, Cette mutation s'est traduite dans l'envolée de tous les types de condamnations pour crimes sexuels dans la statistique judiciaire à partir des années 1980, à l'exception précisément des viols en réunion. Enfin, le seul indice fourni par les enquêtes de victimation dément lui aussi l'idée d'augmentation dans le temps dans la mesure où les jeunes femmes actuelles ne dénoncent pas davantage de faits que ne le

. Ph, R. Robert, and . Zauberman, Mesurer la délinquance, Presses de Sciences Po, 2011.

V. , L. Goaziou, and L. Viol, Aspects sociologiques d'un crime, La Documentation française, 2011.

L. Mucchielli, Des peurs, des chiffres, des faits, Fayard, 2011.

M. Jaspard, Ce constat est à rapprocher de celui qui concerne plus globalement la délinquance des jeunes 19 . L'affirmation selon laquelle les délinquants sont « de plus en plus jeunes et de plus en plus violents » est en effet l'un des plus vieux et des plus répandus poncifs du débat public français. L'un des plus vieux car il remonte au milieu du 19ème siècle et se répète de génération en génération 20 . L'un des plus répandus car on le retrouve non seulement au coeur des discours sécuritaires cherchant en permanence à dramatiser la situation (pour mieux imposer leurs « solutions, Les Violences envers les femmes en France. La Documentation française, p.220, 2003.

. Souvent, cette affirmation vient en effet fournir l'illusion d'une explication face à la fatigue professionnelle et au sentiment d'impuissance qu'éprouvent logiquement ceux qui prennent

L. Mucchielli and «. , évolution de la délinquance des mineurs et de son traitement pénal, Les Cahiers Dynamiques, p.1, 2013.

J. Yvorel and . De, Gavroche aux blousons noirs : la construction de la délinquance juvénile comme problème public, La délinquance des jeunes, 2015.

L. Mucchielli, « Des délinquants 'de plus en plus jeunes et de plus en plus violents' : sociologie d'une prénotion, p.1, 2017.