I. Annexe and . La, Réflexions autour d'un outil d'analyse des systèmes de qualification de l'habiter

, Une démarche spécifique : l'entretien vu comme une interaction

C. Espaces and .. .. ,

.. .. Valeurs,

I. I. Annexe and .. .. Récits-de-vie-spatialisés,

A. , 27 ans, habitante du quartier des 2 Lions à Tours

A. , 57 ans, habitante du quartier Colbert à Tours

. Gunhild, , p.66

. Noël, ans, habitant du quartier des 2Lions à Tours, p.61

. Sandrine, ans, habitante du quartier des 2Lions à Tours, p.25

S. , 38 ans, habitante du quartier Rolland-Pilain à Chambray-Lès-Tours

, Cette idée de modernité est très largement développée lorsqu'elle décrit Wolfsburg : j' ai habité 26 ans dans une ville moderne qui avait été créée par Hitler en 38 pour la construction de Volkswagen (?), très moderne, très riche. Pourtant, plus que la modernité, ce sont le cadre de vie et sa qualité, en accord avec le respect de l'environnement, du paysage : Ils n' ont pas touché à la forêt, pour agrandir la ville, pour faire les différents quartiers, ils ont laissé tous les arbres. C' était les responsables de l' usine Volkswagen qui ont demandé à l' administration : si jamais vous créez plus de quartier, parce que l' on recrute de plus en plus de travailleurs d' Allemagne et d' ailleurs, il ne faut pas toucher à la forêt, il faut créer un habitat qui la respecte. C' était dans les années 50, et déjà, c' était exemplaire. Sous les arbres ils ont donc construit de petites maisons, des immeubles... tellement adaptés aux paysages, avec des aires de jeux déjà et tout le confort (?) Comme l' usine de Volkswagen avait beaucoup de recettes, ils ont investi dans les beaux-arts. On a eu les meilleures expositions de toute l' Allemagne sur place, parce que c' était sponsorisé. Juste avant mon départ, ils ont construit un grand musée, plus grand que le palais du Vinci, tout en verre. Et pour l' inauguration, il y avait les oeuvres de Fernand Léger, et d' autres artistes un théâtre ultramoderne, laid de l' extérieur mais fonctionnel à l' intérieur, pour les concerts, il y avait la meilleure acoustique. Pour le théâtre la scène pouvait se tourner, considéré comme trop petit (et cher) et surtout sans ouverture visuelle sur un espace extérieur jugé étriqué : J' avais tellement souffert dans le petit appartement à Febvotte, il n' y avait pas de jardin, que des murs, une cour en béton, pas d' arbres, pas d' oiseaux, rien du tout

. Cher, Ça vous pouvez bien l'enregistrer, quand je suis arrivée en 1994, mes première promenades, disons, étaient à partir de 1995. Et là, avant les constructions pour canaliser le Cher, j' ai vu sur le bord du Cher, avant le pont de Saint-Sauveur, encore une vraie niche écologique. Il y avait deux îles dans le Cher et une rive toute plate, toujours inondée, où il y avait des pêcheurs et des oiseaux rares. Le Cher faisait un tournant. J' ai été scandalisée quand les pelleteuses sont arrivées et qu' ils ont mis du remblai. J' ai écrit à ma famille en Allemagne, qu' ils étaient en train d, au moins dans les formes architecturales

, Quand ma soeur est venue à Tours, je lui ai dit que le quartier des Fontaines, en tout cas le début du quartier, me plaisait bien. Il y avait de belles maisons, je le trouvais bien. J' avais envie d' habiter près du Cher (?) ce sont les mouettes, les cormorans et les canards. Dès que je traverse la passerelle, ils sont là et en été ils font du bruit même la nuit. La première fois où j' ai traversé la passerelle la nuit, en rentrant de ma chorale et que la lune était sur le Cher, Bien qu'elle ait cherché un logement à Tours Nord, les évocations du Cher sont très nombreuses

. C'-Était-beau-!-c'-Était-magnifique.-le and . Cher, Et cette passerelle, quand ils l' ont construite j' ai pensé, ah, enfin un passage loin des voitures

, Le vélo comme moyen de déplacement est omniprésent dans sa vie : des pistes cyclables d'avantson côté pratiques (déplacements quotidiens, courses?)

