, Slatkine Reprints, 1979 et, plus récemment, entre autres, C. Denoyelle, Poétique du dialogue médiéval, 1903.

. Voir, , vol.259, pp.681-720, 1347.

, dialogue entre Lunete et sa maîtresse) : 9 répliques ; v. 1797-1879 (dialogue entre Laudine et sa suivante) : 13 répliques, Yvain et Laudine, avec quelques fausses interruptions par du récit valant didascalies, p.25

, 149 avec l'appel à l'écoute qui est un effet d'annonce de l'histoire (« Or escotez ! »), introduit par un prologue (v. 150-172) et se terminant au v. 575, vers conclusif orienté vers le récit « Ensi alai, ensi reving » ; les trois derniers vers de la réplique de Calogrenant (v. 576-578) opèrent une remontée vers le présent de l'énonciation avec un vers de commentaire

, Tout vers comprenant du discours direct a été comptabilisé comme unité ; ce chiffre est bien sûr susceptible d'erreur

L. Ollier, Si une seule prise de parole se fait au discours direct libre, dans le sillage d'un discours indirect (v. 329), on compte en revanche 60 répliques avec changement d'interlocuteur ainsi directement enchaînées, ce qui est une réelle innovation stylistique, même par comparaison avec Érec et Énide 57 . Chrétien de Troyes déploie conjointement toute une batterie de procédés signalant le DD : dans 43 répliques, le DD est marqué rythmiquement par la brisure du couplet ; dans au moins 110 répliques, le DD est marqué syntaxiquement dès son ouverture, par la présence d'une apostrophe, d'une interjection, d'une incise, d'un impératif, d'un mot (pronom, adverbe, adjectif) interro-exclamatif, d'un déictique (personnel, temporel, spatial), d'un adverbe prophrase, ou encore d'un subjonctif injonctif ou optatif en proposition indépendante. L'enchaînement devient ainsi beaucoup plus serré qu'il ne l'était naguère, fondé en particulier sur une séquence question-réponse, Je reprends ces données à M, vol.73, pp.2081-83, 1286.

, 1204-1240 et 1286-1297) pleurant la mort de son époux renouvelle cependant le genre : contre toute attente, il ne suscite pas la complicité escomptée mais tend presque à provoquer le sourire, enchaînant les disconvenances, la hargne de l'invective prenant ici le pas, de manière très originale

. Rappelons-qu'antérieurement and . Dans-la-chanson-de-geste, un verbe déclaratif annonçait dans la narration le discours à venir, il n'y avait que très peu d'incises, et cette technique, qui établissait un solide partage entre narrateur et personnage, sans interférence

S. Voir and . Marnette, Narrateur et points de vue dans la littérature médiévale, p.124

, Vers une poétique du romanesque : Érec et Énide (v. 1085-3002) : éléments de style », dans Fl. Mercier-Leca et V. Raby (dir.), Styles, p.37, 2010.

, 1617) vont dans le même sens. L'illusion conversationnelle est ainsi recherchée : une sorte de naturel ou de grâce des propos tend, même timidement pour le moderne, à s'imposer, ce que la comparaison avec les oeuvres littéraires antérieures (chansons de geste, chroniques, romans d'Antiquité) permet d'apprécier. La rupture stylistique (toute relative) est sensible, dans la mesure où l'on a l'impression que la langue littéraire et policée, à laquelle on était habituée, compassée dans le moule de l'octosyllabe, unifiée par un même niveau de style, est un instant abandonnée, parée nouvellement d'une sorte de couleur naturelle, celle, sinon de la langue parlée, du moins de la familiarité. La parlure agréable de la jeune suivante malicieuse (brete, v. 1582) en témoigne avec brio et, sans doute, le fait que le narrateur parle de « son latin » (v. 1788) n'est-il pas un hasard 60 ? « Le roman tient son lecteur en haleine parce que tout y est possible, vol.341, pp.360-361, 1606.

, S'inspirant des trouvailles de ses prédécesseurs qu'il reprend, adapte ou systématise, le maître champenois produit la symphonie romanesque, à l'image de celle donnée par les oiseaux sur le pin qui domine la fontaine : une alliance de voix différentes et multiples, mais en parfaite harmonie? L'inventeur du roman est d'abord, sans nul doute, un synthétiseur de génie. L'écriture met en jeu un principe d'organisation synthétique assurant la cohérence et la cohésion, qui associe une forme nouvelle promise à une belle fortune, celle du roman, et la matière bretonne, qui n'a pas le prestige de l'autorité, de l'histoire ou du pouvoir, mais qui offre un monde chatoyant et divertissant. Les différentes composantes de la fiction convergent pour créer une forme-sens où, sous un voile idéal, agréable et plaisant -qui dessine en creux un public aristocratique, chevaleresque et courtois -, les inventions se parent des couleurs du réel, où l'illusion de la vie est mimée ou dite sous un jour vraisemblable, où le quotidien est rempli d'imprévus, d'incompréhensions, de mystères

, ), l'emploi duplice du sens (v. 1551, 1804, 1936-1937), l'autodérision et la mise à distance de soi (v. 1556, 1961-1965), l'ironie (v. 1624), la prédilection pour les images concrètes familières, l'affirmation osée de certitudes (mise en valeur du je, vérités générales, projections sur un futur possible ou probable, p. ex., v. 976, vol.977, pp.1633-1639, 1004.

M. Stanesco and M. Zink, Histoire européenne du roman médiéval, Esquisse et perspectives, pp.16-19, 1992.