, Enfin, la monumentale et très complexe composition d'Apollon régnant sur le monde 65 (Ill. 03.03.32), qu'Ursula Härting proposait en novembre 1989 de dater au début des années 1630, et dont elle rapprochait les figures de La continence de Scipion (fig. 25), montre comment l'artiste, avec une maîtrise évidente et un sens consommé des détails précieux, poursuit sa propre tradition : ses personnages sont tantôt trapus (Apollon) et quelque peu emphatiques, Apollon comme les deux satyres cornus méritent d'être mis en regard (fig. 17)

, Comment, après avoir pris la mesure de cet artiste

, Ioannes Ruckers 1617 ? Ce dernier est consacré à un moment de la vie d'Orphée (Ill. 03.03.33) dont les Métamorphoses nous rappellent les circonstances : Il y avait une colline sur laquelle s'étendait un plateau très découvert, tapissé d'un gazon verdoyant. Le site manquait d'ombre ; lorsque le poète issu des dieux se fut assis en cet endroit, lorsqu'il y eut touché ses cordes sonores

. Telle, , p.66

, Est-ce bien le même peintre qui en est l'auteur ? Autant l'arbre central est traité indéniablement comme celui qui est au centre de la partie courbe du couvercle (fig. 27) et semble de la même main, autant les animaux (Ill. 03.03.34), le paysage de second plan et l'arbre aux oiseaux (Ill. 03.03.35) montrent de nombreuses faiblesses. S'agit-il du travail hâtif d'un collaborateur ? L'usure -où une restauration trop poussée -a-t-elle contribué à enlever tout relief à ces figures, Mais cette scène consacrée à Orphée charmant les animaux accuse des maladresses

, Le tableau du musée de Valenciennes, que nous avons analysé plus haut, ainsi que celui du château de Weissenstein à Pommersfelden 67 (Ill. 03.03.36), comme le cabinet d'ébène du musée de Dunkerque 68 (Ill. 03.03.37) entièrement consacré à l'Histoire de Noé et dont les deux panneaux intérieurs latéraux représentent le cortège des animaux, sont caractéristiques à cet égard. L'arbre placé derrière Orphée, sur le petit abattant, aurait-il été ajouté par l'auteur de la partie principale du couvercle afin d'harmoniser l'ensemble du décor et faire oublier le manque de fini et de vigueur des animaux exécutés (et non achevés ?) par un collaborateur peu expérimenté ?, et d'oiseaux présents sur le clavecin et dans différentes oeuvres de Hans Jordaens III ayant pour sujet L'arche de Noé

C. &. Londres and . Londres,

. Lyon, Anaf Arts Auctions

, OVIDE, pp.323-325, 1992.

S. Pommersfelden and . Weissenstein,

. Dunkerque-;-inv and . Ba, 181) : huile sur ébène (45,5 x 75 cm). son auditoire, que la partie courbe, en raison de son sens d'ouverture face aux claviers. Ces parentés, comme ces faiblesses

, Jordaens III, un artiste habitué des supports en bois puisqu'il fut l'un des peintres anversois spécialisé dans le décor de cabinets d'ébène

, J'aimerais maintenant m'intéresser à un deuxième couvercle de clavecin anversois

, Le décor de couvercle du clavecin Andreas Ruckers 1646

, Avant d'appartenir à Paul Eudel, cet instrument était entre les mains de Léon Hermann, puis du marchand Basset, enfin du baron Jérôme Pichon : il orna pendant plus de 15 ans son salon de l'ancien hôtel de Lauzun au quai d'Anjou. A la vente Paul Eudel en 1898, il fut acquis par Mme Adrien Allez. Ce sont les héritiers de sa fille qui le cèdent en 1962 à Madame de Chambure. Nous avons pu identifier cet instrument sur une gravure reproduite le 27 avril 1889 dans L'Illustration, p. 334. Nous pensons que c'est Louis Diémer qui joue l'instrument. C'est d'autre part le baron Pichon qui avait fait remettre en état l'instrument en 1882 par Luigi Tomasini et qui organisa « une audition, L'Historique de l'instrument que nous avons reconstitué ne permet de remonter qu'aux années 1880 : Comme nous l'indiquions : «

, L'instrument appartint ensuite à Madame Adrien Allez. C'est aux héritiers de sa fille que

, Geneviève Thibault de Chambure l'acheta en 1962, tandis qu'il est entré par dation en paiement de ses droits de succession en 1979 au Musée du Conservatoire de Paris 69

, Allégorie décorant l'extérieur de la caisse de l'instrument et les thèmes de la face interne de son couvercle, nous avions souligné la présence d'une double signature sur chacune de ses parties : Autre fait inédit depuis l'étude de A. P. Mirimonde 70 , c'est l'identification possible du peintre de ce couvercle : nous proposons de déchiffrer les initiales visibles comme étant celles de Hendrik Castels, artiste appartenant à une dynastie anversoise, peut-être identifiable avec celui qui est répertorié comme calligraphe dessinateur et illustrateur, dans un catalogue d'exposition où nous avions commenté l, 1985.