, école qui était déjà l'occasion d'un plaisir esthétique : je longeai un parc, et derrière le parc se trouvait le lycée (?). À partir de 1951 je suis allée à ce lycée-là. Le chemin durait 20 minutes. Je l' ai fait pendant huit ans et demi parce que dans mon pays on passe le bac à 19 ans. Le chemin qui menait à l' école était agréable, c' était long, 20 ou 25 minutes. Ici, long n'a pas de connotation négative. Ce plaisir esthétique est alimenté ou préparé par son père : On est allés ensemble dans des musées des Beaux-Arts, il m' a expliqué l' astronomie, la nuit, les fleurs et les arbres et surtout l' histoire. Pas l' histoire récente

. La-ville-qu'habite-gunhild-est-moderne, même si parfois des concessions sont nécessaires : si j' avais su qu' un jour, que j' habiterais de ce côté-là du Cher, je n' aurais jamais rouspété quand j'ai vu les pelleteuses. La ville lui procure, maintenant, l'essentiel de ce qu'elle recherche : ses déplacements lointains sont finalement peu nombreux pour quelqu'un qui habite loin de sa famille. Il semble, sur les deux dernières phases de sa vie, que ses déplacements sont de plus en plus de courte distance

, 7 ans dans un quartier de centre ancien (Rue Lobin), pour arriver en 2000 dans le quartier neuf des 2 Lions. Le choix d'habiter le quartier des Fontaines est du à sa proximité avec son nouveau lieu de travail : « c'était pour trouver un logement et puis pour être près du travail », mais dans le second entretien, il remarquera que « j'étais à 100 mètres du travail, j'étais moins bien, donc les carrelages qui s'en allaient, euh, c'était bizarre, ma femme allait en ville faire des bêtises? Moi je mettrais que c'était du 5 sur 10 ». De la même façon, pour les périodes de vacances, il parle d'évènements personnels qui jouent sur l'impression qu'il en a gardé : « On n'était pas dans d'excellentes conditions, je mettrais 7 sur 10? (Question de l'enquêteur : quelles conditions ?) Ben familiales, Bormes les Mimosas on était bien, mais je n'étais pas bien moi? le Jura, ça n'a pas été de Tours, dans un quartier ancien, sont évoquées des raisons multiples : « maison plus grande? c'est une maison avec un chauffage non imposé, donc c'était plus avantageux? c'était une meilleure exposition, parce qu'avant, on était est-ouest? les enfants plus grands, donc on n'avait peut-être moins de problèmes pour les placer par rapport à l'école? Patrice est allé en centre-ville dans une école de coiffure? donc c'était mieux ». On peut noter ici la manière relativement objective avec laquelle il décrit toujours ses mobilités spatiales. Quand il lui est donnée l'occasion de décrire le lieu d'habitation et le quartier, en l'occurrence le plus ancien quartier de Tours, il explique : « c'était une maison? vous savez, en bande? donc c'était de l'ancien? c'était un peu un quartier pittoresque? un quartier historique? ça c, La période de vie à Tours, entre 1982 et aujourd'hui correspond à une réelle installation dans une région, dans un emploi, avec une mobilité qui dans la première tranche, est marquée par la « découverte » de la région (excursions, châteaux, visites de sites dans le cadre du travail, etc.) et puis avec le temps, une pratique de plus en plus « locale

