« La descente dans les Enfers du temps chez Thomas Mann, André Gide et Jules Romains » - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2017

« La descente dans les Enfers du temps chez Thomas Mann, André Gide et Jules Romains »

Résumé

“La descente dans les Enfers du temps chez Thomas Mann, André Gide et Jules Romains” [“The Journey into the Underworld of Time in Thomas Mann, André Gide and Jules Romains”], Frédérique Toudoire-Surlapierre and Augustin Voegele (Eds.), L’Art, machine à voyager dans le temps [Art as a Time Machine], Fabula – Les colloques [Fabula – The Symposiums], 2017. (Symposium. University of Haute-Alsace, 22-25/03/2017.) Die Geschichten Jaakobs, Perséphone, Violation de frontières: three texts which, by narrating or staging a catabasis, invite us to compare the mythical and literary uses of time. Despite the obvious dissimilarities between these works, Mann, Gide and Romains all share the same concern: that of putting mythical temporality to the test of modernity, a modernity that can be as insituated (and euphoric, albeit deadly) – in Mann’s case – as well as intimate (and anxious) – in Gide’s case – or historical (and unfortunate) – in Romains’ case.
Les Histoires de Jacob, Perséphone, Violation de frontières : trois textes qui, narrant ou mettant en scène une catabase, invitent à confronter les usages mythique d’une part et littéraire d’autre part du temps. Certes, les usages du mythe propres aux trois écrivains qui ont retenu notre attention sont loin d’être semblables. Pour Thomas Mann, la narration littéraire (au sens très large du terme) réveille et révèle la puissance archétypique du mythe : au fond, le présent éternel de la narration dont parle Mann n’est pas loin de se confondre avec la « vérité figurale » de la fiction, qui produit des scénarios décontextualisables et par suite perpétuellement modernes. André Gide, de son côté, en croisant le mythe de Perséphone et la parabole du grain de blé, fait l’éloge d’un régime temporel qui n’est ni celui de l’éternité, ni celui du temps cyclique, mais celui d’un temps libérateur qui autorise l’homme à se métamorphoser, non tant pour se rejoindre lui-même que pour échapper à l’emprise du soi, et à celle des autres. En somme, Gide célèbre une finitude temporelle qui est un gage de singularité et de modernité intérieure : le sujet gidien se renouvelle constamment, il est toujours en avance sur lui‑même. Quant à Jules Romains, il se déprend assez vigoureusement de la temporalité mythique, sa réécriture du mythe d’Orphée étant représentative d’un certain glissement (post)moderne vers des formes désabusées (sinon dysphoriques) de l’utopie et de l’uchronie. Néanmoins, malgré ces évidentes dissemblances, un même souci se fait jour chez Mann, Gide et Romains : celui de mettre la temporalité mythique à l’épreuve de la modernité, d’une modernité qui peut être aussi bien insituée (et euphorique, quoique mortelle) – dans le cas de Mann – qu’intime (et inquiète) – dans le cas de Gide – ou historique (et malheureuse) – dans le cas de Romains.

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Citer

Augustin Voegele. « La descente dans les Enfers du temps chez Thomas Mann, André Gide et Jules Romains ». Frédérique Toudoire-Surlapierre et Augustin Voegele. L'Art, machine à voyager dans le temps, 2017, ⟨10.5281/zenodo.8255955⟩. ⟨halshs-02086424⟩
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