, Ukraine centrale o? ? elle pourrait efficacement contribuer au redressement de l'agriculture dans la r?publique ?93. Le Sovnarkom de l'URSS retint le chiffre de 30 000 personnes, mais par la suite il s'av?ra que pr?s de 33 000 furent effectivement replac?es en Ukraine et cette op?ration, qui entra?na de nombreuses difficult?s logistiques, concentra l'essentiel de l'?, employ?es dans l'industrie foresti?re, en proposant que cette population soit plac?e dans les sovkhozes d

D. Nikolaevsk and O. Kharkov, chacune de ces r?gions ayant accueilli quelques milliers d'entre eux (2 000 en moyenne mais jusqu'? 4 500 dans les oblasti du sud de la r?publique comme ? Kherson)95. Autrement dit, ces op?rations corres pondaient ? un placement de main-d' uvre dans des zones d?ficitaires, lib?r?es seulement quelques mois auparavant, qui pouvaient servir, de tous ces points de vue, de test d'int?gration ? long terme des Polonais, ce que sugg?rait ?galement l'argu mentaire pr?sent? par l'Union sur l'int?r?t des transferts, D'apr?s les nombreux rapports ?tablis sur ces d?placements internes, ceux-ci ?taient apparent?s, dans l'esprit des dirigeants, aux tr?s vastes mouvements de r??vacuation des Sovi?tiques, r?fugi?s dans les territoires de l'Est ? partir de juin 1941

, Parall?lement ? la r?alisation, entre mai et l'automne 1944, des transferts internes, la nouvelle donne sur le front de l'Ouest acc?l?

, Arm?e rouge ? l'ouest eut en particulier pour effet de r?actualiser la question de la citoyennet? de ces militaires, parvenus en Pologne orientale en lib?rateurs. C'est ? leur intention que fut ?dict?, l'ukaz du Presidium du Soviet supr?me du 22 juin 1944 relatif aux droits d'acqu?rir la citoyennet? polo naise. Ce document mentionnait les militaires de nationalit? polonaise et leurs familles, r?sidents d'Ukraine et de Bi?lorussie occidentale au 29 novembre 1939, ainsi que les individus ayant contribu? ? la lutte pour la lib?ration de la

F. Garf, , vol.7523

, via le commandement militaire polonais ? la commission ad hoc91 du Presidium du Soviet supr?me de l'URSS, sachant -pr?cisait l'ukaz -que celle-ci comprenait des membres de l'Union des patriotes polonais (UPP)98. Ceux-ci furent donc directement associ?s ? la prise de d?cision sur les attributions de la citoyen net? polonaise99. L'exclusion, parmi les ayants droit, des ? Polonais-Lituaniens ?, prononc?e en mai 1942 par le vice-commissaire du NKID, fut abolie par un ukaz du Presidium du 14 juillet 1944 qui ?tendait le b?n?fice des conditions d'acc?s ? la citoyennet? polo naise aux r?sidents de Lituanie100. Cette concession, premi?re d'une s?rie, annon ?, La proc?dure indiqu?e se r?f?rait implicitement ? la loi du 12 ao?t 1938 en pr?ci sant que le changement de citoyennet? s'effectuait par requ?tes ? adresser directe ment ou

, En se basant sur la localisation, en septembre 1944, des populations concern?es, les accords excluaient de fait les anciens d?port?s. L'objectif poursuivi d'homog?n?i sation ethnique des territoires contest?s ?tait clairement d'anticiper le changement 97. La Commission ? pour l'examen des questions d'entr?e, de r?ception et d'exclusion de la citoyennet? sovi?tique ? avait fait l'objet d'une r?organisation par d?, ethniques ? de populations frontali?res. Les accords pass?s en septembre 1944 entre les r?publi ques sovi?tiques d'Ukraine, de Bi?lorussie et de Lituanie, d'une part, et le Comit? polonais de lib?ration nationale (PKWN), de l'autre, pr?voyaient en effet le trans fert vers la Pologne des populations de nationalit? polonaise et juive r?sidentes des r?gions frontali?res ainsi que celui des Ukrainiens, Bi?lorusses, Russes et Ruth?nes r?sidents des r?gions frontali?res de Pologne vers les r?publiques sovi?tiques101