L. Ainsi and P. Période-de, Elle décrira en détail les inconvénients de sa spatialité en banlieue Nord (l'insécurité, la distance avec Paris, etc.) et au contraire la proximité « mentale » et l'importance de ses activités dans Paris. Les deux premières années en école d'ingénieur sont donc constituées de deux pôles qui s'opposent clairement dans le discours : « l'école d'ingé, on va mettre 3 parce que c'était bien quand même, en fait l'ambiance était bonne? mais je mettrais -4 pour la situation? on va dire que? je vais faire la sarkozyste, mais? c'est vrai que le sentiment d'insécurité? voilà j'étais à -5, quoi? Pierrefitte, Villetaneuse tout ça, c'était -5 pour la sécurité ». Elle décrit dans son premier entretien, la découverte de la ville de Pierrefitte-sur-Seine avec ses parents, et son aspect géographique : « la nationale 1 qui coupe la ville, le gros carrefour et la mairie au milieu ». Cette description lacunaire de l'espace géographique va de pair avec le processus de désinvestissement qui s'est mis en oeuvre par rapport aux espaces qu'elle pratique dans la banlieue Nord à cette époque : « j'étais à 10 minutes de la fac, même à pieds. J'y suis allée plusieurs fois à pied. Je ne l'ai pas fait non plus toutes les fois parce que c'est vrai que Villetaneuse ça craint quand même. Je l'ai fait une fois, mais pas deux. On adopte le jean basket et le pull large, la casquette? tout ça pour ne pas être embêtée? j'ai mis une seule fois une jupe là-bas, parce que j'ai vite vu que ce n'était pas gérable? ». Elle reparlera de ce look « imposé, des études, apparaît moins « unifiée » que l'enfance, avec des lieux valorisés et des lieux dévalorisés. Sandrine habite les deux premières années à Pierrefitte-sur-Seine, en banlieue Nord, et la troisième année à Paris, dans le 19 ème arrondissement. Son école d'ingénieur est située à Villetaneuse et sa spatialité va s'organiser d'emblée entre son domicile, son école et des sorties très régulières à Paris

. Au-contraire, Cette description des lieux parisiens comme lieux de liberté est fonction de l'éloignement des parents, de la prise d'autonomie que constitue cette période, et qui est vécue très positivement par Sandrine. Interrogée à la fin de l'entretien sur l'idée que la mobilité peut être une chose difficile, elle reprendra justement l'exemple de cette période pour y montrer les avantages, du point de vue de sa construction personnelle : « le plus dur passage, ça a été d'aller à Paris, et encore, le plus dur, oui et non? ça n'a pas été toujours drôle, mais au contraire, ça m'a permis de me construire, enfin, indépendamment? enfin, moi c'est mon avis, mais il y a un moment où il faut partir du foyer pour pouvoir se construire ». Ainsi, malgré l'épreuve spatiale qu'a constituée l'habitation à Pierrefitte, et qui s'est cristallisée dans un épisode d'agression décrite comme l'élément déclencheur de son départ de Pierrefitte pour Paris, elle y voit cependant un temps de construction de soi, où elle a pu vivre indépendamment de son foyer familial. Cette indépendance qu'elle vit plus pleinement à Paris qu'à Villetaneuse ou à Pierrefitte, joue ainsi sur sa représentation de l'espace, et notamment des déplacements qu'elle a pour y aller et pour en revenir : « ça allait, ça me gênait moins en fait?. c'était vraiment? c'est plus le retour à chaque fois qui était gênant ». Les déplacements sont souvent évoqués et détaillés par Sandrine, notamment leur aspect contraignant, et montre que sa représentation des lieux qu'elle pratique intègre complètement les liens qui les unissent. La notion de contrainte, mais aussi de plaisir de se déplacer est d'accéder à des lieux qui constituent des centres d'intérêts, les lieux parisiens sont les lieux où elle peut partager des moments de convivialité, se sentir libre et aller et venir à sa guise. Elle les pratique dès son arrivée à Pierrefitte, comme une échappatoire à un environnement de la banlieue Nord qu'elle juge hostile. Les sorties sur Paris sont qualifiées de manière très positive : « alors là c'était +5, non vraiment c'était génial? la tranquillité, pas d'horaires à donner aux parents, enfin c'était vraiment au début où j'étais à Paris? je ne faisais rien de spécial, j'allais juste prendre un café dans Paris souvent, ou faire du roller, mais c'est juste que là, tu avais la liberté

S. , 38 ans, habitante du quartier Rolland-Pilain à Chambray-Lès-Tours emploi d'agent immobilier qu'elle a occupé chez un constructeur-promoteur de maisons individuelles à Chambray-Lès-Tours

