La prise de Rome par Alaric en 410
Résumé
Les Grandes Invasions furent des bandes de dizaines de milliers de guerriers accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants : ils voulaient des terres pour y installer leurs familles, semer et labourer. Pour eux, l’Empire, leur puissant voisin, était un modèle et l’idéal de leurs rêves. Ils éprouvaient autant de respect fasciné pour ce monument que de convoitise pour ses richesses. Alaric, lui, non moins respectueux, voulait davantage : il voulait devenir le nouveau Stilicon et régner derrière le dos de l’empereur en titre. Quant aux empereurs, peu leur importait le sort des populations romaines chassées de leurs terres, ni la dilacération de leur Empire en royaumes germaniques nominalement vassaux : leur grande affaire était de conserver leur trône contre les prétendants ou usurpateurs : le grand ennemi d’Honorius ne fut pas Alaric, mais le contre-empereur qu’Alaric mettait en avant, Attalus. Quant aux réactions de l’opinion païenne et chrétienne, elles allèrent de la crainte apocalyptique à la relativisation de l’événement et à un romantisme politique et éthique, favorable au tiers-monde barbare.