A. P. Pavlov, NKID, membre du coll?ge), Beljaev (NKID

F. Garf, , vol.7523

, Entr?rent dans la commission H. Wolpe, A. Juszkiewicz et I. Kuczynska. AAA, ZPP, pr? sentation historique

, Mais contrairement aux notes de mars et mai 1942 qui concernaient tous les individus de nationalit? polonaise, anciens citoyens des r?publiques baltes, l'ukaz de 1944 ne se r?f?rait qu'aux Polonais de Lituanie qui ?taient, de fait, les seuls sauf exception ? ?, GARF, f. 7523, op. 10, d. 69a, 1.5

F. Garf, 3, d. 1400,1.8-44, accord du 9 septembre entre le PKWN et la r?publi que d'Ukraine, accord du 9 septembre entre le PKWN et la r?publique de Bi?lorussie

, Il faudra dans les faits plus de deux ans pour r?aliser le transfert de plus d'un million de personnes vers la Pologne103. Les accords de septembre 1944 t?moignaient, apr?s l'?re des restrictions ethni ques, d'un changement important dans la conception des populations polonaises auxquelles ?taient d?sormais associ?s les juifs. Cet ?largissement, qui m?riterait d'?tre resitu? dans le contexte plus vaste de l'appr?hension de la question des juifs par le pouvoir sovi?tique, fut li?, dans le cas des Polonais, ? l'influence de l'Union des patriotes. L'organisation, qui comptait de nombreux juifs ? la fois parmi ses repr?sentants et ses simples membres, venait, en juillet 1944, d'officialiser leur pr?sence par la cr?ation au sein de l'appareil central d'un ? Comit? d'organisation des juifs polonais en URSS, officiel du trac? des fronti?res en pla?ant les acteurs nationaux et internationaux devant le fait accompli. Mais cette d?cision prise avec le PKWN, ce comit? pro sovi?tique issu en partie de l'Union des patriotes polonais et, ? cette date, pratique ment inconnu en Pologne m?me, qui intervenait alors qu'une partie importante du territoire polonais ?tait encore occup?e par les Allemands, fut loin d'?tre imm?dia tement effective102

, Les nombreuses instructions qui suivirent les accords de septembre 1944 pour l'enregistrement des candidats au d?part et l'accueil des nouveaux arrivants ne contenaient aucune indication concernant le changement de citoyennet?, fait qui ne sera relev? que plus d'un an apr?s, en octobre 1945, qui ?tait alors inquiet surtout des modalit?s d'enregistrement des Ukrai niens transf?r?s en URSS de Pologne106

, Ukraine et les rapports p?riodiques pr?sent?s au CC du PC ukrainien dans cette p?riode insis taient tous sur la r?ception tr?s d?favorable de la perspective des transferts, con?us th?orique ment sur la base du volontariat. Centrarnyj gosudarstvennyj arhiv obscestvennyh ob, Le 11 d?cembre 1944, seules 4 200 personnes avaient ?t? effectivement ?vacu?es d'

K. Sur-l'histoire-de-ces-transferts, R. .. Kersten, . Op.-cit.-;-j, and . Czerniakiewicz, Repatriacja ludnosci polskiej z ZSRR wlatach, 1944.

S. Ciesielski, Przesiedlenie ludnosci polskiej z kres?w wschodnich do Polski, 1944.

A. Glowacki and O. .. , Le fonds de l'UPP ne contient aucun dossier sur ce comit? et la pr?sentation de l'inventaire ne fait que mentionner son existence sans apporter aucun ?l?, p.55

, 837 juifs partirent de Bi?lorussie parmi les 231 152 Polonais ?vacu?s ; 2 284 juifs partirent de Lituanie sur un total de 171 158 ?vacu?s ; 810 415 personnes furent ?vacu?es d'Ukraine, mais les autorit?s r?, Selon les bilans g?n?raux des ?vacuations frontali?res, 4

, Les formulaires d'enregistrement ne comprenaient pas de rubrique sur la citoyennet?. rapatriements des ? ?migr?s ?uo. Fin janvier 1945, la conf?rence tenue par l'Union ? Moscou aborda longuement la question du nouveau trac? des fronti?res orientales de la Pologne, fournissant aux repr?sentants locaux l'argumentaire n?cessaire ? la justification de la perte de ces territoires et ?, l'id?e d'un retour