. Sur-le and . Pierre, De même sur le petit abattant, on peut également déchiffrer sous les pieds de l'avant-dernière suivante de Diane, à droite

, puisqu'il est l'auteur d'un article dans le même catalogue, Grant O'Brien l'ignora ultérieurement dans sa monographie et suggéra une attribution à Artus Wolfort (1581-1641) tout en rapprochant le style des figures de celles d'un 69 GETREAU, pp.359-360, 1996.

, Voir la note 74. 71 GETREAU 1985 : p. 95-98 pour le clavecin Andreas Ruckers 1646

O. Wolfort-proposée-par-grant and . Brien,

D. Vorderdeckel-ist-mit-den-buchstaben and «. H. Ca-»-signiert, und auf dem Hinterdeckel ist, fast nur mit Auflichtmikroskop, die Signatur « H *Caste? » zu erkennen. Der Vorschlag Florence Gétreau [1985] Hendrick Casteels anzunehmen, erscheint mir [?] nicht genügend begründet, die Gilde eingetragen und meldet 1653/4 einnen Lehrjngen an. Das im Jahre 1646 hergestellte Instrument kann dennach von ihm bemalt worden sein

O. Grant, Brien hat auf die Ähnlichkeit der beiden Musenberge -auf dem Pariser Cembalo und dem Kielflügel in Schloss Velen -hingewiesen und aufgrund einer Radierung nach Artus Wolfort die Autorschaft dieses Malers angenommen. Leider konnte diese Radierung trotz einer Rückfrage bei O'Brien nicht aufgefunden werden, Aber der Vergleich mit anderen Werken Wolforts, sowie der stilistische Vergleich beider Cembalobemalungen lassen an einer Beziehung beider Werke zueinander eher zweigeln 75

L. and «. H. Ca-», abattant on peut déchiffrer, presque uniquement sous microscope, la signature « H *Caste?, 1985.

, En revanche Jan II intègre la Guilde en 1636/7 et reçoit un apprenti en 1653/4. Si bien que l

O. Grant and . Brien, en raison de la ressemblance entre les deux monts des muses [l'Hélicon] -sur le clavecin parisien et sur le pianoforte du château Velen -a proposé, sur la base d'un dessin d'après Artus Wolfort, une attribution à cet artiste. Malheureusement, ce dessin n'a pu être retrouvé et ce malgré notre demande auprès de O'Brien. Mais la comparaison avec d'autres oeuvres de Wolfort, de même que la comparaison stylistique entre les deux décors de clavecins

, mais quelque peu maladroite, La visite d'Athéna aux muses sur l'Hélicon : la source Hypocrène, qui jaillit sous le coup de sabot de Pégase (Ill. 03.03.41), est explicitement représentée

O. Brien, , p.269, 1990.

O. Brien, , p.254, 1990.

. Thieme-becker-vollmer-;-«-joannes, Casteels, Jan II, fläm. Maler, wird 1636/7 als Lehrjunge in der Antwerpener Lukas gilde eingetragen, und meldet 1653/54 bereits einem Lehrjungen, Dominicus Janssens an. 75, pp.134-136, 1992.

. Annexe,

, Clavecins Ruckers et Couchet portant un décor signé, attribué ou d'après un modèle connu contemporain Ioannes Ruckers 1617 Ioannes Ruckers, Paris, musée de la Musique, attribué à Hans Jordaens III 1619 Ioannes Ruckers, Bruxelles, Musée des instruments de musique, d'après Marten de Vos 1637 Ioannes Ruckers, Edimbourg, University, Russel Collection, d'après P. P. Rubens 1640 Ioannes Ruckers

A. Ruckers, C. A. Uk, and . Cobbe, II Casteels Thèmes des décors de couvercles de clavecins anversois conservés, 1646.

, Ioannes Ruckers 1612 Ioannes Ruckers, Amiens, musée de Berny Couple citadin Le Parnasse

, Ioannes Ruckers, Paris, musée de la Musique Le jugement de Midas Orphée charmant les animaux

, Musée des instruments de musique Apollon et les muses S.d. Ioannes Ruckers, Ioannes Ruckers

I. Ruckers, . Colmar, and . Musée-d'unterlinden-le-jugement-de-midas,

, Ioannes Ruckers

, Andreas Ruckers, UK, Collection Alec Cobbe. Paysage avec des paysans

, Simon Hagaerths, Paris, musée de la Musique Le jugement de Midas Orphée errant