"Can a Poet be 'Master of [his] owne Meaning'?: George Chapman and the Paradoxes of Authorship
Résumé
Durant sa carrière littéraire en tant que poète, dramaturge et traducteur, George Chapman
(1559 ?-1634) a produit ses propres commentaires sur son oeuvre. Ils apparaissent dans ses
épîtres dédicatoires, ses préfaces, ses adresses au lecteur et ses gloses homériques, textes qui
figurent avant, après ou à côté des textes eux-mêmes. Ces paratextes nous permettent de
saisir l’esprit d’un auteur qui pensait que la poésie était une activité trop digne pour être
laissée aux écrivaillons et lue par des lecteurs incompétents, dont la méchanceté et l’envie
supposées étaient perçues comme une menace envers l’autonomie auctorielle du poète.
C’est la raison pour laquelle il a adressé ses traductions d’Homère à « Celui qui comprend »,
pour qui il a écrit des « commentarii » érudits qui affirment la supériorité du traducteur sur
ses prédécesseurs. Dans le cas de Chapman, l’auto-commentaire révèle quelque chose de
son oeuvre, mais nous aide aussi à tracer les contours d’un portrait paradoxal d’un poète
désireux de proclamer son auctorialité tout en étant parfaitement conscient de la fragilité
d’un tel statut.