Democracy: A Persian Invention? - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens Année : 2012

Democracy: A Persian Invention?

Résumé

In Book 3 of Herodotus’ Histories, seven Persian noblemen discuss which form of government would best fit the empire. If we accept its dramatic date, 522 BCE, this scene offers the first example of a comparative definition of monarchy, oligarchy and democracy. It offers, even more strikingly, the very first description of the government of the many — a novel political order that will eventually be called a democracy. The power of the people, this quintessentially Hellenic thing, was then a Persian invention, an idea that occurred originally not to the masses of a polis, not to an Athenian demagogue, but to a relative of the Great King. In the course of the narrative, democracy will prove to be a unique form of government: the winning one. The Histories take up the challenge of recounting, and accounting for, a most improbable defeat, and for an even less foreseeable victory. The text does so not by preaching a morality of self-knowledge and self-control, but by exposing the realistic effects of different kinds of rule. Against the odds, democracy enhances and strengthens a small polis, Athens, making it grand and successful. Notwithstanding its immeasurable capabilities, the Persian monarchy fails. The turning point is the battle of Salamis, a prowess of the dêmos. A theatrical pause, in the narration of how the Great Kings came to prepare their campaigns against Greece, the debate offers a counterfactual explanation to historical events, in terms of political theory. This is, I will argue, the effect of the scene on the Histories.
Au livre 3 des Histoires d’Hérodote, sept gentilshommes, appartenant à l’élite perse, discutent de la forme de gouvernement qui serait la plus adaptée à l’empire. Si nous en acceptons la date fictionnelle, 522 avant notre ère, cette scène offre le premier exemple d’une définition comparative de la monarchie, de l’oligarchie et de la démocratie. Nous y rencontrons aussi la première description du gouvernement du plus grand nombre — un ordre politique qui finira par être appelé « démocratie ». Le pouvoir du peuple, cette chose typiquement hellénique, nous est donc présenté comme une invention perse : l’idée en serait venue non pas aux masses d’une polis, ou à un démagogue athénien, mais à un proche du Grand Roi. Au cours du récit, la démocratie se révélera être une forme unique de gouvernement : celle qui fait gagner la guerre. Les Histoires relèvent le défi de reconstruire, d’une part, une défaite qui était hautement improbable et, d’autre part, une victoire qui était encore moins prévisible. Tout en racontant ces faits, le texte en rend compte. Le narrateur ne prêche pas une morale de la maîtrise de soi, mais expose les effets réalistes de différents types de gouvernement. Contre toute attente, la démocratie fait progresser et renforce une petite cité, Athènes, en lui apportant croissance économique et puissance militaire. Malgré ses immenses ressources, la monarchie perse échoue. C’est la bataille de Salamine, succès éclatant du dêmos, qui fait tout basculer. Tout en aménageant une pause dramatique, dans la reconstitution des préparatifs des campagnes de Grèce, le débat offre une explication contrefactuelle à des événements historiques, en termes de théorie politique. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’effet de la scène sur les Histoires.
Loading...

Dates et versions

halshs-02097532, version 1 (12-04-2019)

Identifiants

Citer

Giulia Sissa. Democracy: A Persian Invention?. Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens, 2012, N.S.10, pp.227-261. ⟨10.4000/books.editionsehess.2745⟩. ⟨halshs-02097532⟩
89 Consultations
0 Téléchargements
Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
comment ces indicateurs sont-ils produits

Altmetric

Partager

Gmail Facebook Twitter LinkedIn Plus