P. Sweynheym, ème s.) 39 m'a retenue un certain temps ; sans entrer dans le détail de la démonstration, mes recherches ont obéi au principe de comparaison systématique, lorsqu'il y en a plusieurs, de la première édition de l'Altercatio par un éditeur, et de la dernière (ou de l'une des dernières, sinon des autres) par ce même éditeur. J'ai donc confronté, entre elles et les unes avec les autres, les éditions d'Erasme de 1516 et de 1553, les éditions de Vittori de 1564/1565, de 1578 et de 1579, l'édition de Martianay (Mauristes) de 1706, les deux éditions de Vallarsi de 1734/1735 et de 1766/1772, les deux éditions de Migne (Patrologie Latine) de 1845 et de 1864/1865. Cette enquête a permis de mieux connaître la manière dont procèdent les différents éditeurs : reprise du texte de l'édition précédente, corrections, leçons nouvelles à la lumière de manuscrits, hypothèses, belles intuitions (ou inversement mauvaises leçons) promises à un bel avenir, notes de plus en plus élaborées, argumentum de plus en plus riche et de plus en plus précis, organisation progressive du texte (capitulation, références scripturaires, littéraires, remarques textuelles?) ou ajout d'erreurs typographiques d'une édition à l'autre. Parmi les résultats-plus nombreux qu'on ne le pense-intéressants ou inattendus, deux méritent d'être signalés : l'édition d'Erasme de 1516, qui s'est appuyée sur celle de Sacon de 1513, a servi à Sacon pour apporter des corrections à l'Altercatio dans son édition de 1518 ! Le Sorbonicus qu'évoque Martianay n'est autre que le manuscrit Z8 ! Afin de préciser l'histoire du texte de l'Altercatio, j'ai mentionné les traductions 40 : celle de Tigeou de 1573-que j'ai mieux située dans son contexte à l'aide des ouvrages de Pelt, Meurisse et Cullière-, celle de Bareille de 1878, auxquelles j'ai ajouté la traduction de Collombet de 1842, et une unique traduction anglaise de 1892. Pour compléter cette liste, il faut signaler une traduction roumaine découverte plus tard lors d'une visite à l'université de Bucarest-et que j'indique dans le volume destiné aux Sources Chrétiennes-, celle de D. Negrescu de 1999 (sur laquelle j'aurais bien du mal à émettre un avis faute d'en connaître la langue). Ces différentes études ont conduit à élaborer une édition « majeure » de l'Altercatio assez différente dans sa forme de l'édition de la Thèse : dans l'apparat critique négatif sont retenus les onze témoins (déjà sélectionnés dans la Thèse), les deux incunables de 1468, les éditions d'Erasme de 1516 (non plus celle de 1553), de Vittori de 1565 (non plus celle de 1579), celles de Martianay (1706), de Vallarsi (1734/1735) et de Migne (1845), est très proche des manuscrits recentiores du groupe de E, en particulier de E5. Cette édition a été copiée, à son tour, par deux manuscrits (Q3 et Q10) 37. Enfin, les deux traditions textuelles transmises par ces incunables de 1468 ont donné naissance au texte de l'Altercatio de Sacon de 1508 (repris, à plusieurs variantes près, en 1513), qui en a fait une synthèse corrigée 38. Après l'étude des incunables et de leur postérité, l'étude des éditions modernes, vol.13, pp.16-18

. Ib, , pp.68-83

. Ib, , pp.83-91

. Ib, , pp.91-122

;. *. Ib, P. Les, and . Historique, Jérôme et la traduction des livres bibliques, pp.383-406

G. Trilingue-(latin and ). Hébreu, Au vu des traductions grecques d'Aquila, Symmaque, Théodotion et des Septante, Jérôme préfère en revenir à l'original hébreu, à l'Hebraica ueritas (vérité hébraïque), ce qui oriente généralement ses choix de traduction. Il commence par réviser les Évangiles à la demande de l'évêque de Rome Damase (383/384), puis, établi dans son monastère de Bethléem à partir de 386, il entreprend une traduction sur l

. Samuel-rois, Judith (399), Esther (404-405 ?), Job (avant 394), Psaumes (390-392), les trois livres de Salomon (398), Isaïe (avant 393), Paralipomènes, pp.394-395

, Psaumes (c. 386-390), les trois livres de Salomon (386-389), tout en réfléchissant sur le canon biblique. Ces traductions latines, faites de 386 à c. 406, avec celles de Rufin le Syrien, complétant et finissant l'oeuvre de Jérôme, Il révise aussi certains livres sur le grec : Paralipomènes (386-389), Job, pp.386-389