, L'actualit? des retours

, URSS et le Gouvernement provisoire d'unit? natio nale de la r?publique de Pologne, s'inscrivait dans le cadre d'une relation ?tatique bilat?rale clairement ?tablie dans les textes, vacuations ? et introduisait dans la d?finition des b?n?ficiaires un nouveau paragraphe concernant ? les indi vidus de nationalit? polonaise et juive, citoyens polonais jusqu'au 17 septembre 1939 et r?sidents des autres r?gions de l'URSS ? (les premiers b?n?f?caires ?tant, rappelons-le, les r?sidents des r?gions occidentales des r?publiques frontali?res)112

, L'accord du 6 juillet conduisit ? la cr?ation rapide d'une Commission bilat?rale charg?e des ?vacuations113

, Alors que les populations fronta li?res furent surtout confront?es ? la suspicion obsessionnelle de ? nationalisme ? lors des contr?les au d?part, les ex-d?port?s eurent principalement ? affronter, une fois encore, la tyrannie administrative de l'enregistrement et de l'exigence de preuves identitaires. L'accord sur les ?vacuations fut, en effet, imm?diatement pr?c?d? le 5 juillet de l'ukaz du Presidium du Soviet supr?me sur le droit des indi vidus de nationalit? polonaise et juive ? ? sortir de la citoyennet? sovi?tique ? qui, dans son paragraphe 3, r?it?rait l'obligation de pr?senter la requ?te ? la commission 110. Dans cette p?riode, la grande difficult? des autorit?s ukrainiennes ?tait la pr?sence, en nombre infime, de membres des d?l?gations polonaises locales charg?es d'enregistrer les can didats au d?part et qui s'av?, La voie ?tait d?sormais ouverte pour l'organisation des retours, du moins th?ori quement, car le processus de sortie de l'URSS repr?senta pour les anciens d?port?s une nouvelle course d'obstacles impr?visibles, pp.41-46

. Aaa and . Zpp, , pp.14-15

F. Garf, , vol.9415, pp.59-64

, Le fonctionnement de cette commission bilat?rale ?tait en r?alit? tr?s in?galitaire car elle accordait aux Sovi?tiques un droit de regard sur le fonctionnement de la d?l?gation polonaise qu'elle ne reconnaissait pas ? l'autre partie. Figuraient, dans la d?l?, Dobrovols kij (repr?sentant du Narkomfin), Sarov (repr?sentant du Narkomtorg), Miterev (charg? des questions sanitaires), vol.374, pp.10-12

, D'apr?s le texte, la proc?dure s'appliquait ? l'ensemble des candidats ? l'?vacuation, mais dans les faits elle ne concerna que les anciens d?port?s, les formalit?s administratives de d?part des populations fronta li?res ayant ?t?, d?j? d?finies et mises en pratique depuis l'automne, 1944115.

, L'application de l'ukaz du 5 juillet 1945 revenait ? proc?der ? une vaste op?

, Dans un premier temps, c'est le NKID, en collaboration avec la commis sion du Presidium du Soviet supr?me, qui, d?but ao?t, d?finit la marche ? suivre. Les comp?tences dans l'organisation et le suivi de la proc?dure revenaient au NKVD. Les instructions relatives ? la formulation des demandes mettaient l'accent sur la n?cessit? de fournir ? l'appui de la requ?te des documents prouvant l'ancienne suj?tion polonaise et qui pouvaient ?tre de nature tr?s diverse, allant du passeport sovi?tique ? s'il ?tait mentionn? qu'il avait ?t? fourni sur la base d'un passeport polonais ? jusqu'? des attestations de fin d'?tudes, r?c?piss?s de paie ment d'imp?ts, livrets sanitaires et autres116. Aucun paragraphe n'abordait la ques tion de la nationalit? (polonaise ou juive) des ayants droit, ceux-ci n'?tant d?finis que par r?f?rence ? leur ancienne citoyennet, De juillet ? d?cembre 1945, les modalit?s de ? sortie de la citoyennet? sovi?tique ? donn?rent lieu ? de tr?s nombreuses correspondances transformant, au fur et ? mesure des consultations, instructions et contre-instructions, la proc?dure ?labor?e

