L'extension du marché à Cuba : une « nouvelle transformation » ?
Résumé
Le projet révolutionnaire cubain s'est appuyé sur une démarchandisation assez radicale de la reproduction sociale, de l'emploi, de l'accès aux biens et services et des dispositifs de gratification. Il en a résulté une faible ampleur des inégalités entre classes, genres, et races, une forte homogénéisation des modes de vie au prix d'une réduction radicale des choix des consommateurs. Le marché n'était cependant pas totalement absent, notamment sous la forme de marché « noir » (de biens, de services). Depuis les années 1990, en réaction à la crise économique, le gouvernement a réintroduit progressivement le marché dans l'activité économique. Cette (re)marchandisation produit des effets d'accumulation et d'amélioration du bien-être sur les individus, ménages et groupes qui ont les moyens (capitaux, transferts d'argent de l'extérieur, localisation, formation, réseaux, etc.) de s'insérer dans ces marchés. Elle a également un effet d'appauvrissement absolu et relatif et un fort accroissement des inégalités. Ces inégalités et ce processus de paupérisation s'enracinent pour partie dans des inégalités préexistantes à la Révolution, selon des lignes de classe, de localisation, de race et de genre, qui renforcent leur portée politique.
Mots clés
révolution
Cuba
care
chômage
consommation
cloisonnement monétaire
devise
retraité
récupération
race
appauvrissement
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égalitarisme
Etats-Unis
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Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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