, En l'espèce, on peut d'ailleurs souligner que si des droits venaient à être consacrés, ils le seraient sur le fondement d'une même liberté : l'article 2 de la Déclaration de 1789, entendu tantôt dans sa dimension personnelle, celle qui protège le secret de la mère et en fait une partie de son intimité, tantôt dans sa dimension sociale, celle qui protège l'enfant en lui donnant droit à accès aux éléments fondamentaux de son identité 25. Dans cette décision, le Conseil constitutionnel insiste tout particulièrement sur l'objectif poursuivi par le législateur, par le biais d'un moyen soulevé d'office : à travers l'accouchement sous X, la loi cherche à assurer la protection du droit à la santé et de l'enfant et de la mère, ce qui est également un droit constitutionnellement garanti 26 . De fait, le Conseil constitutionnel se contente de prendre acte du fait que c'est au législateur de choisir et que, jusqu'à présent, il a toujours eu tendance à privilégier le secret. Il l'a fait lors de loi de 1994 relative au don et à l'utilisation des éléments et produits du corps humain, à l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal, qui interdit de donner les moyens aux enfants conçus grâce à l'assistance médicale à la procréation de connaître l, insiste sur ce self-restraint, le choix des termes de la conciliation entre intérêts divergents appartenant au législateur. Ainsi juge-t-il « qu'il n'appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer son appréciation à celle du législateur sur l'équilibre ainsi défini entre les intérêts de la mère de naissance et ceux de l'enfant » 23

, dès lors qu'aucun droit à la connaissance des origines ne peut venir contre-balancer, en droit interne, le principe du secret. C'est donc à la représentation nationale de se saisir de cette question, c'est-à-dire au politique, sans que le juge ne puisse le faire à sa place, ce qui est, somme toute

, Voir également que c'est la terminologie retenue par la Cour européenne des droits de l'homme 25

O. L. En-ce-sens and . Bot, Le respect de la vie privée comme liberté fondamentale

, avec le raisonnement retenu par la Cour européenne des droits de l'homme. Ainsi, dans l'arrêt Godelli c. Italie, la Cour vise l'intérêt de la mère « à conserver l'anonymat pour sauvegarder sa santé en accouchant dans des conditions médicales appropriées n'est pas sans lien avec l'intérêt général qui s'attache à la préservation de la santé de la mère