, Celles-ci devaient transmettre ? l'administration centrale de l'OVIR (Otdel viz i registracija inostrannyh grazdan ? D?partement des visas et d'enregistrement des citoyens ?trangers) des listes nominatives mentionnant pr?cis?ment les r?f?rences des documents fournis dans les milices locales ? l'appui des requ?tes. Cependant, les instructions insistaient surtout sur l'efficacit? attendue des responsables locaux, l'examen des demandes devant ?tre achev? avant le 1er novembre 1945117. Cette exigence d'efficacit? fut sans doute ? l'origine de la l?g?ret? manifest?, Le 24 ao?t un prikaz de Berija ?tablit l'ordre interne de la proc?dure, transmise sous forme d'instructions d?taill?es ? toutes les administrations locales en charge du d?p?t des demandes

, Rappelons qu'en Ukraine d'o? partirent la majorit? des ?vacu?s frontaliers, les transferts concern?rent d'abord la popula tion rurale, enregistr?e sur des listes ?tablies par des d?l?gu?s ad hoc, et ce principe d'enregis trement d?s lors pr?vaudra. Les nombreux documents relatifs ? l'application de la proc?dure ne mentionnent jamais, sauf cas exceptionnel, de probl?mes relatifs ? l'identification des person nes. En revanche, l'enregistrement des biens des ?vacu?s fait l'objet de nombreuses correspon dances. Ces remarques ne valent cependant que pour l'Ukraine, les autorit?s des autres r?publi ques, 1467.

F. Garf, , vol.5446

F. Garf, , vol.9415, pp.65-66

, En effet, nombre de listes envoy?es ? l'OVIR ne portaient aucune indication des documents pr?sent?s et devaient pour cette raison ?tre r?ex p?di?es pour compl?ments118. En rappelant la nature des documents exig?s, le responsable pr?cisait qu'ils devaient ?tre traduits en russe et indiquait que les repr? sentants de l'Union des patriotes polonais ?, taire, du moins ? en croire les r?criminations que fit l'administration centrale ? ce sujet d?but octobre

, Jusqu'alors l'UPP n'avait ?t? explicitement sollicit?e, dans les formulaires des requ?tes, que pour attester du bien-fond? des demandes des ? combattants pour la libert? ? pr?sent?es ? la commission centrale119

, en fait la production de la preuve constituait un probl?me insoluble dans bien des cas et la centralisation de la proc?dure ne conduisait d?s lors qu'? un va-et vient de courriers sans lendemains

, Un mouvement de d?centralisation s'amor?ait pour rendre effectif le contr?le administratif. D'apr?s les directives du NKVD qui accompagn?rent cette r?orientation, la d?centralisation pr?sentait, entre autres, l'int?r?t de permettre de statuer sur les cas des ? sans-papiers ? en recourant aux archives des milices locales122. L'administration centrale en venait par l? ? reconna?tre sa propre respon sabilit?, Sovnarkom en vint ? modifier radicalement la proc?dure en exigeant des autorit?s r?publicaines la constitution de commissions sp?ciales pour l'examen des demandes121

. Comment, les mat?riaux des organes du NKVD sur la passeportisation de 1943 ou recourir aux rapports ?labor?s sur les lieux administratifs de d?tention lors de l'amnistie d'ao?t 1941. En cas d'absence de toute trace dans les administrations locales, des recherches devaient alors ?tre engag?es dans le Premier d?partement sp?cial (specotdel) du NKVD de l'URSS. S'agissant des personnes ?document?es? (dokumentiro vannye ljud?), il ?tait bien pr?cis?, cette fois-ci, exiger des preuves documentaires d'individus dont les docu ments avaient ?t? pr?c?demment confisqu?s ? Les directives du NKVD relatives ? la cr?ation des commissions sp?ciales concernaient longuement les ? sans papiers ? et indiquaient pr?cis?ment les d?marches ? suivre : utiliser

. C'est, dire les civils mentionn?s dans la loi de juin, 1944.

, La consultation des archives de l'OVIR fournirait un ?clairage compl?mentaire important sur la nature de cette impasse, sans doute ?

, Ces commissions devai ent comprendre le vice-pr?sident de Ylspolkom (dans le cas o? les commissions pouvaient ?tre cr??, es au niveau r?gional) ou du SNK de la R?publique f?d?r?e, l'

, Enfin les commissions ?taient somm?es de rendre compte de leur activit?

