« Les cadres pris dans la gestion »
Résumé
alors que depuis le milieu des années 1980, les scènes politique et médiatique françaises ont eu tendance à délaisser les questions du travail et de ses conditions de réalisation au profit des préoccupations d’emploi (persistance du chômage, augmentation de la part des emplois précaires, fermetures d’usine et désindustrialisation de certains territoires), on observe depuis une décennie un retour de la question du travail dans le débat public. Celui-ci s’est notamment constitué par la médiatisation des suicides répétés dans de grandes entreprises (Renault, Orange, La Poste) qui ont alerté sur les situations de stress ou de souffrances que pouvaient subir des salariés et qui ont donné lieu à de nombreuses études sur les « risques psychosociaux », longtemps – et majoritairement encore – pensés comme liés à des situations personnelles, à des défaillances individuelles, à des relations interpersonnelles. Par ailleurs, à un niveau plus macro, depuis quelques années, c’est la question du droit du travail qui est l’objet de toutes les attentions, autour des garanties collectives progressivement retirées aux salariés.
Si ces débats tranchent heureusement avec l’atonie des décennies précédentes ayant proclamé la « fin du travail », ils ignorent cependant souvent une dimension qui est centrale dans la vie des salariés : celle de l’organisation, de la manière dont l’activité des travailleurs est définie, prescrite, insérée dans un système social et technique. Or tous ceux qui travaillent dans les entreprises privées mais aussi aujourd’hui dans les organismes publics, savent combien se diffusent au quotidien des « outils » de gestion, des indicateurs, des normes ou des procédures qui encadrent et contrôlent quotidiennement leur activité…
Domaines
Sociologie
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)