Des lettres impures ? Les lettres modernes, de l’institution à la consécration (1946-début des années 1980) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Histoire de l’éducation Année : 2011

Impure letters? Les lettres modernes, from instauration to consecration (1946–early 1980’s)

Des lettres impures ? Les lettres modernes, de l’institution à la consécration (1946-début des années 1980)

Résumé

Since 1946, in French universities, the training of teachers of French for general secondary education has followed two parallel paths - lettres modernes or lettres classiques (as a university course, lettres classiques is distinguished from lettres modernes by its heavy bias in favour of Latin and Ancient Greek. Both include French language and literature). Originally, after the Second World War, this duality – with no foreign equivalent – was a materialization of the double inheritance bestowed upon secondary education: higher primary education which nurtured lettres modernes, and secondary education stricto sensu, the bastion of lettres classiques. Constituting an original case, the duality of training of teachers of lettres long perpetuated the symbolic hierarchy which subordinated higher primary education to secondary education before the war and which restricted teachers of lettres modernes to inferior positions. As a reflection of the singular constraints imposed by secondary education on the French university system, the implementation and evolution of the lettres modernes and lettres classiques courses also present a striking vision of the strategies employed by professors to establish the position of their subject within the university. Together, the restitution of the different social, professional and cultural patterns of reasoning underlying the evolution of the group of teachers of French and the comprehension of their interactions, constitute the ambition of this study which is deliberately located at the intersection of areas of research which are all too often impervious to each other.
Depuis 1946, la formation des professeurs de français du second degré général emprunte, dans les universités françaises, deux voies parallèles : lettres modernes ou lettres classiques. À l’origine, cette dualité, sans équivalent à l’étranger, matérialisait le double héritage recueilli par l’enseignement du second degré au sortir de la Seconde Guerre mondiale : le primaire supérieur, berceau des lettres modernes, et le secondaire stricto sensu, bastion des lettres classiques. Cas original, la dualité de formation des professeurs de lettres perpétua longtemps, dans le corps enseignant du second degré unifié, la hiérarchie symbolique qui subordonnait le primaire supérieur au secondaire avant guerre, cantonnant les professeurs de lettres modernes dans des positions subalternes. Reflet des contraintes singulières exercées par l’enseignement secondaire sur le système universitaire français, la mise en place et les évolutions des cursus de lettres classiques et modernes offrent aussi un aperçu saisissant sur les stratégies employées par les universitaires pour asseoir la position de leur discipline dans l’université. Restituer les différentes logiques sociales, professionnelles et culturelles qui sous-tendent l’évolution du groupe des professeurs de français, et comprendre leurs interactions, telle est l’ambition d’une étude qui se situe délibérément à la croisée de champs de recherche trop souvent étanches.

Dates et versions

halshs-01999604 , version 1 (30-01-2019)

Identifiants

Citer

Clémence Cardon-Quint. Des lettres impures ? Les lettres modernes, de l’institution à la consécration (1946-début des années 1980). Histoire de l’éducation , 2011, 129, pp.39-84. ⟨10.4000/histoire-education.2299⟩. ⟨halshs-01999604⟩
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