, La d?passeportisation effective

, Mais en fait un changement notoire ?tait en passe de s'effectuer ? travers l'introduction d'un nouveau paragraphe indiquant de confier aux commissions sp?ciales la t?che de statuer sur les sans-papiers, selon leurs convictions (usmotrenie)124. La d?cision administrative ?tait donc enti?rement d?l?gu?e aux instances r?gionales et r?publicaines, elle mettait fin au contr?le exerc? par le centre sur le fonctionnement des administrations locales et marquait le passage ? la phase massive de v?rification et de s?lection des partants125. La latitude laiss?e aux commissions pour statuer sur les citoyens polonais n'impliquait pas, cependant, l'abandon de l'exigence de preuves, La vigilance attendue des commissions dans la production de la preuve ?tait toujours officiellement rappel?e d?but d?cembre 1945 dans les projets de directives du NKVD soumis ? la d?cision de Kosygin

S. De, elle remplit effectivement cette t?che, comme l'indiquaient les instructions internes de son comit? directeur qui pr?cisaient que, dans ce cas de figure, le t?moignage de deux anciens citoyens polonais, confirm? par l'agent local de l'UPP, pouvait pallier le d?faut de preuve126. ? l'?vidence, l'adh?sion ? l'Union favorisait l'obtention de l'attestation, quand elle n'?tait pas conditionn?e par cette d?marche. C'est au cours de cette p?riode que l'Union enregistra le plus de membres, soit environ 70 % de la population adulte127. Faute d'?tre reconnue offi ciellement, l'autorit? du document ?tait, elle, fonction des relations entre les agents de l'UPP et l'administration locale qui, tout en ?tant in?gales, se caract?risaient n?anmoins dans la majeure partie des cas par une active collaboration128. La voie ?tait d?sormais ouverte pour consid?rer peu ou prou que les membres inscrits dans les listes de l'Union ?taient des anciens citoyens polonais et vice versa, cision locale et des interlocuteurs en pr?sence, le r?le de l'Union des patriotes polonais doit ?tre rappel? car, bien que le recours ? cette organisation ? titre de caution pour les sans-papiers n'ait pas figur? dans les direc tives centrales

A. Glowacki and O. .. , , p.59

, ne permettant pas de ce fait de se faire une id?e exacte des diff?rentes situations locales. C'est en Ukraine orientale que des entraves ont ?t? mises ? l'activit? de l'Union. Voir ?, Les archives des repr?sentations locales de l'UPP sont tr?s disparates et inexistantes dans certains cas

, comme les prison niers de guerre du camp alli? ou les civils intern?s, dont les d?lais de rapatriement avaient ?t? ?galement fix?s ? la fin de l'ann?e 1945. Or on constate pour les prison niers de guerre ce m?me revirement visant soudainement ? achever les rapatrie ments130. En cette fin d'ann?e, la direction stalinienne proc?dait ainsi ? un premier bilan g?n?ral de cette t?che, ? vrai dire immense, d'organisation des migrations de retours et prenait acte de la relative paralysie de son administration, formuler l'ordre imp?ratif d'acc?l?rer la proc?dure d'?vacuation129. Sans pr?juger des motifs sp?cifiques de ce ? changement ? concernant les ? anciens citoyens polonais ?, on peut n?anmoins le rapprocher d'autres mesures prises dans la m?me p?riode ? l'?gard de certaines populations

, D?s lors, parall?lement ? la v?rification des individus, la planification des retours se concr?tisa rapidement, tout en se heurtant encore ? des obstacles bureaucratiques

A. Ainsi, Seul le Kazakhstan se distinguait par l'absence de toute donn?e sur la conduite des v?rifications133. Dix jours plus tard, le nombre s'?levait ? 159 550, mais les commissions n'avaient statu? que sur 66 900 cas134. Le 11 janvier 1946, les d?l? gu?s sovi?tiques de la Commission centrale bilat?rale prirent de nouvelles mesures pour acc?l?rer, parall?lement aux contr?les des individus, la mise en uvre des rapa triements, 60 000 d?parts ayant ?t? alors programm?s pour le 1er mars135, qui avait ?t? charg? de pourvoir aux formulaires d'autorisation de sorties du territoire et qui avait fait ?diter 240 000 documents131, se vit oblig? par le NKVD de modifier les directives affairantes ? leur diffusion, 1941.

, de fait, c'est ce chiffre qui sera effectivement retenu et non les 240 000 avanc?s d'apr?s le nombre de formulaires ?dit?s. GARF,f.9401, terms 170 000 demandes sur les 180 000 pr?sent?es avaient ?t? contr?l?es par les commis sions et 34 480 citoyens polonais ?taient repartis vers leur patrie non sans avoir, 201810-02-09.

