« D’Holbach et Boulanger » - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue La Lettre clandestine Année : 2014

« D’Holbach et Boulanger »

Résumé

Jamais [la religion chrétienne] n'avait éprouvé autant d'attaques que vers la fin du 18 e siècle. Les ouvrages les plus forts en dialectique et en érudition l'assaillirent à coups redoublés. Ces écrits qui parurent sous les noms de Boulanger, de Fréret, Mirabaud, Dumarsais, etc. étaient pour la plupart pseudonymes et sortaient presque tous de la plume féconde et vigoureuse du baron d'Holbach. Il fallait opposer à de pareils écrits des ouvrages également forts de raisonnements et capables de neutraliser leur influence. Plusieurs athlètes descendirent dans l'arène et osèrent se mesurer avec nos philosophes. Bergier, Guenée, Nonotte, Gérard, Pey, Barruel, Lefranc de Pompignan alors évêque du Puy, furent ceux qui se distinguèrent le plus dans cette lutte et dont les ouvrages eurent le plus de succès 1. L'éloge posthume qu'Etienne Psaume rend, en 1809, à l'un de ces « athlètes » descendus dans l'arène philosophique de la fin du 18 e siècle, Jean-Baptiste Aubry 2 , résume avec assez de précision les enjeux du combat philosophique que se livrent dans la deuxième moitié du 18 e siècle (et la métaphore du combat est ici volontairement exploitée par l'auteur) philosophes et « anti-philosophes ». Certes, le père Aubry, bénédictin et membre de l'Académie de Nancy, ne fait pas partie des guerriers les plus célèbres, concède Psaume, mais ses Questions philosophiques sur la religion naturelle n'avaient pas moins l'intention de résoudre en une fois, « avec les seules lumières de la raison, les objections des athées, des matérialistes, des pyrrhoniens et des déistes » 3 , confondant dans un même mouvement des courants de pensée que les auteurs clandestins eux-mêmes ne parviennent pas toujours à concilier. Il est vrai aussi que le père Aubry ne mentionne aucun des acteurs qu'identifie l'auteur de l'éloge : ses cibles principales restent Bayle et Voltaire (parfois même Rousseau), chez qui il perçoit les dangereux principes de Spinoza. N'empêche que, dès la fin du XVIII e siècle et surtout au début du XIX e siècle, le nom de plusieurs des acteurs de ce combat semblent clairement connus, et que le jeu des attributions fantaisistes que pratique depuis longtemps la littérature clandestine ne trompe plus personne. Dans ce jeu cependant, le nom du baron d'Holbach semble cristalliser aux yeux du commentateur l'action des philosophes de la deuxième moitié du 18 e siècle. C'est bien sa plume « féconde et vigoureuse » qui est désignée comme responsable des textes circulant sous les noms de Fréret, Dumarais, Mirabaud et bien sûr Nicolas
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Citer

Maria-Susana Seguin. « D’Holbach et Boulanger ». La Lettre clandestine, 2014. ⟨halshs-02329131⟩
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