Les peupleraies comme objet de recherche sur les interrelations nature-sociétés : la difficile conciliation entre paysages et biodiversité - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2019

Les peupleraies comme objet de recherche sur les interrelations nature-sociétés : la difficile conciliation entre paysages et biodiversité

Résumé

Encouragées par les uns, dénoncées par les autres, les plantations forestières apparaissent au centre de controverses sur la scène internationale : pétition dénonçant le fait que « les plantations ne sont pas des forêts » ; « manifeste en faveur des forêts de plantation »… Les débats sont parfois vifs, alors même que, dans les deux camps, ce sont des arguments en faveur de la protection de l’environnement qui sont convoqués. En France, ces oppositions se sont particulièrement cristallisées autour des peupleraies et elles ont même pu donner lieu à de véritables conflits, aujourd’hui en voie d’atténuation, du moins dans le Val de Loire. Il est vrai que, avec leurs arbres alignés, identiques, ces plantations contrastent avec les forêts spontanées. Mais dès lors, elles sont propices au questionnement de ce qu’est la nature, ce qui fait « nature » pour les sociétés. Dans cette contribution, ce sont deux entrées qui sont mises dos à dos, renvoyant à deux catégories d’acteurs qui portent en fait des regards différents sur ces plantations. Derrière cela, il s’agit notamment de questionner la possibilité de prendre en compte ou non ces plantations comme espaces de « nature » le long d’un gardien d’urbanisation, dans le cadre d’un projet visant à identifier l’« Impact de l’Urbanisation sur les Abeilles et le Service de Pollinisation en Région Centre Val de Loire » (Projet POLLEN, financé par la Région Centre-Val de Loire). Défenseurs des paysages et protecteurs de la biodiversité ont, de prime abord, une position commune vis-à-vis de la populiculture : ils s’y opposent. Les uns arguent en effet que les peuplerais dénaturent les paysages ; les autres, qu’elles sont des « déserts de biodiversité ». Il peut en effet être a priori surprenant de questionner la biodiversité dans ces plantations caractérisées, à l’inverse, par leur monospécificité : une parcelle n’est souvent occupée que par un seul et unique cultivar – la préconisation est de varier à partir de 3 ha. Pourtant, une certaine biodiversité peut être associée : elle concerne la végétation présente en sous-étage. Plus encore, les peupleraies pourraient même être des espaces nécessaires aux abeilles : « la propolis, si important pour les abeilles, ne se trouve que sur les bourgeons de certains arbres, notamment les peupliers » . Ce sont là évidemment des arguments que met en avant, à l’inverse, la filière populicole. Mais il importe de noter que le débat autour des peupleraies est plus complexe qu’une simple opposition entre défenseurs et détracteurs. C’est ce que l’on perçoit lorsque l’on interroge les opposants sur les différentes catégories de peupleraies. En effet, elles peuvent se distinguer en fonction de la manière dont elles sont gérées, entretenues et, dès lors, les avis des défenseurs des paysages et des protecteurs de la biodiversité s’opposent : les uns préférant les peupleraies entretenues ; les autres plébiscitant, à l’inverse, celles gérées de manière extensive, voire abandonnées. Derrière cela, on perçoit que ce sont deux formes de nature distinctes qui peuvent être appréciées. C’est ce que montrera cette contribution, avec une volonté d’étendre les recherches en cours en Ukraine, d’y développer des partenariats. En effet, selon la FAO, les superficies occupées par les « peupliers et/ou les saules » seraient « apparemment très vaste[s] », même si elles n’ont pas encore été officiellement enregistrées . Des recherches conjointes s’imposent donc d’autant plus, afin de questionner la réalité et les représentations associées à ces plantations, de manière parallèle dans ces deux pays.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-02314641 , version 1 (13-10-2019)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-02314641 , version 1

Citer

Amélie Robert. Les peupleraies comme objet de recherche sur les interrelations nature-sociétés : la difficile conciliation entre paysages et biodiversité. 3e colloque international francophone en Ukraine Langues, Sciences et Pratiques, Département de philologie française de l’université d’Odessa, Oct 2019, Odessa, Ukraine. ⟨halshs-02314641⟩
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