, Tout en reconnaissant que la majorit? des d?tenus ?taient des indi vidus ? sans citoyennet? ?, Kosygin, qui avait ?t? consult? ? ce sujet par la d?l?gation, conclut qu'il fallait assimiler ce nouveau contingent aux autres citoyens polonais vis?s par l'accord du 6 juillet 1945 et ne pas engager de proc?dure de v?rification sp?cifique ? leur ?gard137. La volont? d'achever le plus rapidement possible les rapa triements pr?valait d?cid?ment sur la pr?occupation de contr?, le qui avait marqu? la conception et la mise en uvre initiales du processus. L'imp?ratif d'efficacit? se traduisit, dans les rapports p?riodiques sur l'?tat comptable de la d?passeportisation et des rapatriements, par des r?sultats spectaculaires puisqu'entre d?cembre et juin 223 000 personnes avaient ?t? ? v?rifi?es ? et 222 000 ?taient parties. En ajoutant ? ces r?sultats la part des militaires, la somme des ?vacuations correspondait en fait approximativement au bilan de la passeportisation de 1943 qui avait ainsi fourni, dans un objectif a priori contraire, les param?tres de cette derni?re op?ration. ? ce stade, la d?l?gation sovi?tique de la Commission bilat?rale d?cida que les ?vacuations ?taient achev?es et la fermeture

?. Au-fil-de-cette-r?trospective and T. Qu, autorit?s sovi?tiques, se pr?sente non comme un concept qui d?finirait le lien de l'individu ? l'?tat, mais davantage comme une s?rie de mesures administra tives aux crit?res changeants, traduisant la position politique de la direction stali nienne ?, l'?gard des r?gions conquises, et plus g?n?ralement, sa volont? de contr?ler une nouvelle population

, La campagne de passeportisation de 1943 a mis th?oriquement fin ? l'?tat d'exception de 1941 sans pour autant revenir ? la position de l'ukaz de 1939 puisque d?sormais pr?s de 20 000 personnes ?taient reconnues comme citoyens polonais en vertu de leur lieu de naissance (la Pologne centrale et non les territoires annex?s). Le gouvernement sovi?tique en venait-il tardivement ? faire reposer le crit?re de citoyennet? sur le droit du sol ? La r?ponse fournie par l'?volution ult? rieure est ?videmment n?gative, et le sens m?me de cette op?ration de passeportisa tion appara?t a priori assez contradictoire dans son contexte imm?diat, puisque deux intentions oppos?es ?taient affich?es : celle d'int?grer une population par la confir mation de sa suj?tion sovi?tique, celle de la maintenir en situation d'ext?riorit? par la cr?ation d'un nouvel organe de m?diation. Mais cette opposition ne vaut que si l'on pr?te ? l'intention un projet clairement d?fini, ce qui n'?tait pas le cas. Per?ues ? travers leurs objectifs tr?s pragmatiques, les d?cisions de 1943 paraissent, en fait, assez coh?rentes au regard du tournant politico-militaire amorc? dans la p?riode et compte tenu de l'?mergence de nouveaux interlocuteurs polonais. La campagne de (re)sovi?tisation s'est pr?sent?e ? la fois comme un message politique de rupture ? l'?gard de 1'? alli? ? polonais et comme une op?ration de bilan de la situation des amnisti?s apr?s les d?parts de 1942. L'action administrative de 1943 a ainsi permis de dresser un ?tat des lieux statistique de cette population (localisation, composi tion ethnico-d?mographique et sociale), Elle a anticip? sur la d?cision prise, deux ans plus tard, d'?vacuer les anciens d?port?s vers la Pologne, mais l'a amplement configur?e par sa dimension op?ratoire, montrant ainsi le r?le d?cisif du syst?me d'enregistrement dans la formulation des actions engag?es au sommet de l'?tat. Con?us en 1945, les d?parts massifs des ? anciens citoyens polonais ? ont surtout r?sult? de l'encha?nement de diff?rentes logiques de d?placements : mise en mouvement de l'arm?e Berling, retour vers l'Ouest des ?vacu?s de 1941 et trans ferts des populations frontali?res ? vis?e d'homog?n?isation ethnique. Le principe de ? d?sovi?tisation ?, th?oriquement bas? sur l'appartenance ethnique polonaise et juive a