, Sophie nous confiera à la fin des entretiens que cet environnement, en voie de mutation, reflète de moins en moins l'image qu'elle se fait d'elle-même et de l'évolution de son mode vie, l'incitant par là-même dans sa réflexion pour une éventuelle relocalisation. En effet, l'aménagement urbain en voie d'achèvement sur l'espace directement visible depuis son appartement, des champs vierges de toute urbanisation il y a encore peu, parce qu'ils avaient constitué un facteur déterminant dans le choix de cette localisation vient renforcer une aspiration qu'elle nourrit depuis quelques temps, celle d'une maison avec « un peu de verdure ». A la question « qu'est-ce que vous faîtes-là ? », si l'on tente de synthétiser et d'analyser le récit de Sophie, Sophie a depuis changé plusieurs fois de travail, avec des localisations différentes, et aujourd'hui elle est collaboratrice dans une compagnie d'assurance, dont l'antenne est située à

. Environne, . Et-pour-tours, ». Grande-ville, . De-rencontres, . De-mobilités et al., Il semble que précisément ce ressentiment émerge lorsqu'à 15 ans poursuivant sa scolarité Sophie est amenée à se rendre quotidiennement en ville, et quelle ville, puisqu'il s'agit de sa ville natale : Blois. On comprend alors que bien que Sophie eut préférée naître dans une vraie ville : « une grande ville » qui plus est dans le sud (on ne sait pas trop d'ailleurs lequel de ces deux critères l'emporte sur l'autre, ou s'ils ont le même poids), cette ville là, Blois, même si « elle n'est peu : « c'est pas génial la campagne quand on y est enfant, on a envie que de ville, parce qu'on ne voyait pas beaucoup de copains, ni de copines ». Le jugement négatif se fait encore plus accusé lorsque Sophie dépeint le rituel dominical où systématiquement, avec un père très pris par son activité professionnelle, la seule sortie est vouée à la visite des grands-parents. Ceux-ci habitaient Pontlevoy une commune limitrophe de Montrichard, « à Pontlevoy, en plein milieu des bois, avec un grand-père bûcheron, donc voilà? donc c'était la campagne profonde. Et quelles étaient les activités chez vos grands-parents ? Des jeux d'enfants. On allait dehors et on jouait avec des bouts de bois, la pêche à la grenouille, des choses comme ça, des choses basiques. Il n'y avait pas d'activités, c'était du vélo, c'était des jeux de sable, des jeux dans le bois? il y avait un pressoir, on jouait avec le pressoir. Il y avait une étable, on était dans l'étable, enfin voilà. C'était vraiment un rapport primaire? avec les grands-parents. C'était des grands-parents d'un côté ouvrier et de l'autre bûcherons, c'était pas? il n'y avait pas un relationnel intellectuel avec les grands-parents, Je me serais bien vu vivre et naître dans le sud, mais bon, c'est comme ça, je suis née à Blois et j'ai vécu à Montrichard jusqu'à l'âge de 17 ans

, Là j'étais dans une période pas très très joyeuse. Donc après c'est un tout. C'était la période carte bleue négative, donc la rue nationale elle était pas bonne ». Comme le souligne Sophie il s'agit bien d'un tout, les qualifications du contexte social et de l'environnement spatial s'interpénètrent et s'influencent mutuellement pour faire de cet espace de la rue Avisseau un endroit qui ne correspond pas à Sophie, « alors là c'est pas un super souvenir. Là c'est un des seuls endroits où je me sens? je me sentais pas bien dans cet appartement, dans cet environnement. C'était au bout du boulevard Heurteloup cette rue, et elle donnait, elle donne toujours d'ailleurs sur les Quais de Loire, vers le Vieux Saint-Pierre-des-Corps. Mais au moment où j'y ai vécu, à cette période, c'était pas un endroit qui me reflétait. Si j'y vivais maintenant oui, mais voilà à cette époque là ». Un second critère d'attractivité de l'espace urbain se fait plus saillant à cette époque-là, notamment du fait qu'il ne caractérise pas l'environnement de la rue Avisseau où réside Sophie, il s'agit des sorties, du potentiel de sociabilités qu'elles représentent pour elle, D'ailleurs dès la tranche suivante, la tranche 7 de 20 à 21 ans, lorsque Sophie déménage pour habiter seule rue Avisseau, suite à la séparation avec son ami, ce lien de corrélation réapparaît « tout (est négatif)

