Incarner le peuple souverain : les usages de la représentation-incarnation sous la Seconde République - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Raisons politiques Année : 2018

Embodying the sovereign people: uses of embodiment representation under the Second French Republic

Incarner le peuple souverain : les usages de la représentation-incarnation sous la Seconde République

Résumé

Embodiment representation does not disappear with the triumph of representative government, founded in principle solely on mandate representation. Under the July monarchy, conservatives and republicans made use of both the logic of the mandate and embodiment. In 1848, the Constituent Assembly, elected by universal male suffrage, against the people of Paris, established itself as the only one capable of embodying the people, bypassing the inclusive logics of mandate representation. But it was quickly competed by the President of the Republic, Louis Bonaparte, elected by direct universal male suffrage in December 1848. On the common basis of the exclusion of the people, two conceptions of embodiment then entered in conflict: the Assembly relied on an identity of composition with the nation to defend parliamentary embodiment; the president, wielding the Napoleonic reference, deployed a plebiscitary conception of embodiment, based on an identity of feeling with the people. Faced with these two institutions, two other forms of embodiment emerged that aimed to include the people politically: the social-democrats of the Mountain implemented, through the party, a partisan embodiment which relied on an identity of opinion with the people; the nascent labour movement built, with the association, a form of corporative embodiment, based on an identity of condition.
La représentation-incarnation ne disparaît pas avec le triomphe du gouvernement représentatif, fondé en principe sur la seule représentation-mandat. Sous la monarchie de Juillet, conservateurs et républicains font usage à la fois des logiques du mandat et de l’incarnation. En 1848, l’Assemblée constituante élue au suffrage universel masculin, face au peuple de Paris, s’impose comme la seule capable d’incarner le peuple, outrepassant les logiques inclusives de la représentation-mandat. Mais elle se trouve rapidement concurrencée par le président de la République, Louis Bonaparte, élu au suffrage universel masculin direct en décembre 1848. Sur la base commune de l’exclusion du peuple, deux conceptions de la représentation-incarnation s’affrontent alors : l’Assemblée s’appuie sur une identité de composition avec la nation pour défendre une représentation-incarnation parlementaire ; le président, maniant la référence napoléonienne, déploie une conception plébiscitaire de la représentation-incarnation, fondée sur une identité de sentiment avec le peuple. Face à ces deux institutions, deux autres formes de représentation-incarnation se font jour qui visent à inclure politiquement le peuple : les démocrates-socialistes de la Montagne mettent en œuvre, par le parti, une représentation-incarnation partisane qui s’appuie sur une identité d’opinion avec le peuple ; le mouvement ouvrier naissant construit, avec l’association, une forme de représentation-incarnation corporative, fondée sur une identité de condition.
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halshs-01979537 , version 1 (13-01-2019)

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Citer

Samuel Hayat. Incarner le peuple souverain : les usages de la représentation-incarnation sous la Seconde République. Raisons politiques, 2018, 72, pp.137-164. ⟨10.3917/rai.072.0137⟩. ⟨halshs-01979537⟩
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