Le poids du genre dans l’expérience étudiante et l’accès à l’emploi. L’exemple des sortants de l’université de Strasbourg
Résumé
Étudier le parcours d’études à l’université permet d’aborder l’expérience étudiante
comme une forme de socialisation pouvant participer de la production d’écarts
interindividuels en termes d’intégration, de réussite académique et plus tard de
qualité dans la relation formation-emploi. Cette expérience inclut l’inscription de
l’étudiant dans le groupe des pairs, mais également dans la matrice disciplinaire en
tant qu’elle est un contexte à l’intérieur duquel se construisent les apprentissages
et le projet étudiant d’orientation et de professionnalisation. Déjà identifiée
comme caractéristique intervenant dans la construction des parcours scolaires
et les modalités d’accès, de stabilisation et d’évolution sur le marché du travail,
l’appartenance genrée a été moins souvent interrogée en tant qu’elle produit des
formes spécifiques d’intégration étudiante par les pairs, à l’intérieur des contextes
d’apprentissage et dans la relation pédagogique. Nous proposons ici d’illustrer
cette différenciation à partir de données tirées d’une enquête rétrospective
portant sur l’expérience étudiante et l’accès à l’emploi auprès d’un échantillon
d’anciens étudiants inscrits à l’université de Strasbourg en 2005-2006, analysant
longitudinalement la période d’études et la séquence de primo-insertion. Le genre
apparaît comme un facteur impactant, en défaveur des étudiantes, d’abord dans
l’intégration dans l’enseignement supérieur du fait d’un parcours moins long dans
l’espace universitaire, d’une socialisation plus faible dans le groupe des pairs
et dans le contexte institutionnel, et d'un niveau de diplomation moins élevé,
ensuite dans les modalités d’insertion professionnelle plus souvent marquées
par le chômage, le déclassement et l’instabilité professionnelle.
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