Ἄλλος οὗτος ῾Ηρακλῆς
Résumé
The paper re-examines the well-discussed issue of the so-called “tripartite theology”. As the fragments of the Antiquitates rerum divinarum point out, Varro, in the wake of Mucius Scevola, reconsidered the traditional ways of representing gods (the mythice theology, the physice one and the politice one). Therefore he proposed an original synthesis of them, characterised as specifically Roman and defined, accordingly, in Latin as theologia civilis. Probably before the codification of the theory in the philosophical-antiquarian work, he had already reflected about the specific limits of the three theologies in the satirical representation of the Menippean Ἄλλος οὗτος ῾Ηρακλῆς. Dealing with the identification of Hercules and Mars, the satire proves that Roman ritual tradition (of the pontiffs and the Salii) agrees with philosophical theories. On the other hand, it shows how people are incapable of doing without the mythical accounts. Thus Varro assumes that the new type of Roman theology must preserve also some elements of the theologia mythice in order to restore the traditional religious belief in his society.
L’article, en revenant sur le thème très disputé de la prétendue « théologie tripartite », relève que, dans le sillage de Mucius Scevola, Varron prenait en compte les traditionnels discours sur les dieux (la théologie mythice, celle physice et celle politice) pour en proposer, dans les Antiquitates rerum divinarum, une synthèse spécifiquement romaine, qu'il avait volontairement choisie de nommer en latin : theologia civilis. Probablement avant de systématiser cette théorie dans l’écrit philosophico-antiquaire, il avait déjà réfléchi sur les limites des trois théologies en les mettant en scène dans une satire Ménippée sur le problème de l’identité d’Hercule et Mars : Ἄλλος οὗτος ῾Ηρακλῆς. Sur ce sujet l’auteur prouvait le substantiel accord entre tradition rituelle (des pontifes et des Salii) et spéculation philosophique. Par ailleurs, la satire semble souligner l’incapacité du peuple de se passer des récits mythiques, en révélant que, d’après l’auteur, pour rétablir dans la société la foi en les dieux de la religion romaine, il était indispensable de garder des éléments de la théologie mythice dans la nouvelle theologia civilis.