Résumé : La mascarade caractérisée par des inversions sexuelles et politiques a souvent été appréhendée comme une survivance païenne en terre d'Islam. Ainsi, lors de la période coloniale, de nombreux travaux s'intéressant à l'Afrique du Nord ont essayé de séparer les rituels et les pratiques populaires de l'orthodoxie musulmane, voyant dans ces pratiques les résurgences d'une ancienne religion. Une relecture des rituels-et notamment de la mascarade et du sacrifice musulman « Aid El Kébir »-à la lumière de certains travaux, notamment ceux de Abdallah Hammoudi, révèlent au contraire les articulations nécessaires entre orthodoxie et rituels populaire.