Géovisualisation et analyse spatiale intra-site de la Roche-à-Pierrot (Charente-Maritime) - Des outils taphonomiques pour mieux caractériser une séquence clé du paléolothique français
Résumé
Localisé à Saint-Césaire, à l’est de Saintes, en Charente-Maritime, le gisement de La Roche-à-Pierrot est au
cœur des débats sur la transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur : à ce jour, il
constitue l'unique gisement à avoir fourni un squelette relativement complet de néandertalien accompagné
d'outils diagnostiques du Paléolithique supérieur. Découvert en 1976, le site a fait l'objet de plusieurs
campagnes de fouilles : fouilles Lévêque de 1976 à 1987 (ponctuellement en 1993 et 1997), depuis 2013
fouilles encadrées par E. Morin 2013-2014 (Trent University, Canada) puis I. Crevecœur 2015-1018 (UMR
PACEA). Les principaux objectifs des nouvelles investigations (géo)archéologiques visent à 1) réévaluer les
enregistrements (archéo)stratigraphiques, 2) caractériser les processus géomorphologiques responsables
de la formation des dépôts, 3) évaluer leurs impacts sur les assemblages archéologiques et leur intégrité
spatiale (taphonomie).
Des représentations et des analyses spatiale des archives des fouilles Lévêque sont une aide précieuse
pour l'évaluation de la cohérence de l’archéo-séquence de référence établie dans les années 1970. Une
reconstruction 3D de la collection Lévêque (Rougier et al., in Crevecoeur et al., 2016) a été élaborée dans
un but exploratoire afin d’évaluer la faisabilité d’une modélisation des données enregistrées lors des
premières fouilles. Cette visualisation associée à des calculs d'indices de cohérence (IC) et de similarité (IS)
des unités archéo-stratigraphiques (archUS) permet d'une part de comprendre les incohérences de l'archéo-
séquence type, d'autre part de produire une reconstruction plus complète de l’archéo-stratigraphie de La
Roche à Pierrot qui sera précieuse pour anticiper le travail de terrain des prochaines années et interpréter
les observations. Suivant un protocole identifié, toutes les pièces enregistrées issues des fouilles Lévêque
possèdent des coordonnées X, Y et Z (Lévêque, 2002) . Grâce à cet enregistrement précis, complété par les
données des vestiges fauniques (Morin, 2004), une base de données consignant l’ensemble des pièces
lithiques et fauniques, avec leur localisation dans les trois dimensions de l’espace, a pu être réalisée. Cette
dernière a permis de réaliser des projections, des analyses spatiales de l'ensemble des vestiges cotés pour
les niveaux de Paléolithique moyen-supérieur, y compris l’analyse des fabriques (orientation et inclinaison
des vestiges, statistiques circulaires ; Todisco, 2015), et ainsi de mieux appréhender l'organisation générale
des dépôts archéologiques et des artefacts/ecofacts de La Roche à Pierrot.
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