A. , «. Hommage-À-victor, and . Hugo, , pp.134-135

A. and P. N°, ALAIN, Propos, vol.2, p.757, 1928.

A. Fraternité-difficile, ALAIN, Propos, vol.1, p.1236, 1934.

A. , «. Hommage-À-victor, and . Hugo, , p.128

, Ici la prose convient ; mais encore faut-il qu'elle garde quelque chose de la hauteur épique. D'où cette prose surabondante, qui cherche encore la strophe, l'écho, la rumeur qui deviendra verbe. Mais toutefois, dans le procès de l'homme, sobre et serrée, comme avare du bien. Et voilà Jean Valjean

, dans la prose des Misérables ? À quoi tient cette « hauteur épique » ? Précisément, semble-t-il, au caractère absolu de la morale hugolienne telle que l'incarnent Mgr Bienvenu puis Jean Valjean. Les Misérables utilisent donc apparemment les ressources de la prose, mais c'est au service d'un discours moral qui, lui, ne peut être réellement assumé qu'en poète-et en retour cette dimension épique et poétique du roman infléchit son écriture

. Hugo-orateur-politique and . Hugo, romancier sont donc encore des poètes (pour le pire et pour le meilleur, respectivement) : être poète désigne donc davantage qu'une simple pratique des vers, mais bien aussi une dignité, une majesté, une hauteur morale particulières

, Comme nous l'avons suggéré plus haut, l'une des questions essentielles est peut-être de savoir qui représente aux yeux d'Alain la figure par excellence du poète

. Valéry, La réponse paraît claire : la découverte de Valéry a été pour lui, de toute évidence

«. Hommage-À-la-poésie, ». , C. Qui, and . Significatif, Il n'empêche : bien que son titre ne l'indique pas, l'« Hommage à Victor Hugo » de 1935 est aussi, très largement, un hommage à la poésie-mais à une poésie qui, dans ce cas, n'est que rarement superposable à celle dont il avait cru pouvoir dégager l'essence à partir de sa lecture de Valéry. L'« Hommage à Victor Hugo » de 1935 est un éloge sans réserve ; un propos, comme on l'a vu, l'en avait justifié en indiquant que « Hugo doit être tout condamné par un parti, tout sauvé par l'autre ». Alain, homme de gauche, antifasciste

;. Id, . Alain, and . Le-gobe-mouches, L'annexion des Misérables à la poésie est plus généralement un topos critique, beaucoup d'auteurs étant désemparés face à ce roman-monstre qui correspond si mal au paradigme balzacien et que l'on cherche du coup à tirer vers un autre genre. Rimbaud déjà, dans la « Lettre du voyant », écrivait que « Les Misérables sont un vrai poème » (c'est lui qui souligne) (Arthur RIMBAUD, lettre à Paul Demeny du 15 mai 1871, Cette idée d'un Hugo poète dans Les Misérables était déjà allusivement exprimée dans un propos de 1928, vol.1, p.236, 1928.

, ni de l'intérêt d'arrêter la marche du lecteur ; l'influence physique du poème sur le lecteur n'est plus pensée selon le paradigme du « chant » (lyrique) mais bien selon le paradigme du mouvement vers l'avant (épique, selon l'emploi qu'Alain fait de cet adjectif). Alain, quand il se penche sur Hugo, parle essentiellement de son oeuvre de l'exil et d'après

, Quatre Vents), en passant par les grands poèmes posthumes. C'est ce Hugo-là qui est au coeur de sa réflexion sur la poésie, parce que c'est, en fait, avec lui qu'il a des affinités idéologiques (politiques et philosophiques)

A. Est-sensible-au-libéralisme-de and H. , à sa morale déontologique, à sa foi dans l'homme, à son refus farouche de toute oppression ; la lecture qu'il en donne n'est peut-être pas absolument convaincante sur tous les points (il va peut-être un peu loin dans sa laïcisation de l'idée de Dieu), mais elle l'est assez largement et elle porte témoignage d'une compréhension intime du poète par le philosophe. À ce titre, Alain est l'une des grandes victimes ou l'un des grands bénéficiaires de cette séduction

, Alain semble tenter une lecture valéryenne de Hugo et cherche à utiliser l'exemple hugolien en vue d'une approche techniciste de la poésie-dans ce cas, le philosophe évoque les « Djinns », dans Les Orientales, ou bien tels jeux d'écolier relevant de l'écriture à contrainte, et non de l'oeuvre ultérieure (voir par exemple ALAIN, propos n° 620, Signalons pour être complet qu'il y a bien encore, dans les années trente, quelques textes où, vol.2, p.41, 1935.