Impacts théoriques de l'échelle d'analyse et de la proportion de la population étudiée sur les mesures de regroupements spatiaux. Applications pratiques à la région d'Athènes
Résumé
Un certain nombre d'indices statistiques permettent la mesure du regroupement spatial des populations. Deux sont particulièrement représentés dans la littérature scientifique : l'indice de ségrégation (IS) proposé par Duncan et l'indice d'entropie de Theil.
À partir d'un modèle de micro simulation, l'impact que pouvait avoir la proportion du groupe d'étude sur ces deux indices a été testé. Les résultats démontrent que, toutes choses égales par ailleurs, l'entropie prend des valeurs d'autant plus fortes que la proportion du groupe d'étude s'approche de 50 %. Cette propriété tend donc à limiter, dans une certaine mesure, son utilisation dans le cadre d'analyses comparatives ; a contrario l'indice de ségrégation est lui insensible à la proportion de la population étudiée.
La présentation propose ensuite une méthode de décomposition de l'IS permettant de quantifier l'impact des différentes échelles géographiques dans l'intensité de regroupement calculée toutes échelles confondues. Appliquée à des données portant sur la région d'Athènes, cette méthodologie a notamment permis de démontrer que si le regroupement des individus peu diplômés s'opère à un niveau géographique large (les départements), le regroupement des plus diplômés est, pour sa part, lié à deux niveaux géographiques distincts : les départements et les municipalités. Les conclusions tirées de cet exemple empirique invitent donc à privilégier une approche combinant différentes échelles géographiques dans toute étude relative au regroupement spatial des populations.