. Cité-par-jean-gaulmier and . Volney, , p.265

, Nous utilisons la réédition qui en a été faite par les éditions Coda, Tanger, 2009 -diffusée par les Presses universitaires de France

L. E. Françoise and «. Borgne, Mémoires de l'Amérique septentrionale, in OEuvres complètes, édition critique par Réal OUELLET et Alain BEAULIEU, Montréal, Presses de l'université de Montréal, Bibliothèque du Nouveau Monde, 1990.

G. Jean and L. Volney, , p.291

S. Brigitte and K. Frantz, Les idéologues avant et après Thermidor », AHRF, pp.35-59

H. Gilles, Histoire des coureurs de bois (Amérique du Nord, pp.479-489, 2016.

, où Volney s'était brièvement installé, ne font guère sens. Mais l'association des références à l'Antiquité grecque et romaine au monde sauvage est aussi manière de contester les modèles chers aux hommes de l'an II 62 . Le mépris pour les pictogrammes (« méthode imparfaite, équivoque et bornée ») équivaut à nier l'ancienneté des pratiques artistiques -donc de ce qui, aux yeux de l'auteur, pourrait définir une civilisation. Les simples et fallacieux propos des aubergistes, qui lui font croire à l'inhospitalité, à l'anarchie (dont on sait la vindicte qui l'accompagne alors dans le discours politique français) et à la brutalité des tribus, mais aussi les difficultés de la langue, Les longs renvois aux textes de Sophocle, Euripide, Homère et Thucydide pour interroger l'au-delà, l'âme des guerriers et les drames éternels de l'humanité, les comparaisons des structures et des rivalités familiales avec la Corse, vol.63

, La Décade philosophique, 30 frimaire an XII (22 décembre 1803), p.516

S. Brigitte and K. Frantz, Les idéologues avant et après Thermidor », art. cit., p. 71 : Volney, dans ses Leçons d'histoire, rapprochait déjà Sparte et Rome des Huns et des Vandales pour les violences, les guerres et les tyrannies dont leurs gouvernements s'étaient rendus coupables

, Wels, pour peu que l'on ait un peu d'industrie, l'on se procure au présent une vie commode et l'on se prépare pour l'avenir des douceurs dont la vieillesse fait sentir tout le prix, Et Cabanis de reprendre à son compte les préventions de son ami dans La Décade philosophique 30 frimaire an XII (22 décembre 1803), p. 522 : « Les sauvages de l'Amérique septentrionale sont trop peu avancés dans la « Parmi nous, dit M, p.17

, hospitalité ; ils sont trop capricieux pour qu'on puisse compter sur quelque sentiment fixe de leur part ; l'autorité des chefs est trop méconnue pour qu'il puisse y avoir la plus faible police au sein des peuplades ; enfin, dans leurs villages, ils vivent isolés, pleins de méfiances, de jalousies, se dressant chaque jour des embûches secrètes, et se livrant à ces vindettes implacables qui caractérisent partout l

B. Yves and . Les-sauvages-d'amérique-du-nord, modèle ou épouvantail ? », Cromohs, n° 10 (Le problème de l'« altérité » dans la culture européenne aux XVIII e et XIX e siècles : anthropologie, politique et religion), pp.1-12, 2005.

, Du salon d'Auteuil du couple Helvétius, foyer de l'américanisme, aux États-Unis, il y a plus d'un pas et deux républiques issues d'une guerre civile de part et d'autre de l'Atlantique. Volney a pénétré plus à l'Ouest de l'Amérique du Nord que ses prédécesseurs. Le partage des thèmes et des intérêts anthropologiques de la Société des Observateurs de l'Homme, à laquelle il n'appartiendra pourtant pas 66, des Ojibways et des Delawares