, Nous nous sommes mis d'accord sur le thème que j'ai proposé : les Préfaces de Jérôme aux livres de la Bible. À ma grande surprise-et pour notre plus grande joie-la Collection des Sources Chrétiennes, qui n'accepte d'ordinaire que des oeuvres complètes et non des florilèges, a accueilli d'emblée positivement notre projet. Notre aventure, aussi érudite que sympathique, a duré dix ans, facilitée par la création d'un Google-Group « Préfaces de Jérôme » et le recours progressif aux outils de suivi des modifications : nous nous sommes partagé la tâche (traductions, relectures, recherches diverses, rédaction de l'introduction et des notes, reprise de l'apparat scripturaire, avec toutes les difficultés et les retards qu'on peut imaginer) pour élaborer, avec cette méthode innovante et hautement collaborative, un volume qui a, 12 mars 2007) les membres du séminaire qu'il animait depuis 1991 ont décidé de poursuivre son oeuvre et son action. Ils ont été rejoints par d'autres désireux de participer à cette aventure intellectuelle 43

, voir A. CANELLIS (dir.), Jérôme, Préfaces aux livres de la Bible, pp.218-225, 2017.

B. Sur-ce-cliché-de and . Jeanjean, Pierre Jay ( ? 2/2/2019), à qui je rends hommage ici, et Laurence Mellerin, vol.11, p.11

, Exigitis enim ut librum Chaldeo sermone conscriptum ad Latinum stilum traham, LIBRVM utique TOBIAE, quem Hebraei de catalogo diuinarum Scripturarum secantes, his quae Apocrypha memorant manciparunt. Feci satis desiderio uestro

, Pour le détail et la récapitulation des éditions où figurent ces textes, voir SC 592, pp.244-247

R. Weber, B. Fischer, and J. Gribomont, Biblia sacra juxta vulgatam versionem, 1969.

M. and R. , Biblia Sacra iuxta Latinam Vulgatam uersionem ad codicum fidem, 1927.

I. Wordsworth, H. I. White, and H. F. Sparks, , pp.1889-1954

A. Canellis, A. Fiche-récapitulative-sur-le-«-système-duval-;-dans, R. Canellis, and . Courtray, Éditer et traduire saint Jérôme aujourd'hui dans la Collection des Sources Chrétiennes, Institut des Sources Chrétiennes, pp.19-25, 2007.

, SC, vol.592, p.227

, Pour plus de détails voir SC 592, pp.131-141

. Jérôme-aux-Évêques-chromace, S. Héliodore, . Dans-le, and . Seigneur,

, Vous réclamez en effet que je traduise en langue latine un livre rédigé en chaldéen , à savoir le LIVRE DE TOBIE, que les Hébreux ont retranché de leur catalogue des Divines Écritures et relégué dans ce qu'ils appellent les Apocryphes. J'ai satisfait à votre demande

, Biblia Sacra iuxta Latinam Vulgatam uersionem ad codicum fidem : pour Tobie, t. 8, p. 155 (cf. apparat critique et index codicum, p.154

J. Pour, La PL 29 (1846)-pour Tobie, c. 24, n. b ; pour Judith, c. 37 (cf. n. c. 37-38)-relève aussi la présence d'agiographa dans la plupart des manuscrits, et chez beaucoup d'éditeurs anciens ; mais elle se réclame du ms Bibliorum codex cartusiae Villae-Novae secus Avenionem pour lui préférer apocrypha. Outre le refus de croire à une contradiction chez Jérôme entre Pr. Reg. et Pr. Tob. et Jud., elle s'appuie pour Tobie sur l'autorité de nombreux uiri litterati (sans réf.) pour étayer ce choix que, nous est-il dit, Martianay fut le premier à opérer à partir de manuscrits (non précisés), le terme figure dans tous les manuscrits, sauf une seconde main de deux d'entre eux, Parisinus lat. 16720 et Parisinus, Mazarinaeus 5, tous les deux du XIII e s, p.35, 1920.

, Set quia apocrifa dicuntur dupliciter, illa scilicet de quorum ueritate dubitatur et illa de quorum auctore set non de ueritate, ideo hec interdum dicuntur agiographa, À propos du mot agiographa employé dans Pr. Tob., ce ms commente en note : id est apocrypha : scilicet agiografa dicuntur large (il dit de même pour Judith), pp.10-13, 1993.

