B. Pascal, Pensées, éd. Ph. Sellier, fr, p.589

B. Pascal, P. De-pascal?, and É. E. , Havet, 1852 ; art. V, § 4. L'éditeur ajoute encore cet éclaircissement grammatical, pour résoudre l'anacoluthe : « Ils, c'est la pluralité, ceux qui la composent. » 3. Et plus particulièrement le 2 e cahier Vallant, transcrit et analysé par Marie Pérouse (L'Invention des, Pensées de Pascal. Champion, p.460, 2009.

, Sur cette hypothèse, logique plus qu'idéologique, voir encore ibid, p.250

*. Idées, Le pluralisme est une idée du xx e siècle. Malgré la proximité phonétique et étymologique, il ne faut pas se laisser abuser : la pluralité de Pascal n'a rien à voir avec le pluralisme. Elle en est même l'exact opposé. La pluralité ne supporte pas le moindre écart et sanctionne toute déviation : elle mord ! Et les coups de bâton qu'elle réserve aux inventeurs sont symboliques de cette intolérance. La pluralité dissipe toute forme de pluralisme. Une seconde idée à laquelle il faut renoncer est celle de représentativité. Un régime démocratique est celui qui veille à la représentativité du corps social par ceux qui assument le pouvoir

L. Représentatif, On parlera désormais de gouvernement, de système représentatif, et bien entendu d'assemblée représentative. La représentation politique existe à l'époque de Pascal, mais elle ne vaut guère que d'individu à individu -dans la mesure où une personne peut être représentée par une autre personne 62 . Le terme classique est celui de députation. Mais si le député peut être élu aussi bien que désigné, la pluralité ne sous-entend aucune députation. Que reste-t-il donc dans cette pensée politique du nombre, développée par Pascal ? Une forme moderne de l'exercice de la force, et un consentement à cet exercice. Pascal partage toutes les préventions de son époque à l'endroit de la pluralité : « c'est l'avis des moins habiles, dans son acception politique, ne fait son apparition qu'avec la sixième édition du Dictionnaire de l'Académie, en 1835

L. Pape-représente-dieu-sur-la-terre, On dit aussi dans la cérémonie du sacre, un tel seigneur représentait le duc de Normandie, le comte de Champagne. On dit aussi dans les successions, qu'un petitfils représente son père décédé pour venir à partage avec ses oncles à la succession d

, Mais là où l'auteur des Pensées se distingue, c'est que de cet opprobre jeté sur la pluralité, il ne tire aucune condamnation. À travers la notion politique de pluralité, s'opèrent conjointement une démystification

P. , Et dans cette acceptation, il y a plus qu'une résignation, mais la reconnaissance d'un ordre, à la fois efficace et inéluctable. La condamnation, on l'a vu, touche plutôt ceux qui s'obstineraient (c'est le terme récurrent) à soutenir leur position contre la pluralité

, Marque de grandeur et de misère, la pluralité, qui relève au premier chef de la raison des effets, reste une forme d'humiliation symbolique

. S'en-remettre-À-la-pluralité, Église : « Il n'en est pas de même dans l'Église, car il y a une justice véritable et nulle violence 63 . » Le mécanisme de la pluralité est emblématique de ce que Gérard Ferreyrolles intitule « un ordre punitif » 64 . Il s'agit là d'un ordre borné, comme le proclame avec une particulière solennité la péroraison de la douzième Provinciale, à laquelle renvoie ce même fragment 119. Le régime de la pluralité, qui est le règne de la force, « n'a qu'un cours borné par l'ordre de Dieu » 65 . C'est une solution politique qui nous rappelle en permanence que la solution n'est pas politique. Le fragment 116, consacré à la pluralité et à un éloge corollaire de la force, s'achève sur une formule inattendue : « La Sagesse nous envoie 66 à l'enfance. Nisi efficiamini sicut parvuli. » L'allusion ultime à la Sagesse est surprenante. Qui est cette Sagesse ? La citation latine de l'Évangile de Matthieu (si vous ne vous transformez en de petits enfants) nous autorise à l'identifier au Christ lui-même. Le Christ nous donne donc l'enfant pour modèle. Nous sommes invités de la sorte par Pascal à comparer la solution humaine (le choix de la force, et donc la justification de celle-ci) à la solution évangélique : le choix de l'enfance, c'est-à-dire, d'une certaine manière, de la faiblesse, On comprend que Pascal, aussitôt après l'avoir qualifiée de « meilleure voie

. Fr, 119 (liasse « raison des effets »)

G. Ferreyrolles and P. , , p.103, 1984.

, Les Provinciales, loc. cit, p.348

. Et-non-renvoie, . Ph, and . Sellier,