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Article dans une revue Oriens Année : 2018

The miserliness as a way of life : a contribution to the reading of al-Jâḥiẓ’s Kitāb al-bukhalâʾ

De l' avarice comme genre de vie : une contribution à la lecture de Kitâb al-Bukhalāʾ de Jâhiz

Salah Natij

Résumé

In this article, we defend the hypothesis according to which that what al-Ğāḥiẓ attempted to expose, criticize, and problematize in Kitāb al-Buḫalāʾ (the Book of the Misers), is not only the phenomenon of miserliness as socioeconomic conduct, but also especially the speech of misers as the revealing symptom of the choice of a form of life. To use a concept developed by Marcel Mauss, we would say that for al-Ğāḥiẓ the phenomenon of miserliness constitutes a 'total social fact' in that al-Ğāḥiẓ analyzes and treats miserliness not as a simple act to give and/or to receive involving only an economic aspect, but as a summary of all the facts which constitute the sociocultural space, a kind of cross-section in the body of society. The question asked by al-Ğāḥiẓ in this work is one of the social link generally, community life in particular and, more specifically still, the sense of friendship that the other member of the dyad is capable of showing. Thus, we see al-Ğāḥiẓ insist on the fact that miserliness is not a fact of economy. Instead, it shows itself and acts especially as it involves the choice of a form of life and a mode of presence in society, a choice which determines, in turn, a mode of appropriation and employment of the language in the speech of the misers.
Dans cet article, nous défendons l’hypothèse selon laquelle ce que al-Ğāḥiẓ tenta de mettre à nu, de critiquer et de problématiser dans Kitāb al-buḫalāʾ (le Livre des avares), ce n’est pas seulement le phénomène de l’avarice comme conduite socio-économique, mais surtout le discours de l’avarice comme symptôme révélateur du choix d’une forme de vie. Pour employer un concept élaboré par Marcel Mauss, nous dirions que pour al-Ğāḥiẓ, le phénomène de l’avarice constitue un « fait social total ». Car c’est de cela qu’il s’agit en effet dans la structure de l’avarice dans la mesure où l’on saura y voir et l’analyser, comme le fait al-Ğāḥiẓ, non comme un simple acte de donner et/ou de recevoir mettant en jeu uniquement un aspect économique, mais comme un condensé de tous les faits qui constituent l’espace socioculturel, une sorte de coupe transversale dans le corps de la société. La question posée par al-Ğāḥiẓ dans cet ouvrage est celle du lien social en général, de la vie communautaire en particulier et, plus spécifiquement encore, du sens de l’amitié dont l’autre, qui entend vivre avec moi dans la même société, est capable de faire preuve. C’est pour cela que nous voyons al-Ğāḥiẓ insister sur le fait que l’avarice n’est pas un fait d’économie, elle se manifeste et agit surtout en tant qu’elle engage le choix d’une forme de vie et d’un mode de présence en société, choix qui détermine à son tour chez les avares un mode d’appropriation et d’emploi du langage dans le discours.
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Citer

Salah Natij. De l' avarice comme genre de vie : une contribution à la lecture de Kitâb al-Bukhalāʾ de Jâhiz. Oriens, 2018, 46 (3-4), pp.368-434. ⟨10.1163/18778372-04603003⟩. ⟨halshs-02112974⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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