions, je n'en ai caressé aucune. Comment eussé-je été complice des conspirateurs, moi qui n'ai signé aucune déclaration liberticide, qui n'ai jamais assisté aux conciliabules secrets ? J'invoque le témoignage de tous mes collègues sur ma moralité ; je suis entré pauvre à la Convention, j'en suis également sorti pauvre ; aujourd'hui fugitif et réduit à vivre du travail de mes mains, j'éprouve tous les tourments de la misère. Les plus grands criminels ont droit de réclamer justice

, Si mon sang est utile à ma patrie, je suis prêt à le répandre ; mais du moins je supplie la Convention de se faire un rapport à mon égard, p.44

, Il est réhabilité et réintégré dans ses fonctions le 18 frimaire an III (8 janvier 1795), notamment grâce à ses collègues auvergnats Girot-Pouzol et Monestier, et à son ami Pénières

, ne serait-ce que pour lui faire admettre la répression des journées populaires de germinal et de prairial an III 45 -, des articles dans la Sentinelle de Louvet, marqueront son retour à la vie publique. Deux élections successives au Conseil des Cinq-Cents, un rôle actif au sein du comité d'Instruction publique, notamment pour la fondation d'un corps d'inspection des écoles de la république 46

, Réimpression de l'ancien Moniteur, tome XXII, p.641

, Patrimoine, Ms 351, Bibliothèque Clermont-Communauté (BCC)

P. Bourdin, . Instruire-le-peuple, and . Enfant, Autour de Jacques-Antoine Dulaure et du second Directoire, Dictionnaire des usages socio-politiques (1770-1815), fascicule 6 : « Notions pratiques, pp.81-98, 1998.

. Ad-puy-de-dôme, Lettre de Dulaure à l'administration du Puy-de-Dôme, s.d. (fructidor an V)

, Il pourra poursuivre, bon an mal an, son idéal de bon vivant, qu'il résume ainsi à un ami : « Je suis dangereux quand je moralise. D'ailleurs, je pourrai bien vous pervertir car je suis franc épicurien », aimant partager la liberté les deux coudes sur la table tandis que des « fumées bachiques » font fermenter son imagination et s'exhalent en bons mots, en « sage volupté » 49 . Ses amis Pénières et Bonnet de Treiches seront moins chanceux, victimes des proscriptions de 1816. Le premier, ancien rapporteur du comité colonial de la Convention, voguera pour la Floride pour fonder, avec la protection de La Fayette et de Madison, une colonie française sur les rives du Tombegbby, un « comité Marengo » qui se donne pour capitale Aigleville 50 . Le second, un temps directeur de l'Opéra de Paris sous le Directoire, rejoindra la cohorte des exilés à Bruxelles jusqu'en 1818. Bien que les multiples réseaux tissés au coeur de la Convention, et surtout chez les Roland, l'aient considérablement aidé dans son exil, Brumaire dont il se désolidarise ne l'en éloigne. La Suisse est le seul lieu d'exil auquel sera contraint ce régicide, rallié aux Bourbons en 1814 dans l'espoir de la paix 48

P. Bourdin-centre, Histoire « Espaces et Cultures

, AN F, vol.7, p.6712

P. Bcc and M. 351, Lettre s.d. Dulaure bannit de sa table les échanges savants, laissés à d'autres circonstances, car éventuellement ennuyeux

F. Victor and O. C. De-la-corrèze-À-la-floride,

M. Pierre, Fonds privé Douhet, p.44