, Église après bien des hésitations, furent manifestement l'objet d'une confusion de la part de copistes qui connaissaient mal, ou ignoraient totalement, la distinction entre les deux canons » 54. Ce travail sur les Préfaces de Jérôme aux livres de la Bible permet ainsi de mieux comprendre l'oeuvre du Patron des Traducteurs, notamment dans le domaine scripturaire. Il se veut pédagogique pour être utile et facile à utiliser par les biblistes, exégètes, Hiéronymiens ou non, en particulier par tous les curieux désireux de connaître l'histoire complexe mais passionnante du Livre. Enfin, troisième epérience d'une édition d'une oeuvre de Jérôme

I. and U. Historique,

, Toutefois la PCBE, comme l'a relevé A. Fürst 56 , distingue-à tort ou à raison ?-deux Praesidius ; le destinataire de Jérôme serait le second. Jérôme, dans sa réponse à Praesidius, révèle l'occasio de la lettre : il refuse-non sans emphase et ironie-d'accéder à la demande de Praesidius d'écrire-sans doute en vers-un éloge du cierge pascal. Il lui adresse une suasoire pour l'inciter à quitter Plaisance, le diaconat et à venir s'établir au désert-mais quel désert ?-en reprenant un certain nombre d'arguments de la Lettre 14 à Héliodore, Écrite entre 383 et 385-lors du Carême 384, fin mars, selon A. De Vogüe ? en 385 d'après Y.-M. Duval ? 55-, la lettre à Praesidius présente des parallèles avec l'Epistula 22 que Jérôme adressse à Eustochium, sans que l'on puisse vraiment déterminer si elle est antérieure ou concommittente à la rédaction de cette lettre, pp.150-157

, Epistula 18* (PL 30, 1845, c. 182-187) est une lettre dont l'authenticité n'est désormais plus discutée. C'est bien une lettre DE Jérôme comme l'a définitivement montré Dom Germain Morin qui en a donné la toute première-et 54 SC 592, Rejetée depuis Érasme dans les Spuria, l', pp.139-141

A. Vogüé, Histoire littéraire du mouvement monastique dans l'antiquité, vol.1, pp.223-226, 1991.

Y. Duval, J. «-;-de, A. Lössl, and C. Cain, Sur trois lettres méconnues de Jérôme concernant son séjour à Rome », Jerome of Stridon. Religion, Culture, Society and Literature in Late Antiquity, s/d, His Life, Writings and Legacy, pp.29-40, 2009.

Y. Duval-nouvelle-histoire-de-la-littérature-latine,

«. Hieronymus, HLL VI, à paraître chez C. H. Beck (Munich) et chez Brepols, vol.647, pp.122-293

A. Fürst and H. , Askese und Wissenschaft in der Spätantike, p.235, 2016.

, jusqu'à présent-la seule édition scientifique en 1913 58. C'est son texte qui a été repris dans la LLTA

Y. En-fait, . Duval, and . Dans-le-hll, ) présente une liste de 80 manuscrits. Parmi eux figurent 3 manuscrits anciens (9 ème-11 ème s.), que ne connaissait pas G. Morin : 9 ème siècle P : PARIS, BNF, Lat. 565, s. IX, f. 60-62v (mutilé ; des. § 4 : prata uernantia uidisti serta) Catalogue des manuscrits numérisé, Dom Morin a utilisé un seul manuscrit car il est ancien, du 9 ème s. d'après lui, qui suit « l'avis motivé du Dr Paul Lehmann » 59, vol.II, pp.198-199, 1939.

, MF 58694, s. XI, f. 1r-2v. En outre, j'ai déjà rencontré une vingtaine de ces manuscrits lors de mon édition majeure de l'Altercatio, ce qui permet déjà un premier classement-prudent-et l'élimination de certains manuscrits recentiores. La collation, en tout, d'une dizaine de manuscrits devrait déjà donner une idée de l'établissement du texte. On profite également de la mise à disposition en ligne, gratuite, d'un certain nombre de manuscrits, même s'il faut encore-hélas !-en commander un certain nombre, pour un montant parfois onéreux. Grâce aux mails, Seuls les folios 55-62 sont du 9 ème siècle. 10 ème siècle LEIDEN, Univ. , Voss. Lat. O.92, s. X, f. 15v-19v. Catalogue en ligne, vol.589

G. Morin, « Notices et communications, vol.3, pp.51-60, 1913.

, Art. cit. p, vol.53, issue.5