Q. Sophie, Dans un premier temps, elle est amenée à occuper un emploi dans la zone d'activité de la Vrillonnerie à Chambray-Lès-Tours. La mobilité qu'engendre cet emploi va être importante pour Sophie. Hormis la fréquence élevée de ce déplacement, celui-ci va d'après elle conditionner, ou pour le moins intervenir, dans le choix d'un logement futur, en l'occurrence le logement qu'elle occupera dans les tranches 16 et 17, et qu'elle occupe toujours à l'heure actuelle. En effet, 10 ans plus tard, lorsque Sophie prospectera à la recherche d'un appartement et que l'opportunité se présentera à elle de s'installer dans une résidence chambraisienne, elle soulignera : « je connaissais la résidence de par le fait que je travaillais dix ans auparavant à la place du fast-food, et quand mon bus s'arrêtait là, je coupais toujours dans la résidence à pied, donc je voyais comment elle était. C'est lié à ça, simplement à ça ». Et lorsque et Laurent de s'installer sur Tours nord. Ce qu'ils feront pendant 2 années, rue de la fosse marine, un environnement que Sophie qualifie de « sympa, verdoyant, un immeuble de trois étages, avec un espace vert, le bus à côté ». Dès lors on constate qu'un basculement s'est opéré chez Sophie dans les qualifications de l'environnement, en lien étroit avec ses attentes et ses besoins dans la période en question. Bien sûr le temps aidant, les priorités de Sophie ne sont plus les mêmes, progressivement les sorties, les rencontres, sont remplacées par la famille, les vacances avec son compagnon, et ce qui revient de manière encore plus flagrante et tout à fait consciente chez Sophie, c'est le retour à la nature, parce que moi en fin de compte aujourd'hui, c'est ce que je recherche, c'est l'espace vert. Ce que j'ai quitté voilà 20 ans, j'essaie de le retrouver maintenant ». La relation ville/campagne, après un puissant antagonisme et une profonde incompatibilité, semble s'apaiser pour Sophie, ceci en même temps qu'elle se réconcilie avec sa famille, avec l'espace rural de son enfance, et la recherche de plus en plus affirmée d'espaces verts dans son environnement urbain proche. Cette tendance éminemment liée à la période de vie de sophie, elle-même caractérisée par certaines formes de relations sociales et familiales, ne va désormais que s'affirmer et s'amplifier. Lorsque Sophie quitte son travail rue Colbert pour un nouvel emploi à Chambray-Lès-Tours ressurgissent dans sa recherche ce n'était qu'un champ (en face), ce n'était que des champs, donc j'étais contente. Je me disais voilà, je peux aller à Tours comme je veux, et puis là quand j'ouvre mes fenêtres, effectivement, j'ai des arbres, j'ai tout ça ». Dans une même phrase on assiste à la qualification synchronique d'un même espace selon deux modalités bien différentes, ceci directement en lien avec l'identité de Sophie à ces deux époques. D'un côté, dans la tranche 8 de 21 à 25 ans retourne habiter avec son ami rue Louis Braille, elle fait d'ailleurs de cette activité un des buts premiers de sa vie, « les week-ends c'était les sorties, les sorties

, va désormais en partie à l'encontre de ce pour quoi elle était venue s'installer en ville, la fuite d'une campagne haïe. Ceci s'explique sans doute, et les qualificatifs employés par Sophie en témoignent, parce que la campagne en question est désormais synonyme de nature et de ressourcement pour Sophie, et non plus vécue comme pauvre ou arriérée. Cette distinction ne s'applique cependant pas encore sans nuances, car la campagne/nature que recherche Sophie n'a pas vocation à être habitée, ce n'est pour y être (y exister), mais il s'agit plutôt d'un agrément urbain, qui prend une importance toute particulière pour l'éducation de ses enfants, « le week-end ça va être le bois des hâtes, avec les enfants. Le bois de Chambray ou le bois des hâtes, Ce nouveau logement investi, la naissance de ses deux enfants aidant, la spatialité de Sophie, dans les deux dernières tranches qui nous mènent à son présent et nous laissent entrevoir son avenir