, Elle démontre aussi les limites de l'apport des voyages et des observations de terrain à l'écriture historique, à rebours des leçons de l'École normale de l'an III. Fort de sa méthode analytique, Volney est cependant assez subtil et suffisamment obnubilé par les conditions naturelles de l'espace américain pour éviter de croire au mirage d'une importation naturelle des traditions culturelles européennes dans le Nouveau-Monde. Il perçoit la divergence des rythmes de développement, des valeurs fondatrices, dût-il heurter un Roederer admiratif de la rapide prospérité américaine et choqué par l'agressivité du voyageur, ou contrarier son ami Cabanis, persuadé que les grandes nations partagent un même langage 67 . Lui-même ne rejette d'ailleurs pas totalement l'espoir d'une famille des peuples régie dans le futur par la loi de la nature et le code de la raison 68 . Mais il sait combien ce dernier, établi à partir de 1789 en France dans une accélération bénéfique du progrès, peut vite être entravé par le fanatisme qu'il distingue, comme tous les Idéologues, dans une Terreur aux causes multiples, dont la corruption des milieux politiques et financiers, l'indifférence de la masse à la chose publique 69 . Son récit partage donc la même déploration contre le matérialisme ou les faiblesses morales et intellectuelles que celle exprimée avant lui par Chastellux ou La Rochefoucauld. Alors que sa croyance en la reviviscence des civilisations anciennes ou dans la marche en avant de la « civilisation » européenne est balancée par son attention aux prémices d'une dégénérescence ou d'un déclin rapide, ses notes sur le monde amérindien -un champ d'observation dont il ne franchit pas plus les bornes invisibles que son ami Demeunier -révèlent sa grille d'analyse. Son souci de scientificité, traduit dans ses transcriptions linguistiques, ne naît pas du désir d'un conservatoire des us et coutumes au moment où il observe les premiers pas sur le « chemin des larmes ». Les nécessités immédiates d'établir un dialogue qui lui permette d'exposer les idées qu'il a mûries l'emportent, au besoin en fossilisant une langue pour mieux imposer une culture de l'imprimé qui ignore la place exacte de l'oralité et du geste dans les échanges amérindiens. Son approche économico-ethnologique doit beaucoup à la physiocratie ou à l'agrarisme défendus par Jefferson : la propriété individuelle, une élite de la fortune et des capacités lui apparaissent bien comme le fondement de la liberté démocratique et citoyenne. Dans les Amérindiens qui s'en détournent, Cette compréhension partielle et partiale de l'altérité, qui s'ajoute à la timidité d'une étude sur les États-Unis évitant de froisser les pouvoirs en place de part et d'autre de l'Atlantique, en dit cependant long sur les balbutiements des sciences morales et politiques. Elle est tout autant révélatrice du mélange des genres entre savoir et pouvoirs, Volney s'attachant à l'un et aux autres à l'heure où la France imprime brutalement sa marque aux territoires annexés ou alliés et ânonne sa diplomatie transatlantique

C. Jean-luc, Des anthropologues au temps de Bonaparte, p.335, 2002.

E. Durand, Mirage in the West, vol.258, pp.197-205

P. François and L. Idéologues, Essai sur l'histoire des idées et des théories scientifiques, philosophiques, religieuses, etc. en France depuis 1789, pp.128-140, 1891.

K. Joanna and U. Journal-philosophique.-la-décade, , pp.147-148, 1956.

S. Diderot, mythe est facilité par la défiance de Volney envers l'intervention des éléments les plus populaires sur la scène historique, défiance nourrie par son analyse de la Révolution française 71 , par sa conviction aussi d'une nécessaire acculturation à la citoyenneté par l'éducation 72 . Son ami Cabanis, commentant cette portion de son oeuvre, conclura qu'il faudrait, comme le préconisaient les missionnaires, saisir « les sauvages

, Histoire « Espaces & Cultures » F-63000

D. Anne and «. Voyageurs, Sauvages" et droit d'hospitalité dans l'oeuvre de Volney », Alain MONTANDON (dir.), L'hospitalité au XVIII e siècle, pp.191-208, 2000.

, Sur ces analyses de la Révolution, et particulièrement de la Terreur, rapportée à la notion de civilisation, voir Jean-Luc CHAPPEY, Sauvagerie et civilisation, 2017.

G. Georges, Les sciences humaines et la pensée occidentale, tome VIII : « La conscience révolutionnaire. Les Idéologues, p.297, 1978.

, La Décade philosophique, 30 frimaire an XII (22 décembre 1803), p.524

C. Jean-luc and «. , Europe au crible de l'écriture de l'histoire sous l'Empire, p.50, 2014.