De la notion de “risque” dans les sciences de la terre - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2014

De la notion de “risque” dans les sciences de la terre

Résumé

L'existence de dérèglements plus ou moins importants des cycles de la nature rappelle à l'homme la fragilité de son existence, son impuissance devant les éléments déchaînés, sa petitesse dans l'univers. Du tremblement de terre qui dévasta Lisbonne en 1755 au terrible tsunami qui s'abattit sur les côtes asiatiques en décembre 2004, les menaces que la nature fait peser sur les hommes, éveillent à chaque fois les mêmes peurs, suscitent les mêmes interrogations : pourquoi de telles catastrophes viennent-elles détruire des vies humaines, anéantir des années d'industrie, ravager des sociétés qui alors semblent de plus en plus menacées ? Est-ce la faute des hommes, qui ont péché contre la divinité, ou qui n'ont pas respecté la nature et ses cycles, ou encore le résultat inévitable d'un rééquilibrage aveugle de l'économie universelle ? De nous jours de tels questionnements appellent essentiellement des réponses fondées sur l'étude climatologique ou géomorphologique et suscitent des débats d'ordre écologique, urbanistique voire politique. Les phénomènes naturels exceptionnels relèvent aujourd'hui des « risques naturels » mettant notamment en cause la responsabilité humaine dans des phénomènes qui se retournent contre ceux qui en sont l'origine, même si les interrogations de type philosophique ou religieux imprègnent malgré tout les esprits, puisqu'ils touchent à la relation profonde qui existe entre les hommes et la Nature, entre les créatures et leur Créateur. Ces interrogations étaient encore centrales dans les écrits des XVII e et XVIII e siècles, à un moment où, dans la conception chrétienne régnante, l'homme est le roi d'un univers qui a été fait pour lui, pour son plaisir et pour sa subsistance, et la Nature la manifestation de la puissance divine, création d'un être supérieurement intelligent et bon. Dans un tel contexte, il est difficile d'expliquer l'existence des tremblements de terre, des éruptions volcaniques, des inondations ou des raz-de-marée sans interroger la relation de l'homme à la nature et à la divinité : doit-on considérer les manifestations violentes de la nature comme le résultat de la volonté divine, décidant de punir ainsi la méchanceté des hommes ? Mais alors, de quelle faute ? Ou s'agit-il d'une manifestation aveugle de la Nature, répondant à des lois secrètes de la matière que l'on peut tout au plus expliquer sans pour autant maîtriser, comme semblent le suggérer les sciences de la nature naissantes à cette époque ? Les débats passionnés autour de la véritable nature des catastrophes naturelles et de leurs conséquences sur la vie des hommes
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  • HAL Id : halshs-02329317 , version 1

Citer

Maria-Susana Seguin. De la notion de “risque” dans les sciences de la terre. Dominique Bertrand (dir.) Penser le risque à l’âge classique, Clermont-Ferrand, Presses de l’Université Blaise Pascal, coll. CERHAC, 2014, p. 91-112., 2014. ⟨halshs-02329317⟩
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