, Or on voit bien que, si la notion de consentement est déjà problématique pour les adultes, elle est franchement aporétique pour les enfants (qu'est-ce que le consentement libre d'un enfant ?) et contradictoire juridiquement pour un mineur, qui par définition n'est pas co-auteur des lois. Si on reste dans ce cadre traditionnel par conséquent, aucune liberté égale, donc non-idiosyncrasique, n'e s t pensable pour l'enfant et pour l'adulte. Cette thèse ne permet pas de penser la citoyenneté de l'enfant autrement que sur le mode du devenir, et condamne nécessairement toute incitation à une plus grande participation des élèves à la vie de l'école et de l'établissement à n'être qu'une mascarade, une imitation de la participation civique sur le mode du «comme si», que les élèves ne tarderont pas à ressentir comme telle. Au mieux, la vie scolaire peut être l, la version française traditionnelle en effet, leur citoyenneté impose certes de traiter les enfants comme des sujets de droit, et même, comme l'écrit Kintzler, «les maîtres doivent avoir assez de grandeur pour ne voir en leurs élèves que des êtres de droit»

, Dans un premier temps, Renaut propose que l'enfant soit objet de droit, c'est-à-dire d'obligations de la part de ses parents et de l'État, juridiquement imputables en cas de manquement, plutôt que sujet du droit. Mais s'inspirant d'une réflexion sur le statut des animaux, ce modèle ne permet pas de bien distinguer l'enfant de l'animal de ce point de vue, et de faire droit à la spécificité de l'enfant mineur, futur adulte. Renaut recule donc devant cette possibilité qu'il juge cependant «séduisante» et «élégante» (